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Ukraine : Donald Trump n’a pas de “plan prêt” pour mettre fin à la guerre, selon Volodymyr Zelensky


Volodymyr Zelensky rencontre ce vendredi 14 février en Allemagne la nouvelle administration américaine pressée d’ouvrir des discussions sur un plan de paix en Ukraine dont les contours sont très différents pour Kiev, ses alliés européens et Moscou. Une succession de déclarations fracassantes de Donald Trump a marqué une accélération spectaculaire des initiatives pour mettre un terme au conflit déclenché par la Russie il y a presque trois ans.

Sous pression maximale, le président ukrainien est attendu ce vendredi à la Conférence de Munich sur la sécurité, rendez-vous annuel d’une élite diplomatique sonnée par la volonté de Washington de forcer des négociations avec la Russie de Vladimir Poutine. En marge de la conférence, Volodymyr Zelensky doit rencontrer le vice-président américain J.D. Vance, selon des déclarations de Kiev faites avant l’annonce que Donald Trump et Vladimir Poutine avaient eu un premier entretien téléphonique.

Les infos à retenir

⇒ Donald Trump n’a pas de “plan prêt” pour mettre fin à la guerre, selon Volodymyr Zelensky

⇒ La Russie ne sera pas représentée à la Conférence de Munich, contrairement à ce qu’a dit Donald Trump

⇒ “Tout sera sur la table” lors des négociations, assure le vice-président américain

D’après Volodymyr Zelensky, Donald Trump n’a pas de “plan prêt” pour mettre fin à la guerre

L’Ukraine négociera avec la Russie une fois que Kiev, Washington et leurs alliés auront une position commune, a indiqué vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, notant que Donald Trump n’avait pas de “plan prêt” pour mettre fin à la guerre. “Nous sommes prêts à discuter avec l’Amérique et nos alliés. S’ils nous fournissent des réponses spécifiques à nos demandes spécifiques et une compréhension commune du danger Poutine, alors, avec cette position unifiée, nous serons prêts à parler avec les Russes”, a-t-il dit en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité.

La Russie ne sera pas représentée à la Conférence de Munich

La Russie a affirmé ce vendredi qu’elle n’aurait pas de représentants à la Conférence de Munich sur la sécurité pour parler de l’Ukraine, contrairement à ce qu’avait affirmé la veille Donald Trump. “Les représentants russes ne sont pas invités à la Conférence de Munich […] C’est une décision prise il y a déjà plusieurs années […] Donc il n’y aura pas de représentants du ministère russe des Affaires étrangères, ni d’autres structures officielles russes”, a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, lors de sa conférence de presse hebdomadaire.

Jeudi, le président américain avait annoncé la tenue d’une “réunion à Munich demain” (vendredi) entre “de hauts responsables de Russie, d’Ukraine et des Etats-Unis”. “La Russie y sera avec des gens de chez nous. L’Ukraine est d’ailleurs aussi invitée. Je ne sais pas exactement qui représentera chaque pays, mais ce seront de hauts responsables de Russie, d’Ukraine et des Etats-Unis”, avait-il déclaré aux journalistes dans le Bureau ovale.

De son côté, Kiev avait très vite rétorqué ne pas vouloir y participer. “Une position commune convenue (avec les alliés de Kiev) doit être sur la table pour une conversation avec les Russes. […] Pour le moment, il n’y a rien sur la table. Des discussions avec les Russes ne sont pas envisagées”, avait déclaré à la presse Dmytro Lytvyn, un conseiller du président ukrainien. Plus tôt dans la journée, sur X, Volodymyr Zelensky avait dit avoir “mis en garde les dirigeants internationaux sur la confiance à accorder aux déclarations de Poutine disant être prêt à mettre fin à la guerre”.

L’Europe devrait “bien sûr” être impliquée dans toute négociation, dit J.D. Vance

Le vice-président américain a assuré vendredi que les alliés européens devaient être associés à toute négociation de paix sur l’Ukraine, alors qu’un appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine alimente les craintes qu’ils en soient exclus. Interrogé par la presse en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, J.D. Vance a répondu que l’Europe devrait participer aux négociations aux côtés des États-Unis, de la Russie et de l’Ukraine : “Bien sûr qu’elle le devrait. Bien sûr”, a-t-il dit.

En amont de ce déplacement en Allemagne, au cours duquel il doit rencontrer le chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, J.D. Vance avait par ailleurs affirmé dans un entretien donné au Wall Street Journal que les États-Unis n’hésiteraient pas à avoir recours à des “moyens de pression économique”, mais aussi des “moyens de pression militaires” si le président russe Vladimir Poutine n’acceptait pas un accord de paix avec l’Ukraine qui garantisse l’indépendance à long terme de Kiev. “Il existe des moyens de pression économiques, et bien sûr militaires, que les États-Unis pourraient utiliser contre Vladimir Poutine”, a-t-il déclaré. “Tout sera sur la table” lors des négociations, a-t-il assuré.

