Coup de tonnerre politique. Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé, ce dimanche soir, la dissolution de l’Assemblée nationale, après la défaite de son camp aux élections européennes, qui placent Renaissance à plus de 17 points du Rassemblement national. Les élections législatives auront lieu le 30 juin et 7 juillet, a-t-il annoncé.
Les dernières estimations pour ces élections européennes de l’institut Ifop, donnent Jordan Bardella et le Rassemblement national largement en tête, avec 32 % des voix. Viennent ensuite la liste Renaissance (Valérie Hayer) à 14,9 % et le Parti socialiste – Place publique (Raphaël Glucksmann) à 14,2 %. Parmi les autres listes, on retrouve ensuite La France insoumise à 9,1 %, ou et les Républicains à 7 %. Les listes Reconquête et Les Ecologistes tournent quant à eux autour de la barre des 5 %, le minimum pour envoyer des élus au Parlement européen.
La participation devrait quant à elle s’élever à près de 52,5 %, soit deux points de plus qu’en 2019, un record depuis 1994. Suivez en direct cette soirée électorale.
Les infos à retenir
⇒ Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale
⇒ Bardella largement en tête, Glucksmann et Hayer au coude-à-coude
⇒ Marine Le Pen : “Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance”
Faure invite la gauche à travailler à un “rassemblement utile”
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a invité dimanche la gauche à travailler à un “rassemblement utile” pour les élections législatives de juin consécutives à la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron.
“Il y a un rapport de forces ce soir qui a évolué” entre les partis de gauche après les européennes, a souligné le député socialiste, dont le candidat Raphaël Glucksmann est arrivé en tête des listes de gauche. Il a appelé “chacun à réfléchir aux meilleures conditions pour un rassemblement qui permette d’avoir un projet, qui permette d’être entendu par les Français”.
Dissolution : la majorité “donnera l’investiture” aux députés du “champ républicain”
Le camp Macron “donnera l’investiture” aux députés sortants, y compris d’opposition, “faisant partie du champ républicain” et souhaitant “s’investir dans un projet clair” autour de la majorité présidentielle, a déclaré ce dimanche à l’AFP le secrétaire général du parti Renaissance, Stéphane Séjourné.
“Le président de la République s’exprimera sur ce qu’il considère comme étant juste pour le pays dans les prochains jours”. La majorité présidentielle “donnera l’investiture” aux députés sortants “faisant partie du champ républicain” et “qui souhaitent s’investir sur un projet clair pour le pays”, a annoncé le ministre des Affaires étrangères et proche du chef de l’Etat, dans une déclaration transmise à l’AFP.
Bayrou salue “une prise de risque” du président pour “sortir le pays du marasme”
François Bayrou, le président du Modem, a salué ce soir une “prise de risque” d’Emmanuel Macron qui a pris la “décision courageuse” de dissoudre l’Assemblée nationale pour “sortir le pays du marasme”, après la victoire du RN aux européennes. “Le président de la République prend ses responsabilités. Ça n’arrive pas souvent dans l’histoire de notre pays. Il prend ses responsabilités et il dit aux Français : je vous donne le choix pour l’avenir”, a estimé le chef de l’un des partis de la majorité.
Fabien Roussel appelle la gauche à travailler à un “pacte pour la France”
Après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a appelé les partis de gauche à travailler à un “pacte pour la France” pour les législatives de juin
“Je lance l’appel à mes amis, voyons-nous rapidement, travaillons ensemble à un pacte pour la France en mettant les politiques sociales, les salaires, le pouvoir d’achat, la répartition des richesses”, sur la table, a déclaré le patron d’une des formations de l’alliance de gauche Nupes, mise en place après les législatives de 2022 et qui a explosé à l’automne.
Le Pen : “Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance”
Marine Le Pen a affirmé ce soir que le Rassemblement national était “prêt à exercer le pouvoir” à l’issue des élections législatives convoquées les 30 juin et 7 juillet à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République.
“Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance lors de ces futures élections législatives. Nous sommes prêts à redresser le pays, prêts à défendre les intérêts des Français, prêts à mettre fin à cette immigration de masse, prêts à faire du pouvoir d’achat des Français une priorité, prêts à entamer la réindustrialisation du pays”, a martelé la responsable d’extrême droite, au soir de la victoire écrasante du RN aux élections européennes.
