Il y a cinq ans jour pour jour, le 23 janvier 2020, Wuhan se confinait. Dans L’Express, comme dans d’autres médias français, on commençait alors à peine à parler d’une “mystérieuse épidémie de pneumonie”, qui allait s’étendre au reste du monde seulement quelques semaines plus tard. L’année 2020 a été largement marquée par cette actualité, et L’Express a consacré de nombreux dossiers et couvertures à la pandémie de Covid-19. Retour, en 10 dates clés, sur les débuts de la pandémie.
8 janvier 2020 : première mention dans L’Express
Une “mystérieuse épidémie de pneumonie” inquiète les autorités chinoises, rapporte L’Express le 8 janvier 2020. Il s’agit de la première mention du Covid-19, qui n’en porte pas encore le nom (ce sera le cas à partir du 11 février) dans le magazine. “L’inquiétude gagne la Chine après la contagion de 59 personnes à une pneumonie dont l’origine est inconnue”, écrit-on alors, précisant que les cas sont concentrés dans la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine.
“L’enquête est toujours en cours pour déterminer les causes de transmission de cette maladie, qui ne serait pas d’origine humaine”, ajoute l’article, qui se conclut en mentionnant une inquiétude qui “se propage au-delà” de Wuhan, “puisqu’à Hongkong, les hôpitaux comptent 21 patients souffrant des mêmes symptômes”.
23 janvier : Wuhan confinée
Après la fermeture du marché de Wuhan le 1er janvier, c’est toute la ville qui est confinée pour une durée de soixante-seize jours. Une décision prise par les autorités chinoises pour endiguer la crise sanitaire, accompagnée de restrictions des déplacements et de quarantaines obligatoires. A Wuhan, capitale de la province du Hubei, les autorités sanitaires annoncent le décès d’un homme de 61 ans à la suite de complications d’une pneumonie causée par un virus jusqu’alors inconnu. Il s’agit alors du premier décès officiellement attribué au Covid-19.
30 janvier : l’OMS déclare une urgence de santé publique
Le Dr. Tedros Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), décrète que l’épidémie constitue “une urgence de santé publique de portée internationale”. “Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles”, précise-t-il. L’OMS déclarera que le Covid-19 est désormais une pandémie quelques semaines plus tard, en mars 2020.
I am declaring a public health emergency of international concern over the global outbreak of #2019nCoV, not because of what is happening in #China, but because of what is happening in other countries.https://t.co/HNrxyGeoBA
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) January 30, 2020
25 février : début de la polémique sur l’hydroxychloroquine
“CORONAVIRUS : fin de partie !” Dans un tweet publié le 25 février, le professeur Didier Raoult, alors directeur de l’IHU Méditerranée infection, affirme que l’hydroxychloroquine serait efficace dans le traitement du Covid-19. “Son annonce a néanmoins suscité quelques réserves dans la communauté scientifique, qui invite à la prudence”, écrit-on alors dans L’Express. “Un remède miracle ? Pas si sûr”, pointe déjà notre journaliste Victor Garcia.
La polémique concernant le Dr Didier Raoult et l’hydroxychloroquine ne fera qu’enfler dans les semaines suivantes. L’Express se fera l’écho des nombreuses critiques visant le professeur, expliquant par exemple en mars qu’il a “cristallisé moult espoirs et a beaucoup divisé”. Retraité depuis l’été 2021 de son poste de professeur d’université-praticien hospitalier, Didier Raoult a été remplacé un an plus tard à la tête de l’IHU. Il a été interdit d’exercer la médecine pour deux ans en octobre 2024.
26 février : premier décès français attribué au Covid-19
Le nombre de décès et les contaminations liés au Covid-19 se multiplient dans le monde, notamment en Europe. En France, après le décès d’un touriste chinois de 80 ans, un deuxième patient atteint du coronavirus, un enseignant de 60 ans, décède à l’hôpital.
12 mars : la France se confine
En France, la situation est hors de contrôle. Emmanuel Macron annonce des mesures fortes pour faire face à la propagation de l’épidémie, qui a fait jusqu’alors 2 281 cas, dont 48 décès. Pour répondre à la crise sanitaire, le gouvernement met en place des mesures de confinement. Les écoles sont fermées jusqu’à nouvel ordre et le chef de l’Etat appelle “tous les Français” à limiter ” au strict nécessaire” leurs déplacements, en privilégiant le télétravail.
Octobre : l’origine du virus en question
Depuis le début de la pandémie, les chercheurs enquêtent sur les origines du Covid-19. Deux théories principales s’opposent : celle d’une fuite accidentelle d’un laboratoire et celle d’un transfert zoonotique. “Etudier l’origine de Sars-CoV-2 est une démarche scientifique qui ne peut être assimilée à une thèse complotiste”, rappelle le virologue Etienne Decroly dans une interview pour le journal du CNRS publiée en octobre 2020. Le Sars-CoV-2, qui est à l’origine de la Covid-19, appartient à une famille de virus qui circulent notamment chez les chauves-souris. Le marché de Wuhan, où étaient vendus des animaux sauvages vivants, potentiels transmetteurs du Covid-19, a été considéré comme le premier foyer de l’épidémie. Pour cette raison, les autorités chinoises avaient décidé de sa fermeture le 1er janvier 2020.
Cinq ans après le début de l’épidémie de Covid-19, le mystère persiste sur les origines du virus. Au-delà des deux théories principales sur l’origine du virus, d’autres zones d’ombre subsistent autour de l’attitude du gouvernement chinois. Son refus de partager les données des premiers patients, sa façon d’entraver les enquêtes internationales ou encore l’arrestation de certaines voix discordantes… La Chine est la cible de nombreuses accusations.
30 octobre : début du deuxième confinement en France
Dans une allocution aux Français le 28 octobre 2020, Emmanuel Macron annonce une nouvelle période de confinement, qui entrera en vigueur du 30 octobre au 1er décembre. La France tente d’endiguer cette deuxième vague “qui sera sous doute plus dure et meurtrière que la première”, redoute Emmanuel Macron.
Selon une publication de 2021 de l’Insee, la première vague de Covid-19 a fait 20 000 décès entre mars et juillet 2020, et la deuxième, entre juillet 2020 et janvier 2021, en a fait 25 000.
20 décembre : identification d’un nouveau variant
Le variant B.117 est identifié au Royaume-Uni et semble être 50 % plus transmissible que les autres versions du virus, touchant principalement les enfants. Il sera renommé le variant Alpha. Par la suite, d’autres variants du Covid-19 suivront : les variants Bêta, Gamma et Delta qui seront considérés comme des variant of concern, “variants préoccupants” en français, le niveau le plus haut de la classification de l’OMS.
21 décembre : les débuts de la vaccination
L’Agence européenne du médicament autorise le vaccin contre le Covid développé par Pfizer/BioNTech. Une campagne de vaccination symbolique est lancée simultanément dans la plupart des Etats membres de l’Union européenne à partir du 27 décembre. La première vaccination contre le coronavirus a lieu en France dans une unité de l’hôpital René-Muret de Sevran, situé en Seine-Saint-Denis. Mauricette, une patiente de 78 ans, reçoit la première dose du vaccin Pfizer/BioNTech. Au 1er janvier 2023, plus de 54,2 millions de personnes avaient reçu au moins une dose de vaccin en France, selon l’Assurance maladie.
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