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Liban : Israël frappe Beyrouth pour la première fois depuis le cessez-le-feu


Une frappe israélienne a visé ce vendredi 28 mars un quartier résidentiel de la banlieue sud de Beyrouth pour la première fois depuis l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu le 27 novembre entre le Hezbollah et Israël, a annoncé l’Agence nationale d’information libanaise. La frappe sur un quartier densément peuplé et abritant des écoles est intervenue peu après un appel de l’armée israélienne à évacuer un secteur, qui a suivi le tir non revendiqué de roquettes sur Israël plus tôt dans la matinée.

L’avertissement de l’armée israélienne a provoqué une panique dans la région, bastion du Hezbollah. Des parents apeurés se sont précipités pour ramener leurs enfants des écoles qui ont fermé leurs portes, ont constaté des correspondants de l’AFP. Un énorme embouteillage s’est formé aux portes de la banlieue sud, beaucoup d’habitants de ce quartier durement bombardé durant la guerre entre Israël et le Hezbollah cherchant à fuir, selon les correspondants de l’AFP.

Deux “projectiles” tirés depuis le Liban sur Israël

Plus tôt ce vendredi, Israël a bombardé le sud du Liban et menacé “d’agir avec force” jusqu’à Beyrouth, en riposte à des tirs de roquettes non revendiqués depuis le Liban vers son territoire. L’armée israélienne avait annoncé que deux “projectiles” avaient été tirés depuis le Liban, dont l’un a été intercepté et le second est tombé sur le sol libanais. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait aussitôt menacé : “S’il n’y a pas de calme à Kiryat Shmona et dans les localités de Galilée”, dans le nord d’Israël, “il n’y aura pas de calme à Beyrouth”, a-t-il dit.

Le président français Emmanuel Macron a jugé que les frappes israéliennes au Liban étaient “inacceptables” et “en violation du cessez-le-feu”. “Les frappes sont des actions unilatérales qui trahissent une promesse donnée et qui font le jeu du Hezbollah”, a estimé Emmanuel Macron qui recevait à Paris son homologue libanais Joseph Aoun, lequel a condamné “toute tentative détestable de ramener le Liban dans un tourbillon de violence”.

C’est la deuxième fois depuis le début du cessez-le-feu qui a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre l’armée israélienne et le mouvement libanais soutenu par l’Iran que des roquettes sont tirées depuis le Liban vers Israël, la précédente remontant au 22 mars. Le Hezbollah, comme il l’avait déjà fait le 22 mars, a nié être à l’origine de ces tirs et affirmé respecter le cessez-le-feu. Le Premier ministre, Nawaf Salam, a demandé à l’armée libanaise d'”identifier les auteurs de l’acte irresponsable que constituent les tirs de roquettes et qui menace la sécurité et la stabilité du Liban”.

Après l’interception de roquettes le 22 mars, l’armée israélienne avait riposté par des frappes aériennes dans le sud du Liban et affirmé avoir visé “des dizaines de lanceurs de roquettes et un centre de commandement d’où opéraient des terroristes du Hezbollah”. Ces bombardements avaient fait huit morts, selon les autorités libanaises.

“Un retour à un conflit plus large au Liban serait dévastateur pour les civils des deux côtés” de la frontière “et doit être évité à tout prix”, a déclaré ce vendredi l’ONU. “Il est absolument nécessaire que toutes les parties fassent preuve de retenue”, a affirmé la représentante des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, dans un communiqué.

Des accusations réciproques de violation de la trêve

Le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en solidarité avec le Hamas au début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023, en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Ces hostilités, qui ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024, ont fait plus de 4 000 morts au Liban, détruit des secteurs entiers dans les bastions du Hezbollah et contraint plus d’un million de personnes à fuir.

Du côté israélien, le bilan se monte à 78 morts, parmi lesquels 48 soldats en plus des 56 soldats tombés lors d’une offensive au sol déclenchée au Liban à la fin du mois de septembre, selon des données officielles. Quelque 60 000 habitants du nord d’Israël ont été déplacés, dont la moitié n’est pas encore rentrée chez elle, selon les autorités.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, puis le retrait incomplet des soldats israéliens du sud du Liban le 15 février, Israël continue de mener des frappes en territoire libanais et les deux parties s’accusent régulièrement de violer la trêve. Israël a par ailleurs repris ses frappes le 18 mars sur la bande de Gaza après deux mois de trêve, pour contraindre le Hamas à libérer les derniers otages entre ses mains. Le mouvement islamiste a repris les tirs de roquette vers Israël quelques jours plus tard.




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