La dissolution “exigée par Jordan Bardella restera une tache” sur la présidence Macron, estime Glucksmann
La dissolution de l’Assemblée nationale a été “exigée par Jordan Bardella” et “restera une tache sur le quinquennat d’Emmanuel Macron, une de plus”, a jugé le chef de file de la liste PS-Place publique Raphaël Glusckmann sur TF1 ce soir.
“La majorité présidentielle et le président de la République lui-même se sont avérés complètement incapables – et la décision de ce soir vient encore de le montrer – de faire face à leur responsabilité historique”, selon Raphaël Glucksmann pour lequel “ce jeu-là est extrêmement dangereux”.
Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale
Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche soir la dissolution de l’Assemblée nationale après la victoire écrasante de l’extrême droite aux élections européennes. “Je signerai dans quelques instants le décret de convocation des élections législatives qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second”, a déclaré le chef de l’Etat dans une allocution télévisée après l’annonce des résultats.
L’issue du scrutin européen “n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe”, “la montée des nationalistes et des démagogues est un danger pour notre nation”, a-t-il ajouté.
Bardella largement en tête, Glucksmann et Hayer au coude-à-coude
Les premières estimations ont été diffusées ce dimanche à 21h. Voici les résultats, selon l’institut Ifop pour TF1 – LCI :
– Jordan Bardella (Rassemblement national) : 32,3 %
– Valérie Hayer (Renaissance) : 15,4 %
– Raphaël Glucksmann (Parti socialiste – Place publique) : 14,2 %
– Manon Aubry (La France insoumise) : 8,6 %
– François-Xavier Bellamy (Les Républicains) : 7,0 %
– Marie Toussaint (Les Ecologistes) : 5,4 %
– Marion Maréchal (Reconquête) : 5,3 %
– Léon Deffontaines (Parti communiste français) : 2,4 %
– Jean Lassalle (Alliance rurale) : 2,2 %
– Hélène Thouy (Parti animaliste) : 2,2 %
Bardella appelle Macron à dissoudre l’Assemblée nationale
Jordan Bardella, la tête de liste du Rassemblement national aux élections européennes, a demandé ce dimanche “solennellement” à Emmanuel Macron “d’organiser de nouvelles élections législatives”, après le “désaveu cinglant” subi par le camp présidentiel. Alors que le RN a remporté le scrutin avec 32,4 % des voix selon les estimations, loin devant la liste Renaissance (15,2 %), M. Bardella a affirmé que son parti accueillait “ce résultat avec humilité, avec gravité et avec un esprit empreint d’une très haute responsabilité”.
“L’écart inédit entre la majorité présidentielle et le premier parti d’opposition traduit un désaveu cinglant et un rejet clair de la politique conduite par Emmanuel Macron et son gouvernement”, a-t-il toutefois souligné, fustigeant une “déroute sans précédent” pour le camp présidentiel. Aussi, le RN demande “solennellement” au président Macron “de prendre acte de cette nouvelle donne politique et […] d’organiser de nouvelles élections législatives”, a-t-il clamé.
Glucksmann alerte sur le score de l’extrême droite
La tête de liste PS-Place Publique Raphaël Glucksmann s’est dit ce dimanche “fier” de sa troisième place aux élections européennes mais n’a “pas l’âme à la fête” du fait du score des listes d’extrême droite. “Aujourd’hui, l’extrême droite représente 40 % en France”, a-t-il déploré devant ses partisans, évoquant “une vague qui ébranle profondément nos démocraties”. “Nous leur tiendrons tête en Europe”, a-t-il martelé dans son discours à son QG de campagne dans le 10e arrondissement de Paris.
Avec un score d’environ 14 % des suffrages exprimés d’après les premières estimations, l’essayiste double son résultat de 2019 et s’inscrit en troisième place des élections européennes en France, talonnant la liste de la majorité présidentielle menée par Valérie Hayer.
“Nous, l’extrême droite, nous ne jouons pas avec à chaque scrutin, nous la combattons jour après jour”, a martelé l’eurodéputé. “Nous leur tiendrons tête, nous leur tiendrons tête en Europe et nous tiendrons tête en France. Avec nous, il n’y aura pas de tergiversation”, a-t-il déclaré.
