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Insécurité : la gauche doit sortir de son aveuglement, par Jean-François Copé


Après la parenthèse de Paris 2024, et de son dispositif sécuritaire exceptionnel, la question de l’insécurité a rapidement refait surface avec un nouveau drame : le meurtre d’un agent municipal grenoblois dans l’exercice de ses fonctions et alors qu’il portait secours à un automobiliste. Le meurtrier est bien connu des services de police : violence, trafic, recel, conduite sans permis, vols… et en liberté. Quelques semaines plus tôt, c’était un contrôle routier qui a viré au drame après un refus d’obtempérer. Là encore, le casier du mis en cause est déjà rempli par dix condamnations.

Une impunité qui ne peut que renforcer les peurs de nombreux Français. Dans un sondage de juin 2024, ils étaient 1 sur 3 à se dire “inquiets de l’insécurité en France” ; dans un autre publié ce mois-ci, ils sont 84 % à considérer la sécurité comme le sujet prioritaire pour le futur gouvernement. Seule une partie de la classe politique reste encore et toujours sourde au problème : la gauche.

Hier, elle relayait avec mépris l’insécurité au rang de sentiment ou de simple impression. Face à la situation, elle a adapté son discours et est désormais capable d’admettre la “mont[ée de] l’insécurité” sur les plateaux télé comme l’a fait la semaine dernière Eric Piolle, maire (EELV) de Grenoble. En revanche, sur le terrain, elle refuse toujours d’adopter les mesures nécessaires pour l’endiguer. Les villes qu’elle administre occupent, sans surprise, bien souvent les podiums des communes les plus en proie à l’insécurité. Car, si la recette miracle n’existe pas, les réussites des collectivités en matière de sécurité sont aujourd’hui largement connues.

Un laxisme qui alimente la colère des Français

Elles s’articulent autour de trois dénominateurs communs. La rénovation urbaine en est le premier. Mais pour être efficace sur le plan de la sécurité, la destruction des tours doit s’accompagner du développement d’une police municipale. Elle doit être armée, présente de jour comme de nuit et sept jours sur sept, capable de s’appuyer sur une vidéoprotection qui dissuade les délits, facilite l’intervention aussi bien des policiers municipaux et nationaux sur le terrain que celle de la justice en fournissant de précieuses preuves.

Enfin, dernier point fondamental : le développement d’une véritable dynamique partenariale avec tous les acteurs de la sécurité mais aussi avec le parquet, les établissements scolaires, les bailleurs. Une coopération centrale pour prévenir la délinquance, partager les informations et coordonner les actions. Toutes les villes qui ont appliqué cette recette ont vu des résultats : un taux de délinquance divisé par deux.

C’est en réalité la politique opposée que poursuit le maire de Grenoble depuis 2014. A peine élu, il proposait de démonter les caméras de la ville et “de les revendre à Christian Estrosi”. Concernant l’armement de la police municipale, le projet porté par son prédécesseur a été rangé dans les placards : “Armer [la] police municipale c’est l’exposer à […] des risques.” Eric Piolle n’est que l’un des porte-étendards de ce laxisme qui alimente la colère des Français. A l’Assemblée, la gauche continue de rejeter toute initiative susceptible de renforcer la sécurité. En 2020, elle a voté contre la loi “sécurité globale” qualifiée de “dérive autoritaire” et liberticide. Elle offrait pourtant de premières réponses pour rassurer les Français et regagner du terrain contre la délinquance en facilitant la coordination des agents de police, le développement de la vidéoprotection et des nouvelles technologies. La fermeté n’est définitivement pas à l’ordre du jour lorsque, au lendemain du drame de Mougins, le premier secrétaire du PS répond que la prison n’est pas “une réponse satisfaisante” pour les multirécidivistes.

L’aveuglement fait désormais place à un immobilisme tout aussi idéologique. Une position qui exclut de fait la gauche à toute participation gouvernementale. Une attitude irresponsable alors que tous les indicateurs mesurant la violence sont en constante augmentation depuis 2018. Le score de l’extrême droite aussi… Cher Michel Barnier, à vous de jouer désormais !




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