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Guerre à Gaza : le moral des officiers israéliens inquiète le gouvernement Netanyahou


C’est un choc auquel Tsahal ne s’attendait pas. Les officiers de carrière sont de moins en moins nombreux à garder l’uniforme après la fin de leur déploiement, selon un récent rapport de l’armée. Seuls 42 % d’entre eux acceptent de prolonger leur engagement, contre 49 % en août 2023. Une surprise pour les autorités israéliennes, qui s’attendaient, au pire, à une stabilisation et misaient même sur un regain de patriotisme après l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier, qui a fait près de 1 200 morts.

Les militaires ont pourtant des raisons de se plaindre. Une grande partie d’entre eux dénoncent d’abord une solde insuffisante. Moins d’un tiers des officiers sont satisfaits de leur rémunération, alors que le montant est deux fois plus élevé chez les Israéliens qui travaillent dans le privé. Egalement en cause, l’impact sur la vie familiale. Tsahal a beau être une des armées les plus féminisées du monde, les femmes ne représentent qu’un quart des officiers. Les épouses de soldats sont donc nombreuses à devoir gérer leur travail et s’occuper de leurs enfants sans l’aide de leur mari.

Mais c’est surtout la nature de la guerre et ses résultats décevants qui font chuter le moral des militaires. Après huit mois de guerre, le Hamas n’est toujours pas neutralisé et près de 300 soldats israéliens ont été tués, à la frontière avec la bande de Gaza, au sud, ou à la frontière avec le Liban, au nord, où Tsahal et le Hezbollah échangent tous les jours des tirs de roquette. Les risques de périr ou de ne pas parvenir à atteindre les objectifs fixés par l’armée sont autant de raisons qui découragent les officiers israéliens.

Mobilisation des réservistes

Pour faire face au manque de soldats, Tsahal s’appuie sur plus de 450 000 réservistes. Tous ne peuvent pas être mobilisés en même temps et leurs missions ne peuvent pas non plus être prolongées indéfiniment, n’étant pas des militaires de métier. Depuis le 7 octobre, 287 000 réservistes ont déjà été appelés à servir dans l’armée, plus que jamais dans l’histoire du pays, et la plupart ont déjà été libérés de leurs obligations.

Mais le gouvernement israélien a rehaussé, mercredi 5 juin, le plafond de réservistes mobilisables par l’armée en cas de besoin. Il passe de 300 000 à 350 000, jusqu’au mois d’août, notamment en vue d’une potentielle escalade militaire avec le Hezbollah.

Autre solution, revenir sur l’exemption de service militaire dont bénéficient les ultraorthodoxes. Environ 600 000 citoyens israéliens âgés de 18 à 26 ans échappent à ce devoir pour étudier dans les yeshivas, les séminaires talmudiques. Ce statut spécial est de plus en plus décrié par l’état-major des armées et par l’opinion publique, alors que tous les jeunes, hommes ou femmes, doivent endosser l’uniforme pendant plus de deux ans.

Benyamin Netanyahou reste évasif sur ce sujet. Ses partenaires de coalition, ultraorthodoxes, sont résolument opposés à toute réforme et en ont même fait une ligne rouge, qui, si elle était franchie, pourrait menacer le gouvernement. La Cour suprême se charge de l’affaire, mais même le droit international ne pourra rien pour remonter le moral des soldats.




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