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Législatives anticipées : ces quatre questions qui se posent après la dissolution


La France entre dans une période d’incertitude politique, au lendemain des élections européennes du dimanche 9 juin. A la suite du score historique du parti d’extrême droite du Rassemblement national, arrivé en première position avec 31,3 % des voix, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir la dissolution de l’Assemblée nationale.

La décision du président de la République provoque ainsi les premières élections législatives anticipées depuis 1997. Une annonce voulue comme une réponse à la défaite du camp présidentiel, bien qu’elle soulève elle-même de nombreuses questions.

Comment vont se dérouler les nouvelles législatives ?

Dans son allocution télévisée, le président Emmanuel Macron a ainsi annoncé dimanche soir sa signature d’un décret de convocation des élections législatives. Celles-ci “se tiendront le 30 juin pour le premier tour, et le 7 juillet pour le second”, a précisé le chef de l’Etat. Un délai en accord avec l’article 12 de la Constitution, qui prévoit que ce scrutin anticipé doit avoir lieu “vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution”.

Une campagne électorale éclair de trois semaines s’ouvre donc avant le premier tour des législatives. Comme le rappelle le site du ministère de l’Intérieur, la campagne “officielle” s’ouvrira “à partir du deuxième lundi précédant le jour du scrutin”, soit le 17 juin. D’ici là, chaque parti va devoir investir des candidats pour les 577 circonscriptions électorales que compte la France, et les députés sortants sont autorisés à se représenter.

Une fois le second tour passé, la Constitution stipule que la nouvelle Assemblée nationale devrait se réunir “le deuxième jeudi qui suit son élection”, c’est-à-dire le 18 juillet. Soit une semaine avant les Jeux olympiques de Paris, prévus du 26 juillet au 11 août. En attendant, le vote des textes législatifs est suspendu dans la chambre basse du Parlement, et le gouvernement actuel gère les affaires courantes. “Tout le programme est annulé, glisse une source parlementaire à l’AFP. C’est un peu le coup de massue. Personne n’avait vu le coup venir.”

L’extrême droite va-t-elle s’unir ?

Réunissant près de 40 % des votes lors du scrutin européen de dimanche, les partis d’extrême droite Rassemblement national et Reconquête (5,5 % des voix) notamment pourraient être tentés de s’entendre afin d’obtenir une majorité parlementaire.

Dimanche soir, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a affirmé que son parti est “prêt à exercer le pouvoir”. Toutefois, une majorité absolue paraît difficile à atteindre pour le RN : il devra pour cela gonfler son groupe actuel de 88 à 289 députés.

Pour autant, le Rassemblement national ne semble pas miser sur une alliance à droite pour obtenir 200 élus supplémentaires. Dans un entretien lundi pour RTL, le député RN Sébastien Chenu a affirmé que le RN ne fera pas d’accord de partis mais proposera “une plateforme électorale” qui “s’adressera à tout le monde en dehors des partis politiques”.

Malgré tout, la tête de liste de Reconquête et nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal, a réitéré dimanche son appel à une union des droites nationalistes. Elle s’est dite “prête à rencontrer dans les jours qui viennent Marine Le Pen et Jordan Bardella”, actuel président du RN, ainsi que le président des Républicains (LR) Éric Ciotti et celui de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan. De son côté, le président de Reconquête, Éric Zemmour, a appelé dimanche le RN et LR à “la plus vaste union des droites”. Un changement de stratégie notable, alors qu’il plaidait jusqu’ici pour une attaque frontale contre les lepénistes.

La Nupes va-t-elle être réactivée ?

Divisée aux élections européennes, la gauche voit quant à elle arriver beaucoup plus vite que prévu la question d’une nouvelle union. Un défi de taille après l’implosion à l’automne dernier de la précédente alliance Nupes, née à l’occasion des législatives de 2022.

Si les appels du pied se sont multipliés dès dimanche soir, rien ne semble acquis. Alors que la présidente des Ecologistes, Marine Tondelier, a estimé que “l’heure est trop grave pour perdre des heures à se déchirer”, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a lui estimé que le “rapport de force […] a évolué” entre les partis de gauche après les européennes.

Une référence à la troisième place décrochée par son allié Raphaël Glucksmann (13,8 %), devant la tête de liste de la France insoumise (LFI), Manon Aubry (9,9 %). Ainsi, le PS appelle à une union “sur la base de la ligne dégagée ce soir par le score de Glucksmann”, a précisé dimanche sa porte-parole, Dieynaba Diop.

Bien que le coordinateur de LFI Manuel Bompard se soit dit dimanche favorable à poursuivre la “démarche de rassemblement entamée” en 2022, les Insoumis semblent déterminés à vouloir imposer leur ligne et le programme de la Nupes. “Malheur à nous si nous recommencions à dissimuler la moitié du programme pour ne pas faire peur”, a prévenu dimanche le président du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon.

Quelle stratégie pour le camp présidentiel ?

Arrivé deuxième aux élections européennes, avec 14,6 % des voix, le camp présidentiel devra de son côté changer de stratégie pour espérer garder une majorité à l’Assemblée. Alors qu’Emmanuel Macron a promis dimanche de s’exprimer dans la semaine pour détailler “l’orientation” qu’il croit “juste pour la nation”, la présidente sortante de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est dite favorable lundi à des “coalitions les plus larges possibles” en vue des législatives, lors d’un entretien pour France 2. Elle estime ainsi qu’il y a un “besoin de coopérer avec le Sénat, avec le président du Sénat, avec les LR et coopérer également avec les socialistes, les écologistes”.

La veille, le ministre des Affaires étrangères et patron du parti Renaissance, Stéphane Séjourné, avait également lancé un appel “à la mobilisation de toutes les forces républicaines”. Il a toutefois précisé que “les députés sortants du champ républicain pourront ainsi bénéficier de notre investiture s’ils sont en accord avec le projet présenté” par la majorité présidentielle.




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