Il défend son bilan. L’ex-Premier ministre, Gabriel Attal, a assuré ce vendredi 8 novembre devant le Sénat avoir pris des “décisions fortes” lorsqu’il était à la tête du gouvernement pour juguler le dérapage du budget. “Nous avons eu des alertes (sur la dégradation des finances publiques de la France, ndlr) et nous avons pris, je crois, des décisions fortes”, a assuré l’ancien chef de gouvernement, entendu par les sénateurs dans le cadre d’une mission d’information sur la dérive des comptes publics, avant une commission d’enquête à l’Assemblée nationale.
“Nous avons révisé la prévision de croissance, nous avons rehaussé la cible de déficit, nous avons décidé de faire 20 milliards d’euros d’économies en cours d’année et nous avons préparé un budget de l’État avec 15 milliards d’euros d’économies”, a fait valoir l’ancien locataire de Matignon (janvier-septembre 2024), devenu depuis chef de file des députés macronistes Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance). “Je ne crois pas que dans le passé, sur un temps aussi court, un gouvernement ait identifié et a osé réaliser autant d’économies”, a-t-il appuyé. Gabriel Attal estime ainsi avoir eu “une haute conscience de la tension sur nos finances publiques” quand il était en poste rue de Varenne.
Un “procès politique” fait à Bruno Le Maire, selon Attal
Son intervention devant la Chambre haute suit celle de l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, interrogé jeudi par les sénateurs sur la question des finances publiques. Les élus du Palais du Luxembourg, dont la majorité de droite et du centre s’inscrivait dans l’opposition jusqu’à la nomination de Michel Barnier à Matignon, se sont montrés ces dernières années offensifs envers la politique budgétaire menée par Bercy. Lors de son audition, Bruno Le Maire a tenté de répondre à ces mises en cause, pointant du doigt le gouvernement actuel. “Il n’y a eu ni faute, ni dissimulation, ni volonté de tromperie”, a-t-il ainsi défendu. “Il y a eu fondamentalement une grave erreur technique d’évaluation des recettes.”
Au lendemain de cette prise de parole, Gabriel Attal a de son côté jugé “scandaleux” le “procès politique” et “médiatique” réalisé selon lui à l’encontre de son ex-collègue au gouvernement. Il a aussi salué son “obsession de désendetter la France”. Le déficit public est attendu à 6,1 % du produit intérieur brut (PIB) cette année, un chiffre très éloigné des 4,4 % prévus à l’automne 2023 et des 5,1 % prévus au printemps après réévaluation par l’exécutif précédent. Il ne passerait sous les 3 % du PIB autorisés par l’UE qu’en 2029. Ces résultats feraient de la France un mauvais élève européen. De quoi susciter des questionnements sur la fiabilité des prévisions de la précédente majorité macroniste.
Le Sénat doit également entendre à ce sujet la prédécesseure de Gabriel Attal, Elisabeth Borne, le 15 novembre prochain. Celui-ci se penchera par ailleurs à partir de la semaine prochaine sur le projet de budget 2025 et les “60 milliards” d’euros d’économies qu’il prévoit.
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