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Macron sur le Moyen-Orient : la malédiction des mots dits


Jacques Chirac avait coutume de dire que sur certains sujets – il songeait au mémoriel, mais la diplomatie devrait obéir aux mêmes règles ou réflexes –, un président ne devait jamais improviser. Emmanuel Macron a eu la parole malheureuse ces derniers temps, comme si, après avoir perdu la maîtrise des horloges, il perdait aussi celle des mots.

Il a rendu les autres responsables. Jamais depuis sept ans, souligne l’Elysée, une fuite n’avait eu lieu sur les affaires internationales, de celles qui engagent la parole de la France. L’auteur de la fuite sur les propos tenus en conseil des ministres concernant la création d’Israël a été identifié par les conseillers du président : non, il ne s’agirait pas d’un membre du gouvernement venu de la droite ; oui, la malveillance était la principale motivation de celui, macroniste donc, qui a rapporté. A-t-il dit que Benyamin Netanyahou ne devait pas oublier que son pays a été “créé” par une décision de l’ONU ou qu’il a “bénéficié” d’une décision de l’ONU ? L’Elysée ne l’a jamais précisé.

Il est un point sur lequel le chef de l’Etat, dans son courroux, a raison : une déclaration rapportée et non confirmée ne peut être traitée exactement comme un propos officiel. Mais il a tort de s’exonérer de toute responsabilité. Sa sortie sur l’arrêt des livraisons d’armes à Israël, deux jours avant la première commémoration des massacres terroristes du 7 octobre, ne devait rien à personne sauf à lui (même si l’émission avait été enregistrée plus tôt). Elle a créé un contexte. Pire, une spirale.




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