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Erreurs de calcul, réponses absurdes… Le lancement de l’IA française “Lucie” vire au fiasco


Un lancement catastrophique. L’interface française lucie.chat devait constituer une alternative aux plateformes américaines d’intelligence artificielle. La promesse ? Un outil “basé sur la transparence, la confiance et l’efficacité”. Ce robot conversationnel présentait un fonctionnement assez classique, sous forme de réponses aux questions posées par les utilisateurs. Mais, accessible depuis la fin de semaine dernière, Lucie a disparu des écrans seulement trois jours après sa mise en ligne, en raison de trop nombreuses erreurs commises par cette innovation.

Conçue par une équipe de chercheurs et pilotée par l’entreprise française Linagora, spécialisée dans les solutions informatiques en Open Source, Lucie a rapidement suscité des moqueries sur les réseaux sociaux. Les internautes ont pu constater les limites de l’application, capable de répondre à des questions absurdes et d’inventer des théories fantasques. “Parle-moi des œufs de vache”, lui a par exemple soumis l’un d’entre eux. “Les œufs de vache, également connus sous le nom d’œufs de poule, sont des œufs comestibles produits par les vaches”, a alors expliqué Lucie. La machine fait aussi des erreurs de calculs basiques sur des multiplications ou estime que “la racine carrée d’une chèvre est de 1”.

Autant de résultats sans queue ni tête qui se sont vite retrouvés sur les réseaux sociaux, captures d’écran des échanges avec le robot à l’appui. Ce manque de précision de l’outil est d’autant plus surprenant que le projet a été lauréat du programme France 2030 lancé par l’État, ce qui lui a permis de bénéficier de financements publics. À long terme, cet outil d’IA doit trouver sa place dans les champs de l’éducation et de la recherche, et permettre d’offrir une solution française aux géants américains du secteur, comme ChatGPT.

Un développement loin d’être finalisé

Selon ses concepteurs, la raison de ce couac est toute simple : Lucie a été présentée au public trop rapidement. “Conscients que la phase d’instruction n’était que partielle, nous avons pensé, à tort, qu’une mise en ligne publique de la plateforme lucie.chat était néanmoins possible dans la logique d’ouverture et de co-construction des projets Open Source”, indique Linagora, dans un communiqué publié dimanche 26 janvier. Selon l’entreprise, le développement du logiciel est en réalité loin d’être abouti.

Trois paramètres expliqueraient les réponses irrationnelles fournies par Lucie. Au moment de sa mise en ligne, le robot fonctionnait “avec des réglages minimaux”. “Aucune optimisation n’a encore été réalisée pour calibrer les réponses”, précise par ailleurs Linagora. Enfin, aucun “garde-fou” n’a non plus été mis en place pour modérer les résultats transmis aux internautes. “Aucune prévention systématique contre des usages inappropriés n’a été effectuée”, confirme Linagora. “Nous n’aurions pas dû sortir le service lucie.chat sans ces explications et précautions d’usage. Nous avons été emportés par notre propre enthousiasme. Nous allons donc nous y reprendre pour mieux expliquer notre démarche.”

Le dirigeant de l’entreprise, Michel-Marie Maudet, souligne de son côté avoir souhaité présenter cet outil avant le début du sommet international sur l’intelligence artificielle de Paris, qui se tiendra les 10 et 11 février prochains. Le responsable dit n’avoir “pas du tout anticipé cet emballement”. D’après lui, Linagora “travaille dans le logiciel libre où les communautés font en général preuve de bienveillance et d’encouragements”, explique-t-il, cité par l’AFP. La société n’a toutefois pas du tout abandonné le projet, qu’elle souhaite continuer de développer pour proposer “un modèle de langage d’intérêt général”.





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