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Roumanie : favori des sondages, le candidat d’extrême droite exclu de la présidentielle


Après la spectaculaire annulation de la présidentielle l’an dernier en Roumanie, le candidat d’extrême droite Calin Georgescu a vu sa candidature rejetée dimanche 9 mars par la Commission électorale, une décision qui a provoqué de violentes protestations de ses partisans.

Selon l’instance qui s’appuie sur le jugement rendu en décembre par la Cour constitutionnelle, et non sur des raisons procédurales, “il ne remplit pas les conditions de légalité” car il a enfreint “les règles démocratiques d’un suffrage honnête et impartial”.

Le sexagénaire, qui fait figure de favori dans les sondages avec quelque 40 % des intentions de vote, a dénoncé sur X “un coup direct porté à la démocratie dans le monde”. “L’Europe est maintenant une dictature, la Roumanie vit sous la tyrannie !”, a-t-il lancé.

A l’annonce de l’invalidation de sa candidature, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant le bâtiment à Bucarest, criant “A bas la dictature”. Après de premiers incidents en début de soirée, la situation s’est tendue de nouveau dans la nuit en réaction à la publication par le bureau électoral des motivations de sa décision, semblant sérieusement compromettre l’avenir de Calin Georgescu. Même si un recours est possible, “cela signe pour l’heure son K-O”, a commenté pour l’AFP l’avocate Silvia Uscov, qui suit de près le dossier.

Les gendarmes ont dû disperser à plusieurs reprises à coups de gaz lacrymogène une foule “violente” qui a tenté de forcer le barrage pour entrer dans les locaux, jetant bouteilles et pétards, selon plusieurs communiqués. Deux officiers ont été blessés.

Soupçons d’ingérence russe

La Roumanie a basculé dans la tourmente depuis le premier tour de l’élection présidentielle, tenu le 24 novembre 2024, qui a fait émerger sur la scène politique Calin Georgescu, jusqu’alors quasi inconnu. Fait rare dans l’Union européenne, la Cour constitutionnelle a annulé ce scrutin sur fond de suspicions d’ingérence russe et de nouvelles élections sont prévues en mai dans un climat fébrile.

Des dizaines de milliers de sympathisants de Calin Georgescu sont depuis descendus dans la rue pour dénoncer un “coup d’Etat” dicté par Bruxelles, tandis que les autorités roumaines mettent en garde contre “une série d’actions hybrides” de Moscou.

Très critique de l’UE et de l’Otan, cet ancien haut fonctionnaire est opposé à l’envoi d’aide à l’Ukraine et prône avant tout la recherche de la “paix”, un positionnement habituel parmi les tenants de la rhétorique russe.

Soupçonné d’avoir bénéficié d’une campagne de soutien illicite sur la plateforme TikTok, il a été inculpé la semaine dernière pour de multiples chefs, notamment “fausses déclarations” de financement de campagne et “incitation aux troubles de l’ordre constitutionnel”.

Son ascension surprise a suscité l’inquiétude au sein des alliés européens de la Roumanie, devenue un pilier essentiel de l’alliance atlantique depuis le début de la guerre en Ukraine.

Soutien de J.D. Vance et Elon Musk

Mais Calin Georgescu peut désormais compter sur le soutien d’une partie de la nouvelle administration américaine. “C’est de la folie !”, a réagi dimanche Elon Musk, proche conseiller du président Donald Trump, à l’annonce de la décision de la Commission électorale, après déjà plusieurs commentaires similaires ces dernières semaines. Le vice-président américain J.D. Vance a lui aussi fustigé des autorités roumaines “annulant des élections dont elles n’aiment pas les résultats”. “Elles ont si peur de leur peuple qu’elles le font taire”, a-t-il asséné.

Encouragés par de telles déclarations, les sympathisants du candidat d’extrême droite ont déployé ce week-end dans la capitale une banderole appelant au secours “le président Trump”. “Aidez-nous à récupérer notre pays !”, pouvait-on lire.




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