Emmanuel Macron a reporté à mercredi midi sa conférence de presse qui devait se tenir aujourd’hui, deux jours après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation d’élections législatives anticipées, pour lesquelles le RN appelle au “rassemblement”, en visant notamment LR, et la gauche au “front populaire”, avec des candidatures communes dans chaque circonscription.
Les infos à retenir
⇒ Ciotti propose une “alliance” avec le RN
⇒ Attal dit qu’il ira “au bout de son devoir” pour “éviter le pire”
⇒ Un “nouveau front populaire” à gauche
LR se déchire
Le président des Républicains Eric Ciotti défend “une ligne personnelle” en prônant une alliance avec le RN aux législatives, a réagi le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, rejoint par le patron des députés LR Olivier Marleix pour qui Eric Ciotti “n’engage que lui” et doit démissionner.
“J’ai eu Eric Ciotti au téléphone à plusieurs reprises lundi et je l’ai même rencontré, il ne m’a rien dit (de ses intentions). Un parti politique, ce n’est pas seulement une personne”, a lancé Bruno Retailleau après une réunion de groupe au Sénat. “Eric Ciotti n’engage que lui. Il doit quitter la présidence des Républicains”, a pour sa part écrit sur X Olivier Marleix.
Le Pen salue “le choix courageux” d’Eric Ciotti et son “sens des responsabilités”
Marine Le Pen a salué ce mardi “le choix courageux” et “le sens des responsabilités” d’Eric Ciotti et a dit espérer “qu’un nombre conséquent de cadres LR le suivent”, après que le patron du parti de droite a prôné “une alliance” avec le RN. “Quarante ans d’un pseudo cordon sanitaire, qui a fait perdre beaucoup d’élections, est en train de disparaître”, a fait valoir auprès de l’AFP la patronne des députés Rassemblement national à l’Assemblée nationale.
Ciotti propose une “alliance” avec le RN
Au journal de 13H de TF1, le patron des Républicains Eric Ciotti a proposé “une alliance” avec le Rassemblement national. Cet “accord concernera tout le territoire national”, a-t-il précisé. “Je souhaite que tous les députés républicains sortants – nous sommes 61 – qui souhaitent ne pas avoir pour adversaire le RN”, rejoignent cette “alliance”, a-t-il ajouté.
Nous avons besoin d’une alliance, en restant nous-mêmes, […] avec le Rassemblement national et avec ses candidats”, a affirmé Eric Ciotti, précisant avoir eu des discussions avec Marine Le Pen et Jordan Bardella. Si l’accord se concrétise, ce sera le premier de ce genre en France entre la droite et l’extrême droite.
????️ “Il y a la nécessité aujourd’hui de servir le pays qui est en danger” : @ECiotti
???? Le 13h de @TF1Info présenté par @MSLacarraupic.twitter.com/Nnnx9wHwZZ
— TF1Info (@TF1Info) June 11, 2024
Wauquiez a écarté “le saut dans l’inconnu du RN”
Le président LR d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, possible candidat de la droite à l’Elysée en 2027, a écarté “le saut dans l’inconnu du RN” et appelé son parti à une “parole indépendante”, après des rumeurs sur un possible accord avec l’extrême droite aux législatives.
“Le devoir de la droite républicaine est de proposer une parole claire et indépendante entre l’impuissance du + en même temps + et le saut dans l’inconnu du RN”, a-t-il affirmé sur X, rejetant “les combinaisons d’appareil”.
Attal dit qu’il ira “au bout de son devoir” pour “éviter le pire”
“J’irai au bout de mon devoir” pour “éviter le pire” aux élections législatives anticipées de juin, a affirmé mardi Gabriel Attal devant les députés Renaissance, considérant la dissolution comme “brutale” pour les députés, selon son entourage. “J’irai au bout de mon devoir de citoyen attaché à son pays qui donnera tout pour éviter le pire” et au “bout de mon devoir de Premier ministre pour agir aux services des Français jusqu’à la dernière minute”, a-t-il déclaré.
C’est la première fois que le Premier ministre s’exprime depuis la défaite de son camp aux européennes de dimanche. Il a par ailleurs jugé “révoltant” que les socialistes veuillent “construire un accord” avec la France insoumise.
Le RN “va soutenir” des candidats “issus des Républicains”
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a affirmé mardi que “dans les candidats que (son) mouvement politique va soutenir” aux législatives anticipées du 30 juin, “il y aura aussi des gens issus des Républicains”.
