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Changement d’heure : pourquoi sa suppression n’est pas pour demain


Modifier son heure de coucher, faire le plein de soleil, limiter son temps d’écran. Chaque année, tous les conseils sont bons pour se préparer au changement d’heure. Mais pourquoi la France changera-t-elle une nouvelle fois d’heure ce dimanche 27 octobre, alors qu’un projet visant sa suppression avait été adopté en 2019 ? Si gagner une heure de sommeil ce week-end en réjouira certains, les raisons de ce report en désespéreront d’autres. On vous explique.

Une mesure instaurée en 1975

Pour comprendre la situation actuelle, il faut remonter en 1975. Après le choc pétrolier de 1973, l’Hexagone connaît une envolée des prix du pétrole. L’heure est donc à l’économie d’énergie. Et quoi de mieux pour réduire nos besoins d’éclairage que de bénéficier d’une heure d’ensoleillement supplémentaire ? Le changement d’heure s’est donc tout naturellement imposé comme étant la meilleure solution provisoire et sera finalement mis en œuvre par décret en septembre 1975. Mais après un demi-siècle d’application, cette mesure ne revêt plus d’un caractère provisoire.

Pourtant, cette mesure a de nombreux contempteurs. En cause : sa corrélation avec l’augmentation des accidents de voitures. Après le passage à l’heure d’hiver, les aiguilles reculent et la nuit est donc avancée. Et qui dit baisse de luminosité, dit baisse de visibilité des piétons et des cyclistes. Au-delà de menacer notre sécurité, le changement d’heure, que certains scientifiques qualifient de contresens chronobiologique, engendrerait également des troubles du sommeil. De quoi motiver sa suppression. D’autant plus qu’avec la commercialisation des ampoules à basse consommation, le gain d’énergie, son objectif premier, est désormais presque nul.

84 % des Français favorables à sa suppression

Face aux nombreuses critiques, à l’été 2018, la Commission européenne a lancé une consultation publique à l’échelle de l’Union européenne. Au total, 84 % des 4,6 millions de votants se sont montrés favorables à la suppression du changement d’heure. Même schéma en France. Dans une enquête réalisée en février 2019 par l’Assemblée nationale, 84 % des Français ont exprimé leur volonté de mettre fin au changement d’heure. Parmi eux, 59,17 % souhaitaient rester à l’heure d’été.

Face à ce franc succès, le Parlement Européen a, lui aussi, approuvé la fin du changement d’heure saisonnier le 26 mars 2019, à condition qu’il soit reporté à 2021. Avec cette proposition, chaque pays gardait le droit de choisir son fuseau horaire. Certains Etats comme la France ou l’Irlande préféraient l’heure d’été, tandis que le Danemark ou les Pays-Bas penchaient pour celle d’hiver.

Mais pour protéger le marché intérieur et éviter les nombreux décalages horaires, l’Union européenne a finalement demandé à ses membres de se coordonner, et se mettre d’accord sur un seul et même fuseau horaire. Une étape laborieuse, repoussée depuis la crise sanitaire du Covid-19, la guerre en Ukraine et le conflit au Proche-Orient. Les changements d’heure risquent donc de perdurer encore quelques années.




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