L’ordre arrive tout droit du Pentagone. Ce lundi 12 août, Lloyd Austin a enjoint au porte-avions USS Abraham Lincoln, transportant à son bord des avions de combat F-35C, d'”accélérer son transit” vers le Moyen-Orient. Mais ce n’est pas tout. D’après son porte-parole, Pat Ryder, le ministre de la Défense aurait également ordonné le déploiement du sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière USS Georgia dans la même zone.
Il faut dire que depuis plusieurs semaines maintenant, les craintes d’une régionalisation de la guerre entre Israël et le Hamas n’ont cessé de se renforcer, a indiqué dimanche le Pentagone. Et pour cause, le spectre d’une offensive de grande envergure du Hezbollah libanais soutenu par l’Iran, ou de l’Iran lui-même, contre Israël semble se rapprocher.
Et la situation est d’autant plus tendue depuis les assassinats en juillet du chef militaire du Hezbollah Fouad Chokr, près de Beyrouth dans une frappe revendiquée par Israël, et celui à Téhéran du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Deux morts attribuées à Israël, que l’Etat hébreu n’a pas démenties.
Les Etats-Unis, un soutien historique face à l’Iran
Raison pour laquelle, les “Etats-Unis misent sur la dissuasion”, décrypte le site militaire spécialisé Opex360. Ainsi, Lloyd Austin a-t-il échangé avec son homologue israélien Yoav Gallant ce dimanche, réaffirmant “l’importance de réduire le mal fait aux civils, de progresser vers la conclusion d’un cessez-le-feu et la libération des otages retenus à Gaza”, a expliqué Pat Ryder. Les deux ministres auraient également discuté de plusieurs pistes visant à dissuader les proxys de l’Iran d’attaquer l’Etat hébreu.
Quelques heures plus tard, Yoav Gallant a martelé que “quiconque nous attaque d’une manière inédite risque d’être frappé d’une manière inédite”. Et celui qui affirme avoir à sa disposition “des capacités significatives” d’opérer depuis la base militaire Tel Hashomer : “J’espère qu’ils réfléchiront à cela et ne nous pousseront pas à un point où nous serions contraints de causer des dommages significatifs et d’augmenter les chances de déclencher une guerre sur d’autres fronts. Nous ne voulons pas cela, mais nous devons être prêts.”
Ces pays qui favorisent la diplomatie
Outre-Atlantique, le Pentagone a réitéré dans un communiqué publié ce dimanche, “l’engagement des Etats-Unis à prendre toutes les mesures possibles pour défendre Israël”. La semaine dernière déjà, Washington avait annoncé le renforcement de son dispositif militaire au Moyen-Orient, déployant davantage de navires de guerre et d’avions de combat. En outre, d’après Opex360, le navire d’assaut amphibie USS Wasp “se tient prêt en Méditerranée à lancer une éventuelle opération d’évacuation de civils”.
À rebours des autres alliés d’Israël, à l’instar du Royaume-Uni, de la France ou encore de l’Allemagne qui misent avant tout sur la diplomatie pour mettre fin au conflit. Dans une déclaration commune publiée ce lundi, ces trois pays ont appelé l’Iran et ses alliés à “s’abstenir d’attaques qui pourraient aggraver les tensions régionales et compromettraient la possibilité de parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages”. Et de répéter : “Aucun pays ou nation n’a à gagner d’une nouvelle escalade au Moyen-Orient.”
Alors qu’Israël a accepté de reprendre le 15 août les discussions en vue d’une trêve et d’une libération des otages détenus par le Hamas, le président français Emmanuel Macron a martelé vendredi que la guerre devait “s’arrêter” à Gaza. “Tous doivent l’entendre. C’est crucial pour les Gazaouis, pour les otages, pour la stabilité de la région aujourd’hui en jeu”, a écrit le chef de l’Etat sur X.
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