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Ursula von der Leyen : les chantiers des cent premiers jours de la nouvelle Commission européenne


Le Parlement européen a adoubé, ce mercredi 27 novembre, à Strasbourg la nouvelle équipe de la Commission européenne, qui va entrer en fonction début décembre. Pacte pour une industrie propre, livre blanc sur la défense : la présidente Ursula von der Leyen a promis d’ouvrir une série de chantiers dès le début de son second mandat, un agenda percuté par l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis. Voici les principaux dossiers des cent premiers jours.

Le compte à rebours Trump

La nouvelle équipe présidée par Ursula von der Leyen prendra officiellement ses fonctions début décembre, 50 jours avant l’intronisation de Donald Trump. Le premier défi de l’exécutif européen sera de faire face à cette nouvelle donne sur le plan géopolitique. Les dirigeants européens doivent notamment préparer, financièrement et militairement, un éventuel désengagement des Etats-Unis en Ukraine.

Côté commerce, ils doivent aussi trouver la parade si l’imprévisible président américain augmente significativement les droits de douane sur les produits européens comme il l’a promis.

Priorité à l’économie

Dans le sillage du rapport de Mario Draghi, Ursula von der Leyen veut placer son second mandat sous le signe de la compétitivité économique. L’Allemande a promis de mettre sur la table un “pacte pour une industrie propre” que devront mettre en musique deux de ses six vice-présidents ; l’Espagnole Teresa Ribera (Transition écologique et concurrence) et le Français Stéphane Séjourné (Stratégie industrielle). La Commission veut aider les entreprises à décarboner leur activité.

Dès ses premiers mois, Von der Leyen a aussi promis une “initiative” sur des usines (factories) d”intelligence artificielle, pour stimuler les nouvelles utilisations industrielles de l’IA.

Le dossier explosif du Mercosur

La nouvelle Commission démarre avec un dossier brûlant sur la table, l’accord de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur (Brésil, Paraguay, Argentine, Uruguay), qui suscite la colère des agriculteurs, en France notamment. L’exécutif européen a toujours l’intention de signer l’accord, si possible début décembre lors d’un sommet du Mercosur en Uruguay, mais le gouvernement français s’y oppose et espère trouver, outre la Pologne, d’autres alliés au sein des 27.

Au-delà de ce dossier, Ursula von der Leyen a promis une “vision sur l’agriculture et l’alimentation” durant ses trois premiers mois. Le nouveau commissaire européen, le Luxembourgeois Christophe Hansen, devra notamment négocier la prochaine politique agricole commune 2028-2034. Un récent rapport a conseillé des aides “beaucoup plus ciblées” vers ceux qui en ont besoin, et dont le calcul ne reposerait plus sur la taille des exploitations.

Livre blanc sur la défense

La Commission entend présenter dès ses cent premiers jours “un livre blanc sur l’avenir de la défense européenne”, qui identifierait notamment les “besoins d’investissements” de l’UE, un sujet crucial depuis la guerre en Ukraine. Pour la première fois, l’exécutif européen s’est doté d’un commissaire en charge de ces questions, le Lituanien Andrius Kubilius.

Von der Leyen avait estimé en juin à quelque 500 milliards d’euros les besoins de financement sur dix ans. Mais les obstacles restent nombreux face aux réticences de plusieurs Etats membres, au moment où l’UE doit aussi financer, entre autres, sa transition énergétique.

La présidente de la Commission a par ailleurs annoncé un plan d’action sur la cybersécurité des hôpitaux durant ses trois premiers mois de mandat.

Immigration

Dans une Europe confrontée à la poussée de l’extrême droite, l’immigration se retrouve déjà en haut de l’agenda européen. Lors d’un sommet à Bruxelles, le 17 octobre, les 27 ont réclamé “en urgence” une loi pour accélérer les expulsions d’étrangers en situation irrégulière.

Ursula von der Leyen avait pris les devants quelques jours plus tôt en promettant de mettre “rapidement” sur la table une nouvelle proposition. Un nouveau texte est donc dans les tuyaux, alors que l’UE avait déjà adopté mi-mai 2024 le pacte sur la migration et l’asile, qui doit entrer en vigueur mi-2026 avec un durcissement du “filtrage” aux frontières et un mécanisme de solidarité entre les Etats membres.




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