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Législatives 2024 : le premier rôle de Ciotti, le mariage du “nouveau Front populaire”


21h02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, chaque journée revêt son lot de surprises. Ce jeudi 13 juin, le Premier ministre Gabriel Attal a profité d’un déplacement de campagne dans le Pas-de-Calais pour assener quelques coups à ses adversaires : “les extrêmes” qui rallient depuis dimanche soir, jusqu’au président “exclu” des Républicains, Eric Ciotti, qui s’est offert le premier rôle dans une courte vidéo publiée sur son compte X.

Le déplacement du jour : Gabriel Attal bat la campagne dans le Pas-de-Calais

Ce jeudi, Gabriel Attal s’est remis en selle. Le Premier ministre s’est rendu à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais pour battre campagne et soutenir les deux députés Renaissance sortants : Jean-Pierre Pont et l’ancienne et éphémère ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon. Dès mardi soir sur TF1, le chef de la majorité avait annoncé la couleur : “C’est moi qui mènerai cette campagne.”

Ce qui n’est pas pour lui déplaire sans doute. Serrer des mains, recueillir les doléances, sourire, saluer… Depuis son arrivée au ministère de l’Education nationale, Gabriel Attal a fait du “terrain”, sa marque de fabrique. Et si au passage, il peut tacler devant les caméras La France insoumise, “ce parti communautaire” de son verbe, pourquoi s’en priver ?

La vidéo du jour : Eric Ciotti tente de conserver le premier rôle

On savait la netflixisation de la vie politique engagée depuis plusieurs années. Elle a certainement atteint ce jeudi matin son acmé. Dans une courte vidéo, Eric Ciotti joue son premier rôle. Crâne, en chef tout-puissant, il s’assoie sur son “trône”. La scène, dramatisée à un niveau stratosphérique par une musique épique de série télé, est filmée au 238 rue de la rue de Vaugirard, dans le bureau du président des Républicains.

Aucune parole ne s’échappe. Pourtant, on entendrait presque le “président exclu des Républicains”, selon la formule de nos confrères de France 2, crier : “C’est qui le patron ?”. Eric Ciotti l’exhibe sans finesse aucune : il n’a pas l’intention de quitter le poste auquel les militants LR l’ont installé fin 2022. Le député sortant de Nice a même fait savoir dans la matinée qu’il avait saisi la justice pour faire annuler toutes les décisions prises par le bureau politique du parti qui s’est réuni mercredi.

Midi sonne. Le premier tour des élections législatives anticipées a lieu dans dix-sept jours. Pas de temps à perdre. Le nouveau paria de la droite française court rejoindre Jordan Bardella pour un déjeuner en tête-à-tête. Les deux hommes ne se quittent plus depuis lundi. La désormais “star du RN” a été aperçue à quelques mètres de l’entrée de la questure en début de semaine, où Eric Ciotti ne reçoit plus grand monde. “Traître” chez Les Républicains, il fait montre de “courage” pour le Rassemblement national. Ce vendredi matin, le tribunal judiciaire de Paris examinera son recours déposé contre son exclusion des Républicains. La fin du feuilleton ?

L’accord du jour : le programme commun du “nouveau Front populaire”

Fumée blanche à gauche. Après plusieurs jours de tractations, les négociations entre socialistes, écologistes, communistes et Insoumis ont abouti ce jeudi soir. Un “programme de gouvernement” a été scellé. “Nous avons réussi. Une page de l’Histoire de France s’écrit, s’est réjoui sur X le premier secrétaire du PS Olivier Faure alors que le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a salué “un événement politique considérable en France”.

Les investitures du jour : Stéphane Séjourné se lance dans les Hauts-de-Seine

À gauche et à droite, ça coince encore. En Macronie, la ventilation des circonscriptions semble couler de source. La coalition gouvernementale a dévoilé en milieu d’après-midi la liste des candidats qui partiront sous la bannière “Ensemble !”. Avec quelques primo candidats de marque aux législatives.

Le chef de la diplomatie, et ancien député européen Stéphane Séjourné a par exemple été investi dans la neuvième circonscription des Hauts-de-Seine. Mais c’est dans le Val-de-Marne qu’une bataille intéressante pourrait se jouer. Placé dans la troisième circonscription, le porte-parole de Renaissance Loïc Signor devrait affronter le député sortant insoumis Louis Boyard. Coups d’éclat garantis.

Le sondage du jour

L’avertissement est sévère. Selon un baromètre Elabe pour Les Echos publié ce jeudi, seuls 24 % des Français disent faire “confiance” à Emmanuel Macron, soit une baisse de 5 points. Il s’agit de son plus bas niveau depuis le début de son second mandat en 2022.

La fâcherie du jour : divorce consommé chez Reconquête

Son exclusion de Reconquête ? “Elle s’impose à moi”, lâche une Marion Maréchal résignée ce matin sur TF1. “Triste”, la désormais eurodéputée vit cette sanction comme “une injustice”, elle qui n’a ni “compter ses heures”, ni “son énergie” dans la campagne des européennes. Elle qui n’attendait ni “circonscription”, ni “portefeuilles ministériels” à l’issue des législatives. Et de marteler que son appel à soutenir les candidats frontistes n’était qu’une réponse à la volonté d’Eric Zemmour de “présenter un maximum de candidats contre la coalition RN-Ciotti”.

Des accusations balayées d’un revers de la main par le président de Reconquête qui charge sur BFM TV mercredi soir son ancienne tête de liste de “trahison”. Et davantage encore, “d’être entourée par des professionnels de la trahison”. Rien que ça. Plus tard dans la soirée, Eric Zemmour prend la plume. Se fend d’un communiqué au verbe assassin dans lequel il accuse Marion Maréchal d’avoir menti “devant toutes les caméras dans une conférence de presse stupéfiante”. Ce, dans l’unique but, selon lui, de lui faire porter la responsabilité de l’échec de l’union des droites. Si certains en doutent encore, “les ponts sont bien rompus”.





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