Marion Maréchal, les écolos, Bellamy… Cette erreur d’analyse qui leur a été fatale
Donnés respectivement de 5,1 %, 5,6 % et 7 % des voix ce dimanche, les listes Reconquête, des Ecologistes et des Républicains font partie des perdants de ce scrutin européen. La droite comme la gauche font fausse route électoralement quand ils privilégient des questions sociétales plutôt que le social.
La tête de liste des Ecologistes Marie Toussaint a déploré ce dimanche une “défaite sèche, amère” pour une “écologie en berne” lors des élections européennes qui ouvre, selon elle, “la porte à tous les risques”.
Les élections européennes sont “le début d’un long chemin pour relever la droite”, a quant à lui réagi ce François-Xavier Bellamy, chef de file LR. “Je sais l’immensité du travail à accomplir”, a-t-il estimé, d’autant plus que “beaucoup pensaient que nous ne serions plus au Parlement européen, que la droite disparaitrait de la vie publique française”.
Une estimation des sièges au Parlement européen
Les élections européennes étant un scrutin au scrutin proportionnel, voici la première estimation de la répartition des élus français au Parlement européen.
Pour Bayrou, le résultat des européennes “appelle une refondation de la vie politique”
Le président du Modem François Bayrou a estimé dimanche que le résultat des élections européennes “appelle une refondation de la vie politique”, “des relations entre le pouvoir et les citoyens”.
Avant l’allocution annoncée d’Emmanuel Macron, le leader d’un des partis de la majorité s’est dit sur France 2 “à peu près certain qu’il ressent profondément sa responsabilité en tant que chef de l’État de sortir le pays d’un marasme”.
Emmanuel Macron s’adressera aux Français dimanche soir
Emmanuel Macron va s’adresser aux Français dimanche soir à l’issue des européennes, marquées par une forte poussée de l’extrême droite, a annoncé l’Elysée.
“Suite aux résultats des élections européennes, le Président de la République s’adressera dans la soirée aux Français”, a indiqué la présidence, sans plus de précisions. Emmanuel Macron était encore en réunion à 20h à l’heure de l’annonce des résultats.
La participation estimée à 52,5 %, en hausse par rapport à 2024
La participation aux élections européennes de ce dimanche 9 juin devrait s’établir autour de 52,5 % selon une estimation Ifop-Fiducial pour TF1 et LCI, au-dessus de celle de 2019 qui avait atteint 50,1 %
La participation définitive estimée entre 52 et 53,1 %
La participation définitive aux élections européennes est estimée en France à plus de 52 % par différents instituts de sondage, soit une hausse de plus de deux points par rapport à 2019 où elle avait atteint 50,12 %. Plus en détail, elle est chiffrée à 52,5 % par l’Ifop, ainsi que par l’institut OpinionWay. Ipsos l’établit à 52 %, et Toluna Harris Interactive à 53,1 %. Il s’agirait d’un record de participation depuis le scrutin de 1994.
Défaite de la coalition de Scholz en Allemagne
En Allemagne, la coalition gouvernementale du chancelier Olaf Scholz devrait enregistrer un revers aux élections européennes avec les trois partis la formant arrivant derrière les conservateurs et l’extrême droite, selon des sondages réalisés par les télévisions publiques.
Selon les enquêtes réalisées à la sortie des bureaux de vote par les télévisions publiques, le SPD d’Olaf Scholz a obtenu 14 % des suffrages, soit le pire score jamais enregistré par ce parti pour ce scrutin. En 2019, il avait déjà essuyé une défaite historique avec 15,8 % des voix. Le SPD arrive derrière le parti d’extrême droite AfD, qui a obtenu entre 16,5-16 % des suffrages, ce qui le place en seconde position.
En tête du scrutin, on retrouve les conservateurs (CDU et CSU), le parti de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui sont arrivés en tête avec 29,5-30 % des voix (contre 28,9 % en 2019). Les deux autres partis de la coalition gouvernementale, les Verts et les libéraux (FDP), ont respectivement obtenu entre 12 et 12,5 % pour le premier et 5 % pour le second.
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