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Venezuela : le plan secret des Etats-Unis pour chasser Maduro du pouvoir


La pression internationale s’accentue sur le Venezuela. Alors que la réélection de Nicolas Maduro à un troisième mandat est fortement contestée au sein du pays et à l’international, les Etats-Unis manœuvrent en coulisses pour pousser le dictateur à abandonner le pouvoir, selon un article du Wall Street Journal, publié dimanche 11 août. Jeudi soir, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’était déjà positionné publiquement sur les résultats de cette élection controversée : “Compte tenu des preuves incontestables, il est clair pour les Etats-Unis et, surtout, pour le peuple vénézuélien, que Edmundo Gonzalez Urrutia a gagné le plus de voix lors de l’élection présidentielle du 28 juillet”. Selon le journal, les Américains auraient alors proposé à Maduro de le gracier, en échange de son départ d’ici janvier.

Depuis 2020, Maduro et plusieurs de ses proches sont en effet inculpés pour “narco-terrorisme”. Le procureur général américain, William Barr, l’a formellement accusé, lui et ses proches, de s’être entendu avec un groupe armé d’extrême gauche colombien pour “inonder le marché américain de cocaïne”. Au point que Washington propose une récompense susceptible d’atteindre 15 millions de dollars pour quiconque contribuera à son arrestation et à sa condamnation. L’année dernière, les Etats-Unis avaient déjà proposé une amnistie à Maduro lors de pourparlers secrets à Doha, au Qatar, mais ce dernier avait refusé de discuter des modalités de son départ. Une personne proche du régime a déclaré au Wall Street Journal que la position de Maduro n’avait pour l’instant pas changé.

Sortir de l’impasse

L’action internationale pourrait être le seul moyen de forcer Maduro à quitter le pouvoir, lui qui, en 11 ans de régime autoritaire, a provoqué une implosion économique, un isolement diplomatique et l’exode de près de huit millions de Vénézuéliens, soit plus que la Syrie et l’Ukraine déchirées par la guerre. Les trois pays les plus peuplés d’Amérique latine – le Brésil, le Mexique et la Colombie – sont également impliqués dans cette tentative pour sortir de l’impasse. Les responsables américains veulent que ces derniers – dirigés par des politiques de gauche favorables à Maduro – adoptent une position plus ferme que leur position actuelle consistant à faire pression sur lui pour qu’il présente des preuves de sa victoire.

Il faut dire que le temps est compté : les démocrates craignent une victoire de Donald Trump en novembre prochain, ce qui pourrait étouffer les négociations si l’ancien président renoue avec ses précédentes politiques agressives à l’égard de Maduro, lorsque son administration imposait des sanctions pétrolières et soutenait un gouvernement fantôme vénézuélien pour renverser le régime. De son côté, Nicolas Maduro se méfie toujours de Washington. “Les Etats-Unis se prennent pour l’autorité électorale au Venezuela et dans le reste du monde”, a-t-il par exemple fustigé lors d’une conférence de presse le 2 août, s’en prenant à plusieurs reprises au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.




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