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François Bayrou Premier ministre : ces dossiers urgents qui l’attendent à Matignon


Fin du suspens pour 68 millions de Français : l’Elysée a annoncé, vendredi 13 décembre, l’identité du nouveau Premier ministre. François Bayrou, 73 ans,est nommé à Matignon, après la censure par l’Assemblée nationale du gouvernement de Michel Barnier, autour du vote du budget 2025, début décembre. Le maire de Pau et président du MoDem doit négocier prochainement avec les partis (hors Rassemblement national et Insoumis) une participation au gouvernement, leur soutien à certains textes, dont le budget, ou, a minima, un accord de “non-censure”, avant de composer son équipe. Quels sont les dossiers chauds qui l’attendent ?

Construire un budget 2025

Le nouveau Premier ministre aura pour tâche prioritaire de reprendre la difficile rédaction d’un budget pour 2025, laissée en suspens après la censure. La loi spéciale, présentée en Conseil des ministres, n’est en effet composée que de trois articles pour principalement autoriser le gouvernement à lever les impôts et dépenser les crédits sur la base du budget 2024.

Avec un déficit qui risque de dépasser les 6 % du PIB en 2024, “la dette financière est une réalité qui s’imposera à tout gouvernement, quel qu’il soit”, avait mis en garde Michel Barnier lors du dernier Conseil des ministres. Selon Laurent Saint-Martin, ministre démissionnaire du Budget, le futur gouvernement pourra soit reprendre les textes budgétaires qui étaient débattus avant la censure, soit “tout réécrire de zéro”. Conséquence de l’incapacité à approuver le budget 2025, plusieurs aides visant à soutenir des secteurs en difficultés (agriculture, textile, ministères régaliens…) sont suspendus.

La crise agricole toujours ouverte

Alors que les projets de budget 2025 et celui de financement de la Sécurité sociale contenaient des mesures réclamées par les syndicats agricoles, les agriculteurs n’ont pas caché leur colère et ont manifesté face aux permanences de députés ayant voté la censure, dans plusieurs villes de France. “En faisant tomber le gouvernement, ils ont fait tomber ces mesures quasiment acquises, négociées ces dix derniers mois”, a ainsi expliqué Emmanuel Lissajoux, président de la branche départementale de la FNSEA.

Parmi ces arrangements : des allègements fiscaux et du coût du travail des saisonniers, l’annulation de la hausse de la fiscalité sur le gazole agricole, des prêts garantis par l’Etat pour les agriculteurs en difficulté et une augmentation des petites retraites agricoles. Autant de questions que devra reprendre le prochain locataire de Matignon.

Les Outre-mer dans l’attente

Le projet de budget pour 2025 contenait également des mesures en faveur des territoires ultramarins, comme un prêt d’un milliard d’euros à la Nouvelle-Calédonie, ou une baisse de TVA sur “plus de 6 000 produits” pour la Martinique et la Guadeloupe, a rappelé le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances, Antoine Armand. L’équipe de François Bayroudevra ainsi se pencher sur les revendications des habitants de ces territoires où des contestations ont éclaté dans les derniers mois.

Le dossier brûlant des retraites

Les pensions de retraite de base connaîtront finalement une revalorisation de 2,2 %, au 1ᵉʳ janvier. C’est plus que ce qui était prévu par la dernière version du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025, le gouvernement de Michel Barnier prévoyait une augmentation moins importante en début d’année, estimée à 0,8 %. En vertu du Code de la Sécurité sociale, les retraites de base (hors complémentaires) sont en effet revalorisées chaque année, indexées sur l’inflation constatée par l’Insee pour l’année précédente. Mais pour économiser trois milliards d’euros, le gouvernement et la droite sénatoriale s’étaient accordés pour modifier ces règles.

Face à la colère suscitée par le passage de l’âge du départ à la retraite de 62 à 64 ans, Michel Barnier avait dit, lors de son accession à Matignon, vouloir améliorer la réforme de 2023. Il proposait notamment d’améliorer le dispositif carrières longues, de mieux prendre en compte les critères de pénibilité, et d’offrir des trimestres gratuits pour la naissance et l’éducation d’un enfant, afin de donner un coup de pouce aux mères de famille, bénéficiant généralement de pensions moins avantageuses. Certains responsables du Nouveau Front Populaire ainsi que les organisations syndicales réclament quant à eux toujours l’abrogation de la réforme d’Elisabeth Borne.

Le débat sur la fin de vie inachevé

Enfin, autre sujet de société sur lequel le gouvernement n’a pas eu le temps de statuer : la fin de vie. Lors de son discours de politique générale, l’ancien Premier ministre avait dit vouloir reprendre le dialogue avec les parlementaires, les associations et les soignants sur le projet de loi, dont l’examen avait lui-même été interrompu par la dissolution. Il promettait des concertations avant la fin de l’année. Un dossier de plus qui devra donc être examiné par le nouveau locataire de Matignon.




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