“J’appelle les Républicains à cesser d’être la béquille politique d’Emmanuel Macron”, a-t-il déclaré sur RTL, assurant “tendre la main” aux membres de LR tout en prévenant qu'”il n’y aura pas d’accord de partis politiques”.
Edouard Philippe veut élargir la majorité autour du “bloc central”
Édouard Philippe a appelé mardi à la construction d’une “nouvelle majorité”, qui doit “s’ouvrir” à “toutes les forces politiques du bloc central”, car “aucun parti politique à lui seul n’est en mesure” de gouverner “à la hauteur des enjeux des Français”. Avec la dissolution, “il y a un effet de surprise, évidemment”, a déclaré l’ancien Premier ministre, allié d’Emmanuel Macron, sur RTL.
“Les causes et les motivations du président de la République […] il faut lui poser la question, elles lui appartiennent. A la fin de la fin, redonner la parole aux Français, c’est jamais une mauvaise idée”, a ajouté le président d’Horizons.
“Du PS aux Républicains, construisons ensemble quelque chose qui va dans l’intérêt de notre pays”@EPhilippe_LH dans #RTLMatin avec @amandine_begotpic.twitter.com/L06U7wkpIC
— RTL France (@RTLFrance) June 11, 2024
Le camp lepéniste cherche le rassemblement
Le camp lepéniste, fort de son nouveau statut de favori après son triomphe aux européennes, s’est en revanche exposé pour tenter de bâtir le “rassemblement” autour de Jordan Bardella, lequel a vocation à devenir Premier ministre en cas de succès, a assuré lundi Marine Le Pen lors d’un entretien au 20H de TF1 – déclinant au passage le poste pour elle-même.
“On a une chance historique de permettre au camp national de remettre la France sur les rails”, a estimé la triple candidate malheureuse à la présidentielle, en se disant “bien sûr capable” de ne pas présenter de candidat face à des candidats LR avec lesquels un accord aurait été trouvé. “C’est ce sur quoi nous travaillons mais avec des points politiques sur lesquels chacun se met d’accord. […] Je pense qu’avec un grand nombre d’élus, nous le sommes”, a-t-elle poursuivi, évoquant “un projet fondé sur deux grands chantiers, la défense du pouvoir d’achat et le redressement de l’économie et la lutte contre l’insécurité et l’immigration”.
La triple candidate malheureuse à l’élection présidentielle avait reçu dans l’après-midi sa nièce Marion Maréchal, tête de liste des zemmouristes de Reconquête. “J’ai rencontré d’ailleurs un certain nombre d’autres responsables pour pouvoir justement construire cette majorité”, a-t-elle assuré, en considérant que “c’est ce que les Français attendent de nous”. Marion Maréchal a pour sa part indiqué qu’elle allait s’entretenir mardi avec Nicolas Dupont-Aignan, le patron de Debout la France.
Un nouveau front populaire à gauche
A gauche, les cartes ont été rebattues lundi soir : PS, EELV, PCF et LFI ont appelé à “la constitution d’un front populaire” et indiqué vouloir “soutenir des candidatures uniques dès le premier tour” des élections législatives, dans un communiqué également signé par Place publique ou encore Générations. Ils ont encore appelé à “rejoindre les cortèges” prévus ce week-end à l’appel de la CFDT, la CGT, l’UNSA, la FSU et Solidaires et à “manifester largement”.
L’annonce s’est faite alors quelques centaines de jeunes manifestants, venus d’un rassemblement contre l’extrême droite place de la République, arrivaient sous les fenêtres du QG parisien des Ecologistes où les différents responsables de gauche s’étaient retrouvés dans l’après-midi. “Nous l’avons fait, nous avons réussi à nous mettre d’accord !”, a lancé la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, aux militants qui chantaient “Trouvez un accord !”.
Gluscksmann évoque l’hypothèse Laurent Berger
Quelques heures plus tôt, sur France 2, Raphaël Glucksmann avait répété sa ligne de fermeté face à La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Il a surtout proposé qu’en cas de victoire de la gauche, le nom de l’ex-secrétaire général de la CFDT Laurent Berger soit proposé pour le poste de Premier ministre – une idée qui n’a pour l’heure pas été reprise par les autres partis de gauche.
Auréolé de ses 13,83 % de suffrages obtenus dimanche, M. Glucksmann a exclu de devenir lui-même chef du gouvernement. Mais celui qui dirigeait la liste soutenue par le PS, arrivée première à gauche aux européennes, a prévenu : “Ce ne sera clairement pas Jean-Luc Mélenchon” non plus, en prônant de “ne pas refaire la Nupes”.
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