“En tant que conservatrice, en tant que personne qui croit en la Constitution, qui s’en préoccupe, […] et en raison du danger que représente Donald Trump, non seulement je ne voterai pas pour [lui], mais je voterai pour Kamala Harris” : ce mercredi 4 septembre, la républicaine Liz Cheney a pleinement affirmé son soutien à l’actuelle vice-présidente des États-Unis lors d’un évènement organisé à l’université Duke, en Caroline du Nord. Des mots qui ont fait l’effet d’une bombe au sein du Grand Old Party (GOP), pourtant habitué aux prises de position anti-Trump de la républicaine.
Du soutien à l’aversion
Auparavant considérée comme l’étoile montante du parti, Liz Cheney, 58 ans, se livre aujourd’hui à un combat sans merci à l’encontre de l’ancien président américain. Son objectif : l’empêcher de s’approcher à nouveau du Bureau ovale. Une mission qu’elle tente d’honorer depuis l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, date qui a officiellement marqué le tournant de sa carrière politique. Au moment des faits, l’élue était à la tête du parti républicain à la Chambre des représentants, ce qui faisait d’elle la “numéro trois” de son camp. Une casquette qui ne l’a pas empêchée de dénoncer la responsabilité du 45e président des États-Unis dans l’attaque du 6 janvier.
Au contraire, celle qui votait à 92,9 % du temps avec Donald Trump de 2017 à 2021, selon les chiffres de FiveThirtyEight, a même fait partie des dix républicains à avoir voté en faveur de la destitution du magnat de l’immobilier, ce qui lui a coûté son poste à la Chambre des représentants. Pour couronner le tout, la quinquagénaire a été vice-présidente de la commission d’enquête parlementaire sur l’assaut. Un évènement qui a définitivement tiré un trait sur 2016, année où elle avait apporté son soutien à Donald Trump face à Hillary Clinton.
Résultat : lors des primaires républicaines de 2022, l’ancien président avait mené une lutte revancharde dans le seul but d’évincer de la course l’élue du Wyoming. Le 16 août, Liz Cheney s’inclinait face à Harriet Hageman, protégée de Donald Trump.
Une figure des républicains
Loin d’être inconnue en politique, la fille aînée de Dick Cheney, vice-président de George Bush Jr de 2001 à 2009, est réputée pour faire partie des faucons des républicains. En 2019, elle accusait les démocrates d’être “le parti de l’antisémitisme […], de l’infanticide, […], du socialisme”. Ses prises de position pro armes et anti-avortement avaient également fait d’elle une figure emblématique du groupe politique. En juin 2022, Liz Cheney avait félicité la Cour suprême à la suite de l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade, qui garantissait jusqu’alors aux femmes le droit à l’avortement dans l’ensemble des États.
Mais aujourd’hui, l’heure est à la fracture du parti. Comme la juriste, plus de 200 anciens de l’administration Bush et ex-collaborateurs pour les campagnes présidentielles républicaines de John McCain en 2008 et Mitt Romney en 2012 ont également affirmé leur soutien à Kamala Harris cette semaine dans une lettre ouverte. Une aubaine pour la candidate démocrate, qui tentera en novembre prochain de conquérir la Maison Blanche.
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