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Croissance, chômage… Les prévisions moroses de l’Insee pour début 2025


Après la Banque de France, c’est au tour de l’Insee de dresser un tableau peu favorable pour l’année prochaine. La croissance du PIB français ne devrait pas dépasser 0,2 % au premier et au deuxième trimestre 2025, a estimé mardi 17 décembre l’Insee dans sa note de conjoncture, qui continue de prévoir une croissance nulle au quatrième trimestre de l’année 2024. “Les signaux qui se dégagent des enquêtes sur les ménages et les entreprises dessinent un paysage morose”, a affirmé lors d’une conférence de presse Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture de l’Institut national de la statistique, sans exclure de meilleurs résultats “si la confiance revient rapidement”.

Dorian Roucher a admis qu’arithmétiquement, il faudrait une croissance “tout à fait importante”, “élevée pour l’économie française”, de 0,8 % à chacun des deux derniers trimestres, pour parvenir à réaliser la prévision de croissance de 1,1 % avancée jusqu’à présent par le gouvernement. Une telle possibilité reste toutefois assez improbable, à moins que “les aléas positifs se manifestent tout de suite, c’est-à-dire que la confiance revienne rapidement, que les ménages se mettent à consommer et que les facteurs qui plombent l’investissement se lèvent un peu”, a-t-il poursuivi.

Pour l’instant l’Insee prévoit plutôt, d’ici à mi-2025, que “les deux moteurs de 2024 s’éteindraient” : le commerce extérieur, vigoureux en 2024, “se normaliserait” à la baisse, tandis que la reconduction à l’identique du budget de l’année précédente – hypothèse sur laquelle repose le scénario de l’institut faute de mise en place pour l’instant d’un nouveau budget après la censure du gouvernement Barnier – se traduirait par un coup de frein sur les dépenses publiques. La demande privée “prendrait alors faiblement le relais” : l’investissement “resterait bridé” par l’incertitude, et seul le consommateur porterait un peu la croissance”, selon la note de l’institut. Les investissements devraient ainsi rester quasi stables en début d’année, tandis que la consommation des ménages, en hausse de 0,9 % en 2024, augmenterait encore de modestes 0,1 % puis 0,3 % début 2025.

Taux de chômage

Si l’Insee rappelle que le taux d’emploi (69,1 %) a continué de progresser, atteignant au troisième trimestre 2024 son plus haut niveau depuis que l’institut a commencé à le mesurer en 1975, l’institut indique néanmoins que le taux de chômage devrait par ailleurs remonter à 7,6 %, contre 7,4 % actuellement, les créations d’emploi étant insuffisantes pour compenser l’augmentation de la population active. “Au quatrième trimestre 2024 et au premier semestre 2025, principalement sous l’effet de la réforme des retraites, la population active continuerait d’augmenter”, a indiqué l’Institut national de la statistique dans sa note conjoncture. “D’ici mi-2025, le secteur privé commencerait à détruire des postes salariés, en particulier d’apprentis, et l’emploi devrait freiner nettement dans le secteur public”.

L’Insee précise que ses prévisions n’intègrent pas les effets “incertains” sur le taux de chômage de la réforme du RSA, dont la généralisation à partir du 1er janvier prochain entraînera l’inscription automatique de 1,2 million de bénéficiaires supplémentaires à France Travail. Enfin l’institut souligne que “la situation politique et ses conséquences budgétaires restent une source d’inconnues”. Selon sa note, l’Insee a “fait l’hypothèse de la reconduction en 2025 des impôts selon les barèmes en vigueur côté recettes, et des services votés en 2024 côté dépenses”. Elle ne prend donc pas en considération les effets sur l’emploi d’éventuelles restrictions budgétaires qui pourraient être prises.




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