Le vice-président américain a déclaré qu’il était trop tôt pour dire quelle partie du territoire ukrainien pourrait rester aux mains des Russes dans le cadre des négociations, ou quelles garanties de sécurité les États-Unis et d’autres alliés occidentaux pourraient offrir à Kiev. Il a ajouté que ces détails devraient être réglés dans le cadre des pourparlers de paix. “Il existe un grand nombre de formulations, de configurations, mais nous avons à coeur l’indépendance souveraine de l’Ukraine”, a-t-il déclaré.

L’Ukraine assure que “la situation s’est améliorée” près de Pokrovsk

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré vendredi que la situation autour de la ville minière de Pokrovsk, épicentre des combats dans la région orientale de Donetsk, s’était “améliorée”. “Il est important d’entendre que la situation s’est améliorée dans le secteur de Pokrovsk ces derniers jours”, a dit le président ukrainien à la presse, en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, où Américains et Ukrainiens doivent se retrouver vendredi.

En parallèle, l’armée russe a cependant revendiqué la prise de deux localités supplémentaires dans la région orientale de Donetsk. Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a déclaré que ses troupes avaient capturé la localité de Zelene Polé, située à la frontière avec la région voisine de Zaporijjia, et le village de Datchné, à l’ouest de la ville de Kourakhové conquise début janvier.

Emmanuel Macron met en garde contre une paix qui serait une “capitulation”

Le président français Emmanuel Macron a mis en garde contre une paix qui reviendrait à une “capitulation” de l’Ukraine et s’est demandé si son homologue russe Vladimir Poutine était “sincèrement” prêt à un cessez-le-feu “durable” dans une interview au Financial Times parue ce vendredi. “Une paix qui soit une capitulation, c’est une mauvaise nouvelle pour tout le monde”, a-t-il lancé à l’attention du président américain Donald Trump, qui entend engager des négociations directement avec son homologue russe Vladimir Poutine.

“La seule question à ce stade, c’est : est-ce que de manière sincère, durable, soutenable, le président Poutine est prêt à un cessez-le-feu sur cette base-là”, a relevé le chef de l’Etat français. Emmanuel Macron a également souligné que “seule” l’Ukraine pouvait “négocier avec la Russie” ce qui relève de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.

Le président français a aussi insisté sur la nécessité pour les Européens d’être à la table des négociations sur une future architecture de sécurité du continent. “C’est à la communauté internationale, avec un rôle spécifique pour les Européens, de discuter des garanties de sécurité et plus largement des règles de sécurité de toute la région. C’est là que nous avons un rôle à jouer”, a-t-il déclaré.

Alors que les craintes s’accumulent en Europe à l’idée d’un règlement scellé entre Washington et Moscou aux dépens de Kiev, le chancelier allemand Olaf Scholz avait mis en garde de son côté jeudi soir contre des négociations menant à une victoire russe et un “effondrement” de l’Ukraine. “Nous savons que personne n’aspire davantage à la paix que l’Ukraine, mais en même temps il est absolument clair qu’une victoire de la Russie ou un effondrement de l’Ukraine n’apporteront pas la paix, au contraire”, a-t-il alerté.

L’Ukraine accuse la Russie d’avoir frappé l’arche de Tchernobyl avec un drone

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé vendredi la Russie d’avoir endommagé, avec un drone explosif, l’arche de la centrale nucléaire de Tchernobyl, une structure de confinement du réacteur accidenté, assurant qu’aucune hausse des radiations n’a été constatée. “La nuit dernière, un drone d’attaque russe équipé d’une ogive hautement explosive a frappé l’enceinte protégeant le monde des radiations du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl”, a-t-il indiqué sur X, précisant qu’un incendie a été “éteint” et que “le niveau de radiations n’a pas augmenté”.

L’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) a fait savoir sur X que son équipe sur place avait entendu “une explosion provenant de l’arche de confinement” et qu’elle avait été informée qu’il s’agissait d’un drone. La structure métallique touchée recouvre le réacteur qui a explosé en avril 1986 et protège un premier sarcophage et les débris radioactifs qui s’y trouvent. L’explosion a eu lieu vers 01h50 du matin vendredi (00h50 heure française), selon l’AIEA.

En réponse aux accusations de Kiev, le Kremlin a assuré ce vendredi que la Russie “ne frappe pas les installations nucléaires” en Ukraine. “Il ne peut être question de frappe contre telle ou telle infrastructure nucléaire (..) les militaires russes ne font pas ça”, a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.





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