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Sommet IA : ce qui se cache derrière les 109 milliards d’investissements annoncés par Emmanuel Macron


C’est un montant “historique”, se félicite l’Elysée. Les 109 milliards d’euros d’investissements étrangers dans l’IA en France, dont le détail vient d’être dévoilé ce lundi 10 février, pourraient relancer le pays et l’Europe dans la course à l’intelligence artificielle. Alors que Deepseek, le prodige chinois, vient de secouer les géants américains avec son intelligence artificielle ultra-performante et frugale, la France entend bien en faire de même.

Ces investissements confirment l’attractivité de la France se réjouit l’Elysée, et notamment l’intérêt pour son énergie décarbonée. Les investissements sont en effet concentrés dans le domaine des data centers, de plus en plus nombreux en France. Ces centres de calculs sont indispensables au fonctionnement de l’intelligence artificielle.

“On pourrait comparer les data centers aux moteurs de la voiture IA, et les logiciels à son essence, explique Chadi Hantouche, spécialiste de l’intelligence artificielle du cabinet de conseil Wavestone. Les deux sont essentiels pour faire fonctionner les intelligences artificielles”. Des moteurs, la France s’apprête à en accueillir beaucoup sous son capot : la grande majorité des 109 milliards de dollars annoncés portent sur la construction de data centers et les infrastructures énergétiques. Il y a déjà les 50 milliards d’euros engagés par les Emirats arabes unis pour la construction d’un “campus IA”, qui hébergera un data center de pointe d’1 GW. Il y a ensuite les six milliards d’euros promis par Amazon pour le développement de l’infrastructure cloud en France, ainsi que les 5 milliards de l’entreprise américaine Digital Realty pour la construction de 13 nouveaux data centers à Marseille et en région parisienne.

Le fonds d’investissement canadien Brookfield participe à hauteur de 20 milliards d’euros, dont 15 milliards pour des data centers et 5 milliards dans les infrastructures énergétiques et des puces de stockage. Fluidstack, spécialiste anglais du cloud, a annoncé mettre 10 milliards d’euros pour la construction d’un supercalculateur d’un 1 gigawatt. 5 milliards viendront du fonds américain Apollo pour des data centers, 3,5 milliards de dollars de Prologis, et 400 millions, investis par Telehouse, serviront à l’achat de 25 000 GPU dans le sud de la France.

À ces sommes impressionnantes venant de l’étranger, il faut également ajouter les investissements venant de France, dont les 3 milliards promis par Iliad et les 400 millions de Sesterce pour un data center dans la Drôme.

La polarisation de la tech mondiale

“On disait que l’Europe avait perdu la bataille du cloud, mais ces investissements marquent la volonté de la France d’être leader dans le sujet de l’intelligence artificielle”, observe Chadi Hantouche. Ce grand plan d’investissement doit également permettre de diminuer la dépendance aux entreprises américaines du cloud, qui hébergent aujourd’hui la majorité des données des industries françaises. “Ces annonces interviennent dans un moment géopolitique de polarisation assez important, avec un gouvernement américain de plus en plus isolationniste”, souligne l’expert.

Un plan qui a ses limites toutefois, notamment sur la question de la dépendance. “L’essentiel des investissements vient de fonds étrangers, en dehors de l’Union européenne. Il faut savoir quelles seront les contreparties à ces investissements”, pointe l’entrepreneur du numérique Rafik Smati. Autre inconnue : les emplois. L’Elysée vise 750 postes créés par le projet de Campus IA, dont des emplois qualifiés de data scientists ou d’ingénieurs, mais il est difficile d’estimer le nombre d’emplois qui seront effectivement créés. Les data centers ne sont qu’un maillon de la chaine de valeur de l’IA et pas forcément le plus rémunérateur. “C’est très bien de travailler sur l’infrastructure”, concède Rafik Smati, “mais c’est les applications de l’intelligence artificielle et la capacité à créer de la valeur ajoutée qu’il faut avant tout viser”.




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