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Derrière la victoire de Donald Trump, ces autres résultats qui vont compter


Des élections nationales… Et de nombreux scrutins locaux. Les électeurs américains ont reçu des bulletins de vote variant d’un Etat à l’autre. Sénatoriales, Chambre des représentants, nouveaux gouverneurs, référendums en faveur du droit à l’avortement et sur toutes sortes de questions selon les Etats. Sans parler du renouvellement des élus locaux, des juges ou des shérifs… Les Américains n’étaient pas seulement appelés à voter pour élire leur nouveau président le 5 novembre : ils ont aussi déposé un bulletin pour d’autres scrutins décisifs.

En parallèle de la victoire de Donald Trump annoncée officiellement ce mercredi 6 novembre par les médias américains face à son adversaire démocrate Kamala Harris, les républicains ont enregistré une autre bonne nouvelle : ils ont repris le contrôle du Sénat.

Cette victoire électorale, survenue à l’occasion du renouvellement d’un tiers du Sénat, permet au parti de Donald Trump de dominer au moins l’une des deux chambres du Congrès. La seconde chambre, celle des représentants, renouvelée quant à elle dans sa totalité, est toujours en jeu, aucun des deux partis ne semblant à ce stade avoir un avantage décisif.

Deux victoires républicaines au Sénat

Le basculement du Sénat a été rendu possible grâce à deux succès électoraux, en Virginie-Occidentale et dans l’Ohio. Dans le premier Etat, le gouverneur Jim Justice, soutenu par Donald Trump, est arrivé en tête face au démocrate Glenn Elliott. Dans le second Etat, le républicain Bernie Moreno, 57 ans, lui aussi soutenu par le milliardaire républicain, l’a emporté sur le fil contre le démocrate Sherrod Brown, en poste depuis 2007. Cet ancien concessionnaire automobile, né en Colombie, va devenir le premier sénateur d’origine hispanique à représenter l’Ohio au Sénat. Jim Justice occupera, lui, le siège de Joe Manchin, un ancien démocrate qui ne s’est pas représenté. Une victoire républicaine était attendue en Virginie-Occidentale, un Etat montagneux et rural autrefois connu pour ses mines de charbon et marqué à droite.

Le Sénat américain compte 100 sièges – deux par Etat – et 34 d’entre eux étaient soumis au vote lors de ce scrutin du 5 novembre. Les démocrates avaient la tâche ardue de devoir en défendre les deux tiers, un vrai défi étant donné leur courte majorité – de 51 sièges contre 49. Par ailleurs, pour la première fois dans ses 235 années d’existence, le Sénat comptera deux femmes noires. Angela Alsobrooks et Lisa Blunt Rochester, deux démocrates, représenteront respectivement le Maryland et le Delaware dans cette chambre dominée par les hommes.

Chambre haute du Congrès, le Sénat vote les lois fédérales, tout comme la Chambre des représentants, mais a également des pouvoirs exclusifs très importants, notamment dans la nomination ou la destitution de personnages-clés de l’exécutif, ou encore dans la confirmation des magistrats fédéraux.

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🇺🇸 Le camp démocrate vient de perdre la présidentielle américaine. Pour notre journaliste, Axel Gyldén, trois raisons expliquent cette défaite. 🔗 Lien en bio #usa #electionday #harris #trump

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Sarah McBride, première personne transgenre élue au Congrès

Les 435 sièges de la Chambre des représentants étaient aussi à renouveler, mais le décompte pourrait prendre des jours. L’Etat du Delaware a vu la démocrate Sarah McBride devenir la première personne transgenre élue au Congrès. Cette femme de 34 ans, qui siégeait au Sénat local de ce petit Etat du nord-est des Etats-Unis, va entrer à la Chambre des représentants. Les droits des personnes transgenres figuraient parmi les sujets brûlants de cette campagne de l’élection présidentielle et des élections législatives américaines.

Le verdict des urnes concernant la Chambre des représentants déterminera si Donald Trump pourra mettre en œuvre son programme en bonne entente avec le Parlement, ou s’il devra s’attendre à des blocages, voire des impasses.

Le droit à l’avortement l’emporte dans plusieurs Etats…

En parallèle de l’élection présidentielle et des élections sénatoriales, dix Etats américains organisaient également des référendums sur la question du droit à l’avortement. Ces référendums l’ont emporté dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs Etats, dont l’Arizona et le Missouri, mais pas en Floride, le troisième Etat le plus peuplé du pays. C’est le premier échec d’un scrutin direct sur l’avortement aux Etats-Unis depuis que la Cour suprême a annulé la protection fédérale de ce droit en 2022.

En Arizona, les électeurs se sont prononcés pour amender la constitution étatique. La proposition rétablit la possibilité de réaliser un avortement jusqu’à la viabilité du fœtus (environ 24 semaines de grossesse) au lieu de 15 semaines actuellement. Dans le Missouri, le changement sera encore plus marqué : l’Etat avait en place l’une des interdictions d’avortement les plus strictes du pays, aucune exception n’étant prévue en cas de viol ou d’inceste. Les électeurs de cet Etat ont approuvé un amendement à sa constitution, afin d’autoriser les interruptions volontaires de grossesse (IVG) jusqu’à la viabilité du fœtus.

Mais pas en Floride

En Floride, l’amendement ayant échoué visait également à réinstaurer la possibilité d’avorter jusqu’à la viabilité du fœtus. La limite y est actuellement de six semaines, soit avant que beaucoup de femmes ne réalisent qu’elles sont enceintes. Dans cet Etat, qui a voté majoritairement pour Donald Trump à la présidentielle, la mesure devait cependant recueillir 60 % de “oui” pour être adoptée, soit le seuil le plus haut des dix Etats américains où des référendums sur la question étaient organisés. Selon les médias, 57 % des électeurs en Floride se sont prononcés pour la mesure, soit trois points de moins que le seuil.

“Une majorité d’électeurs floridiens a clairement fait savoir ce soir qu’ils voulaient retrouver leurs droits reproductifs. Mais à cause d’un seuil élevé de 60 % et de la campagne de désinformation de l’Etat, ils doivent continuer à vivre dans la peur, l’incertitude et le refus de soins”, a réagi Nancy Northup, présidente du Center for Reproductive Rights.

Presque tous les référendums organisés mardi sur le sujet visaient à revenir sur des restrictions ou des interdictions adoptées depuis 2022, ou à consacrer le droit à l’avortement dans des Etats où il est resté légal. Le Colorado, New York, et le Maryland sont dans ce deuxième cas, et les référendums qui y étaient organisés l’ont emporté, d’après les médias américains. Après la décision de la Cour suprême en 2022, les Etats ont en effet retrouvé toute latitude pour légiférer dans ce domaine, et une vingtaine d’entre eux ont depuis mis en place des restrictions partielles ou totales.

Le sujet du droit à l’avortement a été mis au centre de la campagne présidentielle par Kamala Harris, qui s’est placée en protectrice des droits des femmes face à son rival Donald Trump. Le républicain avait profondément remanié la Cour suprême avant que celle-ci ne prenne sa décision historique à l’été 2022. Tout au long de sa campagne, la candidate démocrate a dénoncé les situations tragiques dans lesquelles certaines femmes se retrouvaient à cause de ces interdictions ou restrictions.





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