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Législatives anticipées : les tractations de l’opposition ont débuté


Emmanuel Macron a réaffirmé lundi 10 juin, au lendemain d’élections européennes marquées par la victoire du Rassemblement national (RN), qu’il avait “confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste” lors des élections anticipées qui se tiendront dans trois semaines. Le président a décidé hier de dissoudre l’Assemblée nationale. “J’ai confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures. Ma seule ambition est d’être utile à notre pays que j’aime tant”, a-t-il déclaré sur X.

Une réunion s’est tenue ce lundi après-midi entre le RN et Reconquête – les deux partis d’extrême droite ont obtenu près de 37 % des suffrages à eux deux. Dans le même temps, les partis de gauche LFI, EELV, le PS et le PCF se sont également rencontrés pour discuter d’une possible alliance. Plusieurs responsables de gauche ont appelé à la création d’un “front populaire” contre l’extrême droite.

Les infos à retenir

⇒ Marion Maréchal veut un “rassemblement” entre le RN et Reconquête

⇒ Les anciens alliés de la Nupes se sont réunis à Paris

⇒ Edouard Philippe était attendu lundi soir à l’Elysée, selon Le Figaro

Rencontre entre Marion Maréchal et les leaders du RN

Marion Maréchal (Reconquête), a exprimé son “souhait ardent que nous puissions trouver le moyen de nous rassembler” avec le Rassemblement national, en vue des législatives des 30 juin et 7 juillet. Ensemble, les deux listes d’extrême droite avoisinent les 37 % au scrutin européen.

L’ancienne députée du Front national, qui avait quitté le parti fondé par son grand-père en 2022 pour rejoindre la campagne du candidat à la présidentielle Eric Zemmour, s’est exprimée à l’issue d’un entretien avec sa tante Marine Le Pen et Jordan Bardella au siège du RN.

“Rien n’a été acté”, a pour sa part déclaré Jordan Bardella, président du RN et tête de liste du parti d’extrême droite arrivé en tête du scrutin. “Nous avons discuté. Et nous aurons sans doute l’occasion de rediscuter à nouveau avec elle, comme avec d’autres personnalités de mouvements politiques”, a affirmé Jordan Bardella, rapporte Le Monde.

Marion Maréchal, élue dimanche soir eurodéputée après avoir mené la liste du parti zemmouriste, s’était dite “prête à rencontrer dans les jours qui viennent Marine Le Pen, Jordan Bardella, Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan pour travailler ensemble”, quelques minutes après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. “Vous le savez, dans cette campagne, j’ai toujours pris soin de ne jamais rendre impossible ce qui nous semble si nécessaire. C’est pourquoi j’ai toujours distingué […] les adversaires des concurrents”, avait ajouté la nièce de Marine Le Pen, qui avait pris ses distances avec la politique en 2017 avant de soutenir Eric Zemmour plutôt que sa tante en 2022. La fin de la campagne de Mme Maréchal a été marquée par la rumeur de son retour chez les lepénistes après les élections, sur fond de mésentente notoire avec M. Zemmour.

Plus tôt dans la journée, le vice-président du RN, Sébastien Chenu, avait annoncé que le président du part, Jordan Bardella, serait “notre candidat pour aller à Matignon”, mais qu’il ne serait pas lui-même candidat lors des législatives anticipées. “Jordan Bardella a été élu député européen, donc il a déjà l’onction populaire. Il mènera la campagne des 577 candidats pour aller à Matignon […] C’est notre candidat pour aller Matignon”, a déclaré Sébastien Chenu sur RTL.

Pour ces élections, le RN ne fera pas d’alliance avec d’autres partis mais proposera une plateforme électorale qui “s’adressera à tout le monde en dehors des partis politiques”, a-t-il ajouté. “On peut avoir des gens qui ont fait d’autres choix politiques, qui ont soutenu les LR, qui ont soutenu Emmanuel Macron dans le passé ou avoir soutenu la gauche, mais qui se retrouvent sur nos propositions”, a-t-il ajouté.

A gauche, un appel au “front populaire contre l’extrême droite”

Le coordinateur national de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard a confirmé à BFMTV l’organisation d’une réunion entre LFI, le PS, le PCF et EELV (anciens alliés de la Nupes, coalition électorale de 2022), lundi après-midi, dans le but de discuter d’une possible union de gauche en vue des législatives anticipées.

Plus tôt dans la journée, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, avait appelé à “la constitution d’un front populaire contre l’extrême droite”, reprenant la proposition lancée la veille par le député insoumis François Ruffin.

“L’extrême droite n’est plus simplement aux portes du pouvoir (mais) a mis pied dans la porte” après sa large victoire aux européennes de dimanche, a estimé Olivier Faure sur Franceinfo, jugeant qu’avec moins de 15 % des suffrages “la macronie (est) en dehors de toute capacité à faire barrage” et que par conséquent “il ne reste que la gauche”.

“Maintenant l’Union. Urgente, forte, claire”, a abondé sur X Jean-Luc Mélenchon. La Nupes, union des partis de gauche, avait permis en juin 2022 de faire entrer 151 députés à l’Assemblée nationale.

Olivier Faure avait toutefois prévenu qu’il ne s’alignerait “pas sur Jean-Luc Mélenchon” comme en 2022, affirmant : “Il faut faire du neuf.”

Edouard Philippe attendu à l’Elysée

Selon Le Figaro, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe était attendu ce lundi soir à l’Elysée. Le maire du Havre, à qui les analystes politiques prêtent régulièrement des ambitions présidentielles pour 2027, a fondé le mouvement Horizons, qui fait partie de la majorité présidentielle au Parlement. 31 députés Horizons doivent remettre leur mandat en jeu à l’occasion des législatives anticipées.

Braun-Pivet critique la décision de Macron

“Il y avait un autre chemin, qui était le chemin d’une coalition, d’un pacte de gouvernement”, a estimé lundi la présidente sortante de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance), après la décision du président de la République de dissoudre l’Assemblée.

Interrogée sur sa propre candidature aux législatives, Yaël Braun-Pivet a indiqué y réfléchir. Elle s’est dite favorable à des “accords”, des “coalitions les plus larges possibles”, estimant qu’on a “besoin de coopérer avec le Sénat, avec le président du Sénat, avec les LR et coopérer également avec les socialistes, les écologistes”.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a estimé pour sa part lundi que les élections anticipées seraient celles qui auraient “les conséquences les plus lourdes de l’histoire de la Ve République”. “C’est une élection dont les conséquences sont d’une gravité sans précédent pour notre Nation”, a-t-il prévenu sur RTL.




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