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Clash entre Trump et Zelensky : cette affaire à l’origine de la rancune du président américain


La sidération. La scène diplomatique surréaliste qui s’est déroulée vendredi 28 février dans le Bureau ovale a fait le tour du monde. Donald Trump et J.D. Vance ont tous les deux haussé le ton face à Volodymyr Zelensky. Le président américain et son vice-président l’ont jugé coupable de l’avoir contredit publiquement sur la guerre en Ukraine et de ne pas s’être montré assez reconnaissant envers Washington. Lors de cette altercation à la Maison-Blanche, Donald Trump a quelque peu surpris en évoquant une affaire bien éloignée de la guerre en Ukraine, mais qui pourrait expliquer, au moins en partie, le ressentiment du président américain à l’égard de son homologue ukrainien : l’affaire Hunter Biden.

“Laissez-moi vous dire, Vladimir Poutine en a bavé avec moi. Il a traversé une fausse chasse aux sorcières où ils l’ont utilisé, ainsi que la Russie, la Russie, la Russie, la Russie”, a déclaré le président américain. “Vous avez déjà entendu parler de cette affaire ? C’était un mensonge. C’était une arnaque impliquant Hunter Biden et Joe Biden, Hillary Clinton, le sournois Adam Schiff. C’était une arnaque des démocrates. Et il a dû traverser cela. Et il l’a fait”, a poursuivi le milliardaire américain. “Nous n’avons pas fini en guerre. Et il a dû le supporter. Il était accusé de toutes ces choses. Il n’avait rien à voir avec ça. C’était sorti de la chambre à coucher de Hunter Biden. Ça venait de la chambre à coucher de Hunter Biden. C’était dégoûtant. Et puis ils ont dit : ‘Oh, l’ordinateur portable de l’enfer a été fabriqué par la Russie’. Les 51 agents. Tout cela n’était qu’une escroquerie. Et il a dû supporter tout cela.”

L’appel téléphonique de juillet 2019

Donald Trump semble faire allusion à plusieurs affaires, dont celle sur les soupçons d’ingérences russes durant les élections américaines de 2016. En outre, le président américain cite nommément Hunter Biden. Le fils de Joe Biden, par ailleurs gracié par son père en décembre 2024, juste avant de quitter la Maison-Blanche, a siégé entre 2014 et avril 2019 au conseil d’administration de Burisma Holdings, l’un des plus grands producteurs privés de gaz naturel d’Ukraine. Au début de l’année 2019, Hunter Biden a fait l’objet d’accusations d’activités de corruption concernant ses relations commerciales en Ukraine. Lors d’un appel téléphonique en juillet 2019, Donald Trump semblait demander à Volodymyr Zelensky d’ouvrir une enquête sur Joe Biden et son fils Hunter, alors que le milliardaire républicain était en campagne pour sa réélection face au candidat démocrate.

“On parle beaucoup du fils de Joe Biden et du fait que Joe Biden ait arrêté l’enquête et beaucoup de gens veulent en savoir plus sur le sujet, donc cela serait formidable si vous pouviez vous pencher dessus”, déclarait Donald Trump à Volodymyr Zelensky, selon le compte rendu de la conversation téléphonique entre les deux hommes divulgué en septembre 2019. Mais le souhait du dirigeant américain semble être resté lettre morte.

Donald Trump, qui a accusé le 23 septembre 2019 “Joe Biden et son fils” d’être “corrompus”, a été visé par une première tentative de destitution à la suite de cet appel pour abus de pouvoir et obstruction au Congrès. Il a évité l'”impeachment” et le dossier Hunter Biden a été enterré pendant quelques mois, avant de ressurgir dans les dernières semaines de la campagne américaine, en 2020, alimenté par des révélations douteuses.

“Je ne prends pas au sérieux les propos de J.D. Vance”

Donald Trump a-t-il voulu se venger publiquement de Volodymyr Zelensky vendredi ? Interrogé par le quotidien suisse Blick, Philipp Adorf, assistant scientifique à l’Université de Bonn, ne l’exclut pas. “Donald Trump n’a jamais pardonné à Volodymyr Zelensky d’avoir refusé en 2019 d’ouvrir une enquête sur Hunter Biden et ses activités commerciales en Ukraine”, estime-t-il. En outre, comme le rappelle Blick, le président américain s’est irrité du fait que son homologue ukrainien ait visité une usine d’armement en Pennsylvanie avec le gouverneur démocrate, Josh Shapiro, pendant la dernière campagne électorale américaine, en septembre 2024.

Par ailleurs, si, depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, le président ukrainien avait pris soin de ne pas trop s’immiscer publiquement dans la vie politique américaine, il semblait avoir mis fin à cette retenue en critiquant Donald Trump et surtout J.D. Vance lors d’un entretien donné à la revue The New Yorker, publié le 22 septembre 2024, en amont de sa visite aux Etats-Unis. “Je ne prends pas au sérieux les propos de J.D. Vance, car si tel était le cas, l’Amérique se dirigerait vers un conflit mondial”, fustigeait Volodymyr Zelensky. Toujours auprès du New Yorker, le président ukrainien tentait de calmer les ardeurs de Donald Trump, le candidat des républicains indiquant à l’époque régulièrement qu’en cas de victoire à l’élection présidentielle, il réglerait le conflit russo-ukrainien “en 24 heures”. “J’ai le sentiment que Donald Trump ne sait pas vraiment comment arrêter la guerre, même s’il pense le savoir”, raillait le chef de l’Etat ukrainien.




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