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Etats-Unis : ce qu’il faut retenir du “réquisitoire final” de Kamala Harris à Washington


À une semaine de ce qui pourrait être l’élection la plus indécise et tendue de l’histoire des États-Unis, la vice-présidente démocrate a délivré ce qu’elle a elle-même appelé son “réquisitoire final” mardi 29 octobre au soir. Le tout devant les colonnes illuminées de la Maison-Blanche, à l’endroit même où Donald Trump avait harangué ses partisans avant l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021.

Devant 75 000 personnes et encadrée d’un dispositif de sécurité particulièrement important, Kamala Harris a réitéré le message d’unité qui a été un thème croissant de la dernière ligne droite de sa campagne. Alors que les programmes des deux candidats sont largement passés au second plan durant cette campagne, Kamala Harris a tenté dans ce discours de lier “les dangers que Trump pose selon elle à la démocratie […] aux angoisses quotidiennes des gens – y compris l’économie, les soins de santé et l’immigration – en reconnaissant que de nombreux électeurs pourraient ne pas être émus par les avertissements théoriques sur l’autoritarisme”, détaille le Washington Post.

Trump, le “fasciste” responsable de l’assaut du Capitole

Depuis une scène flanquée de deux très grands panneaux portant le mot “Liberté”, et ornée d’une rangée de drapeaux américains, la candidate démocrate s’est immédiatement placée en opposition d’un Donald Trump “instable, obsédé par la vengeance, rongé par le ressentiment et en quête d’un pouvoir sans limites”. Elle a juré de gouverner dans un climat apaisé et de façon pragmatique, promettant de travailler pour “parvenir à un compromis pour faire avancer les choses”, suscitant la clameur de la foule. “Je m’engage à écouter les experts, ceux qui seront affectés par les décisions que je prends – et les personnes qui ne sont pas d’accord avec moi”, a déclaré Kamala Harris. “Contrairement à Donald Trump, je ne crois pas que les gens qui ne sont pas d’accord avec moi soient l’ennemi. Il veut les mettre en prison. Je leur donnerai place à ma table”, a juré la vice-présidente.

“C’est la personne qui s’est tenue à cet endroit il y a près de quatre ans et qui a envoyé une foule armée au Capitole des États-Unis pour renverser la volonté du peuple lors d’une élection libre et équitable – une élection qu’il savait avoir perdue”, a-t-elle rappelé à la foule. Alors que Donald Trump a récemment été qualifié par son ancien chef de cabinet John Kelly, soutenu par treize anciens membres de son staff, de “certainement autoritaire”, Kamala Harris a repris la rhétorique en le qualifiant de “fasciste”. “Donald Trump a l’intention d’utiliser l’armée américaine contre les citoyens américains qui ne sont tout simplement pas d’accord avec lui – des gens qu’il appelle ‘l’ennemi de l’intérieur'”, a-t-elle poursuivi. Il est temps, a martelé la candidate, “de tourner la page sur le drame et le conflit, la peur et la division, il est temps pour une nouvelle génération de leadership en Amérique. Et je suis prête à offrir ce leadership”, a-t-elle promis.

Coût de la vie et “dignité du travail”

Sur le fond, de nombreux démocrates l’appelaient à mettre en avant un argumentaire économique clair, abordant directement ses propositions pour soulager les portefeuilles de la classe moyenne, afin de gagner les voix des électeurs qui ne sont pas encore acquis à sa cause. Kamala Harris a donc assuré qu’en cas de victoire, elle mènerait une politique “différente”, en se concentrant sur le “coût de la vie”, avec des aides en matière de logement et d’accès à la santé, notamment. Elle a promis aussi de rétablir la protection fédérale du droit à l’avortement, dynamitée en 2022 par la Cour suprême, devenue très conservatrice après des nominations de juges par Donald Trump.

“J’ai toujours eu l’instinct de protéger”, a-t-elle déclaré, citant son dossier de procureure. Elle a promis d’interdire les prix abusifs dans l’alimentaire, de plafonner les coûts de l’insuline et des médicaments sur ordonnance, d’aider les acheteurs d’une première maison avec l’acompte. “Je vais offrir des réductions d’impôts aux travailleurs et à la classe moyenne… Je dirigerai en honorant la dignité du travail”, a-t-elle promis sur un ton solennel.

Dans le ton, Kamala Harris a essayé durant ce discours tout en contraste de peindre une vision optimiste et apaisée de la première puissance mondiale, “assez grande pour contenir tous nos rêves, assez forte pour résister aux fractures et aux divisions, assez intrépide pour imaginer un avenir plein de promesses”. Quand Donald Trump projette une vision noire d’un pays en déclin, selon lui envahi par les migrants, la vice-présidente a lancé : “Battons-nous pour ce beau pays, et dans sept jours, nous aurons le pouvoir. Chacun d’entre vous a le pouvoir de tourner la page et d’écrire le prochain chapitre de la plus extraordinaire histoire jamais contée”.




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