Livrets réglementés, assurance-vie avec des fonds en euros, immobilier, Bourse : les principales catégories de placement méritent une place dans votre portefeuille en 2025. Mais il est aussi possible de sortir des sentiers battus en s’intéressant à des actifs décorrélés des marchés traditionnels. Actifs tangibles, comme l’or ; numériques, comme le bitcoin ; ou encore non coté, comme le private equity : ils apporteront tous un potentiel de performance différent des autres placements. Leur part sera toutefois à doser avec modération en fonction de votre rapport au risque. Certains, comme les fonds de dette privée, de capital investissement ou les produits structurés, sont accessibles dans l’assurance-vie. “Une dizaine de milliers d’euros suffisent, alors que ces produits affichent plutôt un ticket d’entrée de 100 000 à 500 000 euros minimum s’ils sont souscrits en direct”, souligne Pierre Marin, cofondateur de la plateforme de gestion privée en ligne RockFi. Autre avantage, cela permet de bénéficier de la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie.

Lingot d’or

C’est la star de 2024 : l’once d’or s’est envolée de 25 % l’année dernière, battant des records historiques grâce à une forte demande au niveau mondial. Mais il y a encore mieux : le lingot de 1 kilo s’est quant à lui envolé de 34 %, passant de 60 000 euros début 2024 à plus de 80 000 euros en janvier 2025 ! La baisse des taux directeurs américains, engagée en septembre 2024 est traditionnellement favorable au métal jaune. “L’or reste dans un marché haussier, mais la trajectoire de 2025 s’annonce moins linéaire qu’en 2024, prévient Nicky Shiels, responsable de la stratégie des métaux de Gold Avenue. Les achats des banques centrales devraient se poursuivre à un rythme comparable à celui de l’an dernier, mais les flux globaux pourraient devenir plus faibles, compte tenu de la menace que représentent les droits de douane de Donald Trump.” Mieux vaut attendre un repli des cours avant d’investir dans une optique de long terme. Attention également à la fiscalité en cas de revente : une taxe de 36,2 % sur la plus-value s’applique si l’épargnant peut prouver la date et le prix d’acquisition par une facture, après un abattement de 5 % par an à partir de la deuxième année de détention.

Invesco Physical Gold ETC

Il est aussi possible de s’exposer au cours de l’or via un produit coté en Bourse comme le Invesco Physical Gold ETC, un instrument financier adossé à de l’or physique. Son gestionnaire, Invesco, achète ou vend chaque jour des lingots, en fonction de l’encours du fonds, lesquels sont ensuite mis en sécurité dans les coffres d’une banque à Londres. L’épargnant n’a donc pas à se soucier du stockage. Autre avantage, ce produit permet de fractionner son investissement puisqu’il cote aux environs de 270 dollars, contre plus de 80 000 euros pour un lingot. Les frais de gestion sont par ailleurs limités à 0,12 %. Ce produit est coté sur Euronext et s’achète comme une action via un courtier en Bourse, avec des frais limités (0,5 % maximum chez les acteurs en ligne). Sachant qu’il n’est pas éligible au plan d’épargne en actions (PEA), il faut le loger sur un compte-titres. En cas de cession, la plus-value est soumise au prélèvement forfaitaire unique de 30 %.

Bitcoin

A 99 000 dollars, la vedette des cryptomonnaies est proche de son plus haut historique (108 000 dollars en décembre 2024). Il est vrai que l’élection de Donald Trump a ravivé les espoirs de dérégulation du secteur. De plus, le bitcoin profite depuis un an de l’autorisation par le régulateur américain de fonds indiciels cotés en Bourse indexés sur le bitcoin, gérés par des acteurs de la finance traditionnelle comme BlackRock ou Fidelity. Le bitcoin domine largement le marché puisqu’il représente à lui seul près de 60 % de la capitalisation totale des cryptomonnaies. “Il reste bien orienté cette année, avec des flux d’achat importants car il se diffuse progressivement dans les portefeuilles traditionnels, y compris dans les fonds de pension américains”, explique Manuel Valente, directeur scientifique de Coinhouse. Principal bémol : il s’agit d’un actif ultra-risqué, capable de gagner ou de perdre plusieurs milliers de dollars en une journée. Il faut donc n’y consacrer que des sommes que l’on est prêt à perdre. Optez impérativement pour un intermédiaire fiable, en choisissant une plateforme enregistrée auprès de l’AMF en tant que prestataire de services sur actifs numériques (PSAN).

