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Boualem Sansal : Emmanuel Macron “très préoccupé” par la “disparition” de l’écrivain


Emmanuel Macron est “très préoccupé par la disparition” de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal qui, selon plusieurs médias, a été arrêté en Algérie, a indiqué jeudi 21 novembre l’entourage du chef de l’Etat. “Les services de l’État sont mobilisés pour clarifier sa situation”, a-t-on précisé, ajoutant que “le président de la République exprime son attachement indéfectible à la liberté d’un grand écrivain et intellectuel”.

L’auteur de 75 ans, qui a obtenu cette année la nationalité française, a été arrêté samedi à l’aéroport d’Alger, en provenance de France, ont rapporté plusieurs médias français. Les raisons de son arrestation ne sont pas connues. Selon l’hebdomadaire Marianne, il “ne donnait plus de nouvelles à ses proches depuis son arrivée à Alger”.

Plusieurs responsables politiques français, appartenant surtout à la droite et au centre-droit, ont aussi exprimé leur inquiétude et leur soutien envers l’écrivain, connu pour sa liberté de pensée, que ce soit contre le pouvoir algérien ou l’intégrisme religieux, depuis qu’il s’est lancé en littérature en 1999. “Il incarne tout ce que nous chérissons : l’appel à la raison, à la liberté et à l’humanisme contre la censure, la corruption et l’islamisme”, a lancé l’ex-Premier ministre Edouard Philippe sur X, en appelant aux “autorités françaises et européennes pour obtenir des informations précises et faire en sorte qu’il puisse circuler librement et revenir quand il le souhaitera en France”.

“Tous les moyens de pression sur l’Algérie doivent être activés pour obtenir la libération de notre compatriote, le grand écrivain Boualem Sansal”, a renchéri le chef de file des députés LR (Républicains, droite) Laurent Wauquiez. La cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a demandé au gouvernement français d'”agir pour obtenir sa libération immédiate”, saluant en Boualem Sansal un “combattant de la liberté et courageux opposant à l’islamisme”.

“Imprudence”

Boualem Sansal a rencontré dès ses débuts le succès avec “Le serment des barbares”, un roman racontant la montée en puissance des intégristes qui a contribué à faire plonger son pays dans une guerre civile ayant fait au moins 200 000 morts entre 1992 et 2002. Ses livres, édités en France, sont vendus librement en Algérie mais l’auteur y est controversé, notamment depuis une visite en Israël en 2014.

Un autre écrivain franco-algérien, Kamel Daoud, Goncourt 2024 pour “Houris”, est au cœur d’une polémique en Algérie, accusé par une victime de la guerre civile d’avoir exploité son histoire. “Kamel Daoud fait l’objet de violentes campagnes diffamatoires orchestrées par certains médias proches d’un régime dont nul n’ignore la nature”, a dénoncé lundi le dirigeant de sa maison d’édition, Gallimard, qui s’est vu interdire de participer au Salon international du livre d’Alger. Kamel Daoud a pris la plume jeudi soir dans Le Figaro. “J’espère vivement que mon ami Boualem reviendra parmi nous très bientôt”, a-t-il dit dans une tribune, tout en confiant son incompréhension face à l”imprudence” dont aurait fait preuve, selon lui, Boualem Sansal en se rendant en Algérie.

Ces événements interviennent dans un contexte diplomatique tendu entre France et l’Algérie, après l’appui de Paris au plan d’autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental fin juillet. Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est contrôlé de facto en majeure partie par le Maroc. Mais il est revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, qui réclament un référendum d’autodétermination et sont soutenus par Alger.





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