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Pétrole : l’Opep+ poursuit sa baisse de production jusqu’à fin 2025


L’accord est scellé. Au terme d’une réunion tenue pour la première fois en visioconférence, les pays membres de l’Opep+ ont convenu ce dimanche 2 juin de poursuivre leurs coupes actuelles de production jusqu’à fin 2025 pour soutenir les cours de pétrole, minés par de nombreuses incertitudes économiques et géopolitiques.

D’un côté, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) va “prolonger le niveau de la production de pétrole brut” de ses membres du 1er janvier 2025 au 31 décembre 2025, a fait savoir l’alliance dans un communiqué. De l’autre, huit membres du groupe vont prolonger leurs réductions volontaires de production de pétrole pendant quelques mois, avant de les supprimer petit à petit.

Il s’agit de coupes de 2,2 millions de barils par jour, qui concernent principalement l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial, mais aussi la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, ainsi que le Kazakhstan, l’Algérie et Oman. Etendues jusqu’en septembre 2024, ces baisses de production seront progressivement arrêtées d’ici à septembre 2025. Elles viennent s’ajouter à de précédentes coupes volontaires de 1,65 baril par jour, annoncées l’année dernière, et étendues jusqu’à fin 2025, précise le communiqué. Par conséquent, l’Opep + garde actuellement sous terre près de six millions de barils de pétrole. A horizon 2025, l’Opep + aura pour défi de rouvrir les vannes sans inonder le marché et faire flancher les cours.

Cette stratégie, entamée fin 2022 face à la chute des cours, vise à s’adapter à une demande mondiale en baisse et à jouer sur la raréfaction de l’offre pour augmenter les prix. Le baril de pétrole coûte aujourd’hui autour de 80 dollars, un tarif jugé insuffisant par plusieurs membres de l’Opep + pour équilibrer leur budget. L’Arabie saoudite, par exemple, a besoin d’un cours du baril de pétrole d’au moins 95 dollars. Mais depuis novembre, le groupe n’a réussi qu’à stabiliser les cours et n’est pas parvenu à les relancer.

Eviter les tensions

L’Opep + a par ailleurs accepté d’augmenter l’objectif de production des Émirats arabes unis, à hauteur de 300 000 barils par jour en 2025. Abou Dhabi fait partie des pays qui ont consenti à resserrer les vannes, à l’appel de l’Arabie saoudite, qui souhaitait partager le fardeau des coupes. Ce relèvement de quota lui permet donc de garder des coupes de façade, tout en augmentant ses volumes.

L’examen des quotas de l’ensemble de groupe, quant à lui, est repoussé à fin 2025 pour éviter des tensions entre les pays. Cette question provoque en effet de vives discordes : certains pays détenant d’importantes réserves de production de pétrole ou d’autres désirant pomper davantage rechignent à se passer de ces très lucratives recettes pétrolières. L’Angola avait quitté avec fracas le cartel fin 2023, en désaccord avec l’objectif de production qui lui avait été attribué.

Cette décision intervient dans un environnement instable, marqué par la concurrence du pétrole américain, les tensions au Moyen-Orient et surtout une demande en berne depuis plusieurs années. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) se montre d’ailleurs encore moins optimiste que l’Opep et a revu à la baisse ses estimations pour 2024.




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