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Inflation : pourquoi la France est moins concernée que ses voisins


Le net recul de l’inflation française en 2024, à 2 % en moyenne annuelle selon les statistiques de l’Insee publiées mercredi 15 janvier (après une année 2023 à 4,9 %, et 2022 à 5,2 %), place la France en position de bonne élève de la zone euro. Selon l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), l’outil de comparaison entre les pays de l’UE, l’inflation dans l’Hexagone s’est élevée à 1,8 % l’an dernier, contre 2,4 % dans la zone euro. La fourchette va de 1,0 % pour l’Irlande à 4,5 % en Croatie. La première puissance économique de la zone, l’Allemagne, enregistre quant à elle 2,8 % d’inflation, tout comme l’Espagne, et presque autant que la Grèce, à 2,9 %. Plusieurs facteurs expliquent pourquoi la France s’en sort plutôt bien par rapport à ses voisins européens.

Une industrie moins concurrentielle

Si l’inflation ralentit en France, c’est d’abord en raison d’une “hausse des salaires moins forte que dans le reste de la zone euro”, souligne Anthony Morlet-Lavidalie, économiste pour Rexecode. En comparaison, les salaires en Allemagne “étaient très bas ces 10 ou 15 dernières années et connaissent actuellement un rattrapage”, ce qui provoque une montée de l’inflation du pays, précise-t-il à l’AFP.

Par ailleurs, l’indice des prix à la consommation des produits manufacturés a reculé de 1,4 % en décembre 2024 sur un an, alors qu’il progressait de 1,4 % en décembre 2023, a indiqué l’Insee. Un repli qui s’explique par plusieurs raisons. Après deux ans à des niveaux élevés, notamment dû au déclenchement de la guerre en Ukraine, les prix des matières premières (énergie, métaux…) se sont assagis en 2024. Ce qui a fait baisser les coûts de production des biens manufacturés, et donc leurs prix. Dans un contexte très concurrentiel, la France, pays parmi les plus désindustrialisés d’Europe, est moins armée que certains de ses voisins.

Dans un secteur comme l’automobile par exemple, les prix (des biens) ont beaucoup plus monté en Allemagne, parce qu’il s’agit de produits plus haut de gamme”, explique l’économiste de Rexecode. “La France est spécialisée sur quelques biens ; aéronautique, luxe, un peu de pharmacie, mais sur le reste, chimie lourde ou métallurgie par exemple, on a beaucoup moins de capacité à faire monter les prix”, ajoute-t-il.

Le repli de l’inflation est aussi dû à l’accalmie des prix alimentaires en 2024. Et dans ce secteur, la France possède des avantages supplémentaires. D’une part, elle “est une puissance agricole”, ce qui lui permet d’avoir moins recours à l’importation, et ainsi d’éviter les pressions internationales sur les prix. D’autre part, “la grande distribution française est plus forte qu’ailleurs, ce qui permet de négocier des prix plus bas pour les consommateurs”, relève M. Morlet-Lavidalie.

Bouclier tarifaire

La France a par ailleurs “fait beaucoup plus usage d’outils de contrôle de prix, de prix de l’énergie, des loyers aussi, qui ont pu ralentir la transmission du choc d’inflation” lorsque les prix étaient au plus haut, dès 2022-2023, commente Fabien Bossy, chef économiste France chez Société Générale CIB. Par exemple, le bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité mis en place dès fin 2021 et prolongé en 2024 a contribué à contenir la hausse des prix qui a plus fortement touché les voisins.

“Loin d’être négligeable”, la fin de ce bouclier tarifaire sur l’électricité prévue le 1er février – sans hausse de taxe faute de budget – devrait produire une baisse de 14 % de la facture française, grâce au recul des cours sur le marché, note Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. Une aubaine pour les ménages et la promesse de “quelques dixièmes de points d’inflation en moins du côté français, ce qui va certainement accentuer encore l’écart entre la France et ses partenaires européens”, signale-t-il.




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