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Crise à l’hôpital : les chiffres d’un nouvel été sous tension aux urgences


Pour le système hospitalier, les années se suivent et se ressemblent. Selon une enquête flash menée par la Fédération hospitalière de France (FHF) sur l’été 2024, publiée ce mardi 3 septembre, la crise traversée par les urgences est loin d’être de l’histoire ancienne. Au contraire, parmi les 270 établissements répondants, une majorité de 46 % considère que la situation est restée stable au regard de l’année 2023. 39 % estiment, quant à eux, que cette dernière s’est dégradée, et seuls 15 % perçoivent une amélioration. Des proportions similaires à celles observées l’année précédente par la FHF, révélatrices d’une crise persistante.

Des difficultés pointées du doigt

En cause, la recrudescence de l’activité dans les urgences médicales. Pour 48 % des répondants, cela ne fait aucun doute : les patients étaient bel et bien plus nombreux qu’en 2023 au sein de leurs services d’urgences. L’année passée, seuls 26 % avaient dressé ce constat. Problème : les centres hospitaliers peinent à faire face à cette augmentation, plongés dans une crise aggravée par l’épidémie de Covid-19.

Parmi les principales difficultés rencontrées, la fermeture de milliers de lits d’hospitalisation est grandement pointée du doigt. Au total, ce sont près de 80 000 lits qui ont progressivement été retirés des services entre 2000 et 2021, et 6 700 sur l’année 2022. Résultat : 66 % des répondants de l’étude considèrent l’accès aux lits de Médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) comme étant un obstacle à leur bon fonctionnement. Même constat du côté des Soins Médicaux de Réadaptation (SMR) pour 51 % des interrogés et de la psychiatrie pour 43 % des établissements.

Outre le difficile accès aux lits d’hospitalisation, une seconde bête noire du système hospitalier subsiste : le manque d’effectifs médicaux. Selon l’enquête menée par la FHF, 62 % des établissements sont concernés par cette problématique, tandis que 37 % pointent un manque de personnels paramédicaux. Une insuffisance justifiant la fermeture occasionnelle d’urgences depuis plusieurs années. Durant l’été 2024, 18 % des répondants ont déclaré avoir dû fermer au moins une nuit ou une journée.

Un déploiement timide pour le SAS

Pour faire face à ces défis, 34 % des établissements interrogés ont déployé le Service d’Accès aux Soins (SAS) afin de recentrer les urgences sur leur cœur de métier. Autrefois exclusivement réservé au Service d’Aide Médicale Urgente (Samu), le numéro 15 permet aujourd’hui de bénéficier d’une prise en charge adaptée, sans encombrer les urgences, par exemple, en cas d’absence de son médecin traitant. La situation actuelle ne permettant plus d’accueillir l’ensemble des patients au sein du service.

Mais si le SAS rend service, son déploiement n’en est pas moins timide. Aujourd’hui, certains obstacles à son utilisation subsistent, à commencer par le manque de médecins de ville et l’accès direct à d’autres professionnels de santé. En outre, son usage n’étant pas obligatoire, certains patients peuvent se montrer résilients et continuer à se rendre directement aux urgences.

En complément de cette mesure, 31 % des établissements interrogés ont ainsi mis en place la réorientation à l’admission ou encore la fermeture ponctuelle de lignes de Structures mobiles d’urgence et de réanimation (SMUR) pour 17 % d’entre eux. Des mesures bienvenues pour faire face à la recrudescence des activités.




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