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Ukraine : Volodymyr Zelensky veut une “paix durable” et Donald Trump un “cessez-le-feu immédiat”


Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré, ce dimanche 8 décembre, vouloir une “paix durable” pour son pays, au lendemain d’un entretien à Paris avec le président élu américain Donald Trump, qui a appelé à un “cessez-le-feu immédiat” et à des négociations pour mettre fin à la guerre avec la Russie. De son côté, le Kremlin accuse son homologue ukrainien de “refuser de négocier” avec Vladimir Poutine la fin du conflit en Ukraine, réclamant une nouvelle fois que Kiev prenne en compte “les réalités sur le terrain”. “C’est la partie ukrainienne qui a refusé et refuse toujours de négocier. De plus, Zelensky s’est interdit par décret, ainsi qu’à son administration, tout contact avec les dirigeants russes, et cette position n’a pas changé”, a soufflé aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Volodymyr Zelensky a en effet longtemps été catégoriquement opposé à toute concession à Vladimir Poutine, mais a adouci cette position ces derniers mois. En cause : les difficultés de son armée sur le front et les craintes d’un affaiblissement de l’aide occidentale. Il a notamment émis l’idée que l’Ukraine renonce temporairement à récupérer les territoires contrôlés par la Russie – près d’un cinquième du pays – en échange de garanties de sécurité de la part de l’Otan et de livraisons d’armements occidentaux. “J’ai déclaré que nous avions besoin d’une paix juste et durable, une paix que les Russes ne pourront pas détruire en quelques années, comme ils l’ont fait à maintes reprises dans le passé”, a martelé le président ukrainien, en évoquant sa rencontre à Paris avec Donald Trump et Emmanuel Macron.

“Lorsque nous parlons de paix effective avec la Russie, nous devons avant tout parler de garanties de paix effectives”, a-t-il ajouté, appelant ses alliés à “garantir la fiabilité de la paix et ne pas fermer les yeux sur l’occupation” des territoires ukrainiens. La Russie réclame, elle, que l’Ukraine lui cède quatre régions de l’est et du sud du pays qu’elle occupe partiellement, en plus de la Crimée annexée en 2014, et que Kiev renonce à intégrer l’Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes.

43 000 personnes tuées depuis 2022

Volodymyr Zelensky a aussi révélé ce dimanche l’ampleur des pertes officielles subies par l’armée ukrainienne depuis 2022 : 43 000 tués et 370 000 blessés. Le président n’avait révélé qu’une seule fois par le passé, en février 2024, les chiffres des pertes ukrainiennes. La Russie, elle, ne communique pas sur ses pertes. Mais elles ont été chiffrées à plus de 82 000 tués par le média indépendant Mediazona et le service russe de la BBC, qui se basent sur l’exploitation d’informations publiques, tels que les communiqués officiels, les rubriques nécrologiques ou les annonces de décès sur les réseaux sociaux, ainsi que de l’observation des tombes dans les cimetières.

Ces chiffres de pertes, russes comme ukrainiens, pourraient toutefois être sous-estimés, ne prenant notamment pas en compte les portés disparus, selon des experts. “Telle est la réalité de cette guerre. Elle ne peut pas se terminer simplement par un bout de papier et quelques signatures”, a plaidé Volodymyr Zelensky.

Donald Trump avait lui estimé, quelques heures auparavant, que l’Ukraine a perdu “inutilement” 400 000 soldats et “bien plus de civils”, tandis que “600 000 soldats russes sont blessés ou morts, dans une guerre qui n’aurait jamais dû commencer et qui pourrait durer éternellement”. “Il devrait y avoir un cessez-le-feu immédiat et des négociations devraient commencer. Trop de vies ont été perdues en vain, trop de familles ont été détruites, et si ça continue, cela pourrait se transformer en quelque chose de plus gros, et bien pire”, a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.

Dans son message, Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a également assuré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky “aimerait conclure un accord” pour mettre fin à la guerre. La rencontre avec Donald Trump à Paris revêtait une importance cruciale pour Volodymyr Zelensky, qui craint un désengagement américain après bientôt trois ans d’une invasion russe dévastatrice.

Donald Trump s’est montré très critique des milliards de dollars dépensés pour l’Ukraine. Il a affirmé à plusieurs reprises qu’il comptait se démarquer fortement de la politique d’appui massif à Kiev menée par Joe Biden et promis de régler la guerre rapidement. Samedi, le ministère américain de la Défense a annoncé une nouvelle aide militaire à l’Ukraine estimée à 988 millions de dollars, alors qu’il ne reste que quelques semaines pour fournir des fonds déjà budgétisés avant l’investiture du républicain.




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