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Israël, la France et le salon de l’armement : ce nouveau sujet de tension


C’est une nouvelle importation de la guerre entre Israël et le Hamas, deux jours après l’interview controversée de Benyamin Netanyahou sur LCI. Vendredi 31 mai, la France a annulé la participation des industriels israéliens de l’armement au salon de défense Eurosatory, en raison du bombardement meurtrier d’un camp de déplacés à Rafah dans la nuit du 26 au 27 mai. Cette attaque, qui a fait au moins 45 morts selon le Hamas, a soulevé l’indignation internationale et suscité des manifestations en France.

“Par décision des autorités gouvernementales, il n’y aura aucun stand de l’industrie de défense israélienne sur le salon Eurosatory 2024”, a affirmé à l’AFP l’organisateur de la manifestation, Coges Events. Selon le ministère des Armées, “les conditions ne sont plus réunies pour recevoir les entreprises israéliennes sur le salon français, dans un contexte où le président de la République appelle à ce que les opérations israéliennes cessent à Rafah”.

Peu après l’attaque, Emmanuel Macron a en effet ouvert la voie à la reconnaissance par la France de l’État de Palestine, moyennant quelques conditions. Il a appelé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à “mettre en œuvre les réformes indispensables”, mais aussi demandé à “Israël, puissance occupante […] d’arrêter immédiatement son offensive militaire et toute autre action à Rafah”.

Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a alors demandé à la France de “revenir” sur sa décision concernant le salon. “J’ai discuté avec le Premier ministre” français Gabriel Attal, a écrit sur X l’ancien chef d’état-major. “J’ai souligné que cette décision allait récompenser au bout du compte le terrorisme et j’ai demandé à la France de revenir sur cette interdiction.”

Une pression accrue

Il faut dire que cet évènement est économiquement important : un peu plus de 2 000 exposants internationaux sont attendus à Villepinte, du 17 au 21 juin. Initialement, 74 entreprises israéliennes étaient conviées, dont les principaux industriels de défense de l’Etat hébreu, pour présenter, entre autres, des armements. Mais depuis plusieurs semaines, la pression s’était accrue sur les organisateurs du salon, et ce alors que plusieurs associations de soutien à la Palestine alertaient sur le commerce d’armements susceptibles d’être utilisés par l’armée israélienne à Gaza.

Le gouvernement français, lui, s’est à plusieurs reprises défendu de fournir des équipements militaires à l’Etat hébreu, à l’exception de composants destinés au Dôme de fer, le système utilisé pour détruire en vol les roquettes tirées par le Hamas. “Nous assumons parfaitement d’exporter des composants qui entrent dans la composition du Dôme de fer”, a rappelé en mai Patricia Mirallès, la secrétaire d’État auprès du ministre des armées, devant l’Assemblée nationale.

En 2022, les exportations de composants vers Israël ont représenté 15 millions d’euros, soit “0,2 % des exportations globales”, avait quant à lui précisé le ministre Sébastien Lecornu.




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