Dans un entretien au Parisien ce samedi 5 avril, François Bayrou s’est dit favorable à une fusion de son parti, le MoDem, avec Renaissance, le parti fondé par Emmanuel Macron et dirigé depuis décembre par Gabriel Attal. Interrogé sur cette éventualité, évoquée par la présidente du Conseil national de Renaissance, Élisabeth Borne, le Premier ministre a répondu : “Bien sûr. Pendant toute ma vie politique, j’ai toujours défendu l’unité du centre. La division, c’est la faiblesse. En plus, ces divisions sont de simples divisions d’appareil. Je suis pour l’unité et je crois que l’unité se fera”
“Chacun doit être assuré que ses valeurs, son histoire, ses convictions, sa sensibilité, ses intérêts matériels et moraux seront garantis quand nous aurons construit la nouvelle et si nécessaire organisation”, a ajouté François Bayrou. L’idée d’une fusion entre le MoDem, créé en 2007 par François Bayrou pour transformer l’UDF, et Renaissance, créé en 2016 par Emmanuel Macron dans son ascension vers le pouvoir, avait été évoquée – puis abandonnée – avant la réélection du chef de l’État en 2022.
Alliés depuis le soutien apporté par François Bayrou à Emmanuel Macron en 2017, les deux partis sont liés au sein d’Ensemble, parti découlant de l’accord électoral pour les élections législatives, auquel ne participe plus Horizons, le parti d’Édouard Philippe, depuis la dissolution de l’Assemblée.
“Garder les pieds sur terre”
Le “bloc central” n’est pas aligné sur la marche à suivre pour la prochaine élection présidentielle, à laquelle Emmanuel Macron ne peut se représenter. Édouard Philippe est déjà candidat déclaré à l’Élysée et commence à détailler sa méthode et son calendrier lors de meetings réguliers. François Bayrou, Edouard Philippe et Gabriel Attal, ainsi que le président de l’UDI Hervé Marseille, s’exprimeront ce dimanche matin lors d’un meeting de Renaissance organisé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Interrogé sur le risque d’une censure de son gouvernement, le Premier ministre assure qu'”on ne peut pas cesser d’agir sous prétexte qu’il y a un risque. Et ceux qui choisiraient l’instabilité et le désordre nuiraient gravement à notre pays”. Il promet par ailleurs d’avancer “avant l’été” sur la question de la proportionnelle aux législatives, pour laquelle il plaide depuis des décennies.
Interrogé sur sa présence chaque week-end à Pau, dont il est toujours maire, François Bayrou explique : “Quand je vois des gens qui s’étonnent que je rentre chez moi le dimanche, je me dis que ce monde est détraqué. Je pourrais passer le week-end dans les châteaux officiels. Ce n’est pas mon choix : pour moi, garder les pieds sur terre est absolument essentiel. Autrement, à Paris, on perd la tête. Donc oui, une fois par semaine, je m’évade des cercles de pouvoir pour retrouver les gens normaux.”
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