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Hausse des impôts : cette conséquence inattendue sur les managers


Des hausses d’impôts “très limitées” : voilà ce que le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a promis aux Français entre Noël et le 1er de l’an. Un mois plus tôt, son prédécesseur, Antoine Armand, mettait en garde contre “l’impôt de trop”. D’un gouvernement à l’autre, les “consultations” des forces au Parlement semblent pourtant repartir sur les mêmes bases : comment augmenter – une fois encore – des prélèvements obligatoires équivalents à 45,6 % du PIB en 2023, record de la zone euro d’après Eurostat, dans l’espoir de boucler un budget qui éviterait tout à la fois la censure de l’Assemblée, les foudres de Bruxelles et le blâme des agences de notation ?

On sait les effets délétères que la pression et l’incertitude fiscales conjuguées ont sur la consommation – elle n’a pas retrouvé, en France, ses niveaux pré-Covid – et sur l’épargne des ménages – qui, elle, atteint des sommets. On questionne moins souvent l’impact des impôts sur l’implication des salariés, et leurs évolutions de carrière. Or, constate Laurent Cappelletti, professeur au Cnam et spécialiste du marché du travail, “l’abstentionnisme managérial qui tend à se propager dans les entreprises, publiques et privées, a quelque chose à voir avec la fiscalité”.

La dynamique tout entière de l’économie est touchée

A quoi bon devenir chef si la rémunération associée, après retenue à la source, n’est pas assez stimulante ? “En moyenne, les charges patronales sont de 42 %, poursuit Laurent Cappelletti. Pour les salaires inférieurs à 1,6 smic, elles sont deux fois moindres : c’est un écart énorme. La France a adopté cette stratégie dans les années 1990 pour lutter contre le chômage des salariés peu qualifiés, sans que l’on sache d’ailleurs si elle a porté ses fruits puisqu’elle n’a jamais été évaluée… Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’un patron de PME ou de TPE, très attentif aux coûts visibles, y réfléchit aujourd’hui à deux fois avant de proposer à un collaborateur de devenir manager de première ligne et de passer la barre des 3 000 euros par mois.”

Professeur d’économie à HEC et directeur général de Lazard Frères Banque, Olivier Klein ne dit pas autre chose : “Trop de prélèvements obligatoires découragent l’entrepreneuriat, la prise de risque et de responsabilités, et entraînent un manque de compétitivité des entreprises. In fine, c’est la dynamique tout entière de l’économie qui est touchée. A bas bruit.” Loin des vocalises fiscales de nos ténors politiques.




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