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Menacé d’interdiction aux Etats-Unis, TikTok saisit la Cour suprême


Et si l’avenir de TikTok aux Etats-Unis s’éclairait ? La très populaire application a demandé, lundi 16 décembre, à la Cour suprême des Etats-Unis de suspendre l’application d’une loi contraignant sa maison mère chinoise ByteDance à la vendre d’ici un mois, sous peine d’interdiction aux Etats-Unis. Le même jour, selon NBC News, le patron de TikTok Shou Zi Chew devait rencontrer Donald Trump. Le président élu américain a assuré en conférence de presse plus tôt dans la journée avoir un “faible” pour le réseau social. “J’ai gagné le vote des jeunes et certains disent que TikTok n’y est pas pour rien”, sourit l’ex magnat de l’immobilier.

Le Congrès a adopté en avril à une large majorité la loi contre TikTok, dans le but de prévenir les risques d’espionnage et de manipulation des utilisateurs de la plateforme par les autorités chinoises. Comme l’expliquait en effet L’Express à l’époque, le groupe ByteDance n’aurait pas la latitude d’opposer des fins de non-recevoir au gouvernement chinois. Aussitôt promulguée par le président Joe Biden, la loi votée au printemps fixe donc à ByteDance la date limite du 19 janvier pour s’exécuter. L’objectif est de passer TikTok sous pavillon américain, et la possible vente forcée aiguise les appétits. L’ancien secrétaire au Trésor américain Steve Mnuchin s’était ainsi montré intéressé par le potentiel rachat du réseau social, tout comme le milliardaire Frank McCourt, rapporte le quotidien américain New York Times.

TikTok, qui revendique 170 millions d’utilisateurs actifs aux Etats-Unis, a contesté à plusieurs reprises avoir transmis des informations au gouvernement de Pékin et assuré qu’il refuserait toute requête éventuelle en ce sens. Le réseau social a été débouté le 6 décembre de son recours contre cette loi par la cour fédérale d’appel de Washington, qui a également rejeté le 13 décembre sa demande de suspension. Comme ils l’avaient annoncé, Tiktok et Bytedance saisissent donc la Cour suprême pour lui demander dans l’immédiat de suspendre l’application de la loi. Ils indiquent qu’ils présenteront ensuite leur recours sur le fond devant la Cour au nom du Premier amendement de la Constitution garantissant la liberté d’expression.

La volte-face de Trump sur TikTok

“Le Congrès a adopté une restriction massive et sans précédent de la liberté de parole”, affirment-ils dans leur demande de suspension, soulignant que la loi doit entrer en vigueur à la veille de l’investiture du nouveau président, Donald Trump. Celui-ci avait lui même tenté de bannir TikTok à l’été 2020, lors de son premier mandat, à coups de décrets exécutifs qui avaient été rejetés par la Justice. En toile de fond, la guerre commerciale qui se joue entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que la campagne électorale qui se joue, prétexte parfait pour sortir les muscles. Autre élément : l’homme qui se positionne alors pour investir dans TikTok est à l’époque le patron d’Oracle Larry Ellison, un proche de Donald Trump.

Quatre ans plus tard, ce dernier a fait volte-face, en rejoignant l’application en février 2024 afin d’élargir son socle électoral. Le républicain voit désormais dans TikTok une alternative à Facebook et Instagram, les deux plateformes de Meta qui l’avaient temporairement interdit après son soutien aux émeutiers du Capitole début 2021.

Lors d’une conférence de presse lundi à Mar-a-Lago, complexe hôtelier où réside désormais Donald Trump, celui-ci a déclaré avoir un “faible” pour l’application et précisé que son équipe se pencherait sur le sujet. TikTok a de son côté à nouveau dénoncé “une censure massive”. Une interdiction “ferait perdre aux petites entreprises sur TikTok plus d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires et coûterait aux créateurs de contenu presque 300 millions de dollars de manque à gagner, selon les estimations”, a ajouté l’entreprise.

Cette interdiction viserait les magasins d’applications, comme ceux d’Apple et de Google. “S’ils distribuent ou mettent à jour TikTok, le gouvernement fédéral pourrait leur imposer des sanctions civiles. Il sera également interdit aux sociétés d’hébergement Internet de contribuer à la distribution ou à la maintenance de TikTok”, précise le quotidien américain New York Times. L’application ne devrait pas disparaître des écrans des Américains du jour au lendemain, mais se dégrader avec le temps, devenant peu à peu inutilisable.




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