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Législatives : la Macronie applaudit Mbappé, Jérôme Guedj trahi par son ex-suppléante


21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, chaque journée revêt son lot de surprises. Ce lundi 17 juin, la nouvelle star du Real Madrid, Kylian Mbappé, a ravi la majorité présidentielle en se posant contre les extrêmes, qui inquiètent autant les grandes entreprises françaises que le maire du Havre, Edouard Philippe. Dans L’Express, un autre ancien premier ministre, Manuel Valls, étrille ses ex-camarades socialistes. Enfin, dans certaines circonscriptions, le Nouveau Front populaire continue d’éprouver ses limites.

La récup’ du jour : la Macronie remercie Kylian Mbappé

