* . * . * .

Oscars : avec “Emilia Pérez”, la France va entrer dans l’Histoire si…


Depuis l’annonce des nominations aux Oscars du cinéma le 23 janvier dernier, les polémiques s’accumulent autour du dernier film de Jacques Audiard, Emilia Pérez. D’abord, de nombreux spectateurs mexicains ont accusé le film de romantiser le narcotrafic qui gangrène le pays en donnant une image positive des trafiquants. Puis, plus récemment, une journaliste canadienne a exhumé plusieurs tweets racistes et islamophobes de Karla Sofía Gascón, l’actrice principale nommée dans la catégorie “Meilleure actrice.”

Il n’en fallait pas plus pour qu’à Hollywood, le film fasse devienne l’outsider de la compétition. L’équipe du film s’est même en partie désolidarisée de sa tête d’affiche qui avait d’abord été érigée en symbole, en devenant la première actrice trans à être nommée aux Oscars.

Tout cela ferait presque oublier qu’il y a quelques jours encore, le film musical était le grand favori de cette 97e édition. Le 2 mars prochain, lors de la prestigieuse cérémonie à Los Angeles, il concourra dans 13 catégories et rejoint ainsi un cénacle restreint d’une quinzaine de films à avoir obtenu autant de nominations. Leur point commun ? La plupart sont de grands films américains. Emilia Pérez est le premier film non anglo-saxon – et le premier film français – à être ainsi remarqué avant la cérémonie. Malgré la controverse, le film de Jacques Audiard n’est pas à l’abri de remporter quelques prix lors de cette 97e soirée et pourrait alors entrer dans l’Histoire. Cocorico ?

… il glane au moins 6 récompenses

Pour la France, la cérémonie des Oscars donne régulièrement lieu à une moisson de statuettes. On se souvient encore de l’exploit de The Artist, porté aux nues lors de la 84e soirée en 2012. Il avait alors reçu 10 nominations et 5 récompenses, dont celle de “Meilleur réalisateur” pour Michel Hazanavicius et celle de “Meilleur acteur” pour Jean Dujardin. Avant lui, d’autres films français ont été nommés à plusieurs reprises, à l’image du Fabuleux destin d’Amélie Poulain (5) ou encore du Cyrano de Jean-Paul Rappeneau (5).

Aucun film français n’avait cependant obtenu 10 nominations (ou plus) avant le début des années 2010.

… il donne une nouvelle victoire à la France contre l’Italie

Depuis 1948, l’Académie des arts et des sciences du cinéma décerne chaque année un prix du “Meilleur film en langue étrangère” – rebaptisé prix du “Meilleur film international” en 2019. C’est une catégorie dans laquelle la France se distingue régulièrement : elle détient même le record de nominations avec près de 40 citations. Côté récompenses, elle n’est devancée que par l’Italie, qui a remporté 11 fois l’Oscar (pour une trentaine de nominations).

En 2020, le film coréen Parasite avait réussi une prouesse en remportant à la fois l’Oscar du “Meilleur film international” et celui de “Meilleur film”. Jamais aucun long-métrage n’y était parvenu auparavant. Vu le tableau des nominations cette année, Emilia Pérez pourrait lui aussi obtenir ces deux prix.

Lors de la saison des prix, on s’arrête souvent aux prix les plus populaires : ceux qui récompensent un film, un interprète, voire un réalisateur. Or, en 97 éditions, de nombreux Français ont brillé dans d’autres catégories moins mises en lumière. C’est notamment le cas du costumier Jean Louis, cité à 15 reprises ou encore du musicien Alexandre Desplat, qui possède déjà 10 nominations à son actif.

Cette année, Emilia Pérez est nommé dans quatre catégories “techniques” (“Meilleur son”, “Meilleure photographie”, “Meilleur montage” et “Meilleur maquillage et coiffure”), ainsi que trois catégories musicales.

… il permet à la France de faire un doublé

Avant même la cérémonie qui doit se tenir au prestigieux Dolby Theatre de Los Angeles, la carrière d’Emilia Pérez a déjà été brillante. Le film a été nommé plus de 250 fois dans différentes manifestations et reçu près d’une centaine de distinctions. Il a notamment été sacré d’un Prix du Jury à Cannes en mai dernier et, plus récemment, été honoré de deux prix lors des Bafta à Londres, dont la récompense de “Meilleur film en langue étrangère.”

Le film, qui a aussi obtenu un Golden Globe, pourrait encore se distinguer à Los Angeles et lors des Césars du cinéma, le 28 février. En revanche, Karla Sofía Gascón, son actrice principale, ne pourra pas faire le grand Chelem, puisqu’elle n’a pas obtenu de Golden Globe.

Il existe enfin une autre possibilité d’un cumul de récompenses françaises dans les catégories les plus prestigieuses cette année : The Substance, le film de Coralie Fargeat, est nommé dans les catégories “Meilleur film”, “Meilleur scénario original” et “Meilleure réalisation”. C’est la toute première fois que deux réalisateurs français s’affrontent ainsi dans la même catégorie aux Oscars. Mais cette année, la concurrence est rude : face à eux, on trouve notamment les réalisateurs américains d’Anora (Sean Baker) et de The Brutalist (Brady Corbet), deux des principaux favoris. Verdict dans la nuit du 2 au 3 mars.




Source
Exit mobile version

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . %%%. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Erreur : SQLSTATE[HY000] [2002] Connection refused