Phoenix Eur CMS 10Y Avril 2025

Les produits structurés permettent de s’exposer aux marchés financiers en maîtrisant son risque : ils affichent un objectif de rendement sur une période donnée, tout en protégeant totalement ou partiellement le capital de l’investisseur. Le Phoenix Eur CMS 10Y Avril 2025 vise un coupon annuel de 5 % sur douze ans maximum. Son versement dépend de l’évolution de l’indice CMS EUR 10 ans, qui reflète les conditions d’emprunt à dix ans sur le marché européen. L’investisseur ne connaît pas à l’avance la durée exacte de son investissement, comprise entre un et douze ans, car le fonds peut être remboursé par anticipation en fonction de l’évolution de cet indice. Le capital est protégé à 100 % à l’échéance (hors frais de contrat). Ce fonds est émis par la Société générale et accessible dans le cadre de l’assurance-vie, notamment chez Axa, Cardif et Generali jusqu’au 30 avril 2025.

Tikehau Financement Décarbonation

Ce fonds commun de placement à risque (FCPR) est investi dans la dette privée : il finance des entreprises européennes petites et moyennes qui s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Si l’entreprise atteint son objectif annuel de décarbonation, le taux d’intérêt du crédit qui lui est accordé est réduit. Le fonds affiche un objectif de rendement annuel compris entre 5 % et 6 %. “Investir en dette privée permet de se diversifier sur les actifs réels, avec un risque inférieur à celui du capital investissement”, explique Frédéric Giovansili, directeur général adjoint de Tikehau Capital. Le fonds est disponible dans des contrats d’assurance-vie de CNP Assurances, Spirica et Suravenir, pour un ticket d’entrée compris entre quelques centaines et quelques milliers d’euros.

Slam Fund

Investir au capital de sociétés non cotées dans les secteurs du sport, du luxe, de l’art et de la musique : telle est la promesse du FCPR Slam géré par Trail Solutions Patrimoine. Il sera à terme investi dans une dizaine de PME françaises et européennes en phase de développement ou de transmission, sélectionnées par la société de gestion et accompagnées par des sportifs de haut niveau comme Laura Flessel (épée), Raphaël Varane (football), Pierre Gasly (formule 1) ou Ciryl Gane (MMA). Le fonds est commercialisé jusqu’en septembre 2025 et sera mis en liquidation fin 2033. Il est accessible dans le cadre de l’assurance-vie, notamment chez Generali, à partir de 1 000 euros.

Foncière Habitat et Humanisme

Habitat et Humanisme est un organisme œuvrant en faveur du logement et de l’insertion des personnes en précarité, créé en 1985 à l’initiative du père Bernard Devert. Il est possible de soutenir son action via un don, mais aussi en souscrivant des parts du capital de sa foncière solidaire. Cette société construit, achète ou rénove des logements à destination de personnes en difficulté. La foncière ne distribue pas de dividende. La part est revalorisée régulièrement, de l’ordre de 0,50 % par an par le passé. Par ailleurs, l’investissement permet de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu à hauteur de 25 % de son montant, plafonné à 50 000 euros pour un célibataire, le double pour un couple, à condition de conserver ses actions pendant cinq ans au minimum. C’est une forme de rémunération à part entière, tout en ayant l’assurance de faire du bien avec son épargne. La foncière Habitat et Humanisme est labellisée Finansol.

Un article du dossier spécial “Placements : nos 40 conseils pour 2025”, publié dans L’Express du 20 février.

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