Le mouvement islamiste palestinien Hamas juge “positive” la nouvelle feuille de route israélienne en vue d’un cessez-le-feu et de la libération d’otages dans la bande de Gaza. L’accord a été dévoilé par le président américain Joe Biden vendredi et salué, ce samedi 1er juin, comme une “lueur d’espoir” après des mois de guerre. Emmanuel Macron a également fait savoir qu’il soutenait ce plan. Dans une allocution depuis la Maison Blanche, le président des Etats-Unis a appelé le Hamas à accepter l’accord, soumis selon lui au Hamas via le médiateur qatari.
“Nous ne pouvons pas laisser passer” cette occasion d’un accord à Gaza, a fait savoir Joe Biden au huitième mois d’une guerre dévastatrice dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine selon l’ONU. “Il est temps que cette guerre se termine”, a-t-il affirmé. La première phase, selon le chef de l’Etat, serait un cessez-le-feu total, avec un retrait des troupes israéliennes des “zones habitées de Gaza” pour une durée de six semaines.
L’arrêt des combats, toujours d’après lui, serait accompagné de la libération de certains otages israéliens enlevés durant l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre contre Israël, notamment les femmes et les malades, et de la remise en liberté de prisonniers palestiniens détenus par l’Etat hébreu. Ce cessez-le-feu temporaire pourrait devenir “permanent” si le Hamas “respecte ses engagements”, a ajouté le président américain. La phase suivante du plan comprendrait notamment la libération de tous les otages encore détenus.
Netanyahou rappelle ses objectifs de guerre
“Le Hamas considère positivement ce qui a été inclus aujourd’hui dans le discours du président américain Joe Biden quant à un cessez-le-feu permanent, le retrait des forces israéliennes de Gaza, la reconstruction et l’échange de prisonniers”, a indiqué le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué. Sans faire référence au discours de Joe Biden, le bureau de Benyamin Netanyahou a indiqué que le gouvernement était “uni dans son désir de ramener” les otages “aussi vite que possible”, et que le Premier ministre israélien avait “autorisé l’équipe de négociations à présenter un plan pour atteindre cet objectif”.
Mais Israël a aussi averti que les “conditions” pour arriver à un “cessez-le-feu permanent” à Gaza n’avaient pas changé dans le plan israélien, et comprennent la “destruction” du Hamas. Le communiqué du bureau du Premier ministre a cité “la destruction des capacités militaires et gouvernementales du Hamas, la libération de tous les otages et l’assurance que Gaza ne posera plus de menace à Israël”. “L’idée qu’Israël acceptera un cessez-le-feu permanent avant que ces conditions ne soient remplies est vouée à l’échec”, est-il précisé.
“Lueur d’espoir”
Ces développements ont toutefois suscité un concert de réactions internationales, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres appelant Israël et le Hamas à “saisir l’occasion” afin d’en arriver à une “paix durable au Moyen-Orient”. Cette dernière proposition est “réaliste et “offre une réelle opportunité d’avancer vers une fin de la guerre et des souffrances des civils à Gaza”, a commenté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
La proposition “offre une lueur d’espoir et éventuellement une issue pour débloquer le conflit”, a commenté Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a promu vendredi la nouvelle feuille de route lors d’appels avec ses homologues de la Jordanie, de l’Arabie saoudite et de la Turquie. “Nous ne pouvons laisser cette occasion filer”, a commenté le Forum des familles d’otages, en Israël, en appelant la société civile à se mobiliser pour pousser les dirigeants politiques à accepter et mettre en œuvre la proposition.
“Pas négociables”
Le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait indiqué vendredi que son mouvement avait informé les médiateurs que ses “exigences”, surtout un cessez-le-feu permanent et un retrait total d’Israël de la bande de Gaza, n’étaient “pas négociables”. L’annonce de Joe Biden est intervenue au moment où les forces israéliennes ont progressé jusqu’au centre de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza devenue l’épicentre du conflit, et pris le contrôle du “Corridor de Philadelphie”, une zone tampon stratégique à la frontière entre ce territoire palestinien et l’Egypte.
Israël a juré de “détruire” le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne, après l’attaque sans précédent menée le 7 octobre par des commandos du mouvement islamiste infiltrés de Gaza dans le sud du territoire israélien. En riposte, l’armée a assiégé la bande de Gaza et lancé une campagne de bombardements suivie d’une offensive terrestre.
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