Le cessez-le-feu dans le nord d’Israël est-il lui aussi en danger ? L’État hébreu “va répondre sévèrement” à plusieurs tirs de roquette lancés depuis le Liban, tandis qu’un accord de trêve est en vigueur dans cette zone depuis fin novembre. Ces tirs, interceptés ce samedi 22 mars par l’armée israélienne, interviennent au moment même où le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahou a ordonné la reprise des opérations militaires dans la bande de Gaza. Dans la nuit de lundi à mardi dernier, Tsahal a intensément bombardé l’enclave palestinienne, tuant de nombreux civils. Une première salve de frappes qui a été suivie d’autres raids aériens, éloignant un peu plus la perspective d’une reprise de la trêve, signée mi-janvier avec le Hamas.
Jeudi, les autorités israéliennes ont aussi annoncé avoir étendu leurs “opérations terrestres” jusqu’au sud de la bande de Gaza et la ville de Rafah. Des manœuvres militaires ont aussi été rapportées dans le “centre” et le “nord” du territoire. L’objectif du gouvernement israélien ? Mettre un maximum de pression sur le mouvement islamiste palestinien afin de faire libérer les derniers otages enlevés durant l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 et toujours retenus dans cette région. En attendant, sur le plan diplomatique, les négociations entre les deux camps semblent au point mort, chacun s’accusant mutuellement de bloquer toute avancée. Dans un communiqué publié vendredi, Paris, Berlin et Londres ont demandé un “retour immédiat” de l’arrêt des opérations militaires.
Les infos à retenir
⇒ Des tirs venus du Liban sur le nord d’Israël, l’État hébreu “va répondre fermement”
⇒ Paris, Berlin et Londres demandent le “retour immédiat” d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza
⇒ Plusieurs frappes israéliennes lancées dans le centre de la Syrie
09h10
Israël “va répondre sévèrement” aux tirs de roquette venus du Liban
Trois tirs de roquettes ont été interceptés ce samedi 22 mars par les forces israéliennes dans le nord du pays. Des frappes dénoncées par l’État hébreu, qui a promis de “répondre sévèrement” à ces incidents, comme l’a affirmé un général de l’armée israélienne ce matin. Un peu plus tôt dans la journée, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait déjà indiqué dans un communiqué qu’une riposte allait intervenir. “Nous ne pouvons permettre des tirs depuis le Liban sur les communautés de Galilée, a-t-il souligné. Le gouvernement libanais porte la responsabilité des tirs depuis son territoire. J’ai ordonné à l’armée de répondre en conséquence.”
Depuis fin novembre, la trêve signée entre Israël et le Hezbollah était relativement respectée dans la région. Mais ce regain de tensions, au moment même où Tsahal a repris des “opérations militaires” dans la bande de Gaza, rebat les cartes. Un contexte qui fait craindre au Premier ministre libanais l’avènement d’une “nouvelle guerre”, aux conséquences “désastreuses” pour son pays. Le dirigeant dit avoir contacté son ministre de la Défense, “afin de garantir que seul l’État a le pouvoir de décider de la guerre et de la paix”. L’agence de presse libanaise ANI a déjà fait part ces dernières heures de premiers mouvements israéliens dans le sud du Liban. Selon cette source, plusieurs villages frontaliers ont notamment été visés à l’arme automatique par Israël.
08h30
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni demandent le “retour immédiat” d’un cessez-le-feu à Gaza
Plusieurs pays européens s’élèvent contre la reprise des opérations militaires israéliennes à Gaza. Dans un communiqué commun, Paris, Berlin et Londres exhortent tous les trois à un “retour immédiat” du cessez-le-feu sur le territoire palestinien, de nouveau bombardé par l’État hébreu depuis mardi dernier. Les chefs de la diplomatie des trois pays, Jean-Noël Barrot, Annalena Baerbock et David Lammy, ont dénoncé “un recul dramatique pour la population de Gaza, les otages, leurs familles et l’ensemble de la région”, se disant “révoltés par le nombre de victimes civiles” liées aux frappes israéliennes.
Israël et le Hamas sont en guerre depuis plus de 17 mois, intervenue après les massacres du 7 octobre 2023 menés par le mouvement islamiste palestinien sur le sol hébreu. Mi-janvier, les deux parties avaient trouvé un accord de trêve, qui avait conduit à la remise à Israël de 33 otages, dont 25 en vie, en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens. Mais après la fin de la première phase de cet accord, les pourparlers pour trouver un nouveau terrain d’entente patinent, chaque camp accusant l’autre de vouloir bloquer les discussions. “Nous demandons à toutes les parties de reprendre les négociations afin que le cessez-le-feu soit appliqué dans son intégralité et devienne permanent”, ont ainsi demandé les trois ministres français, allemand et britannique des Affaires étrangères dans leur communiqué.
07h50
Israël dit avoir frappé deux bases militaires dans le centre de la Syrie
L’armée israélienne a indiqué vendredi soir avoir bombardé deux bases militaires dans le centre de la Syrie, dont une à Palmyre, après que l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) eut fait état de frappes aériennes israéliennes sur l’aéroport militaire de cette ville. Ces tirs visaient en particulier “des capacités militaires stratégiques qui restaient sur les bases militaires syriennes”, a précisé un communiqué militaire.
Au moins quatre frappes ont touché l’aéroport, qui abrite des forces affiliées aux autorités syriennes, selon l’OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni et disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie. Cette nouvelle opération suit une série de frappes sur des sites militaires de l’ancien pouvoir du régime de Bachar al-Assad, tombé le 8 décembre dernier.
Israël justifie ces bombardements en expliquant vouloir empêcher que l’ancien arsenal militaire syrien ne tombe entre les mains des nouvelles autorités en poste à Damas. Le président par intérim du pays, Ahmad al-Chareh, est qualifié par la diplomatie israélienne de “loup déguisé en agneau”, compte tenu de son passé de chef djihadiste. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, avait exigé le 23 février “la démilitarisation totale du sud de la Syrie” et indiqué que son pays ne tolérerait pas que les forces du nouveau pouvoir syrien se déploient dans cette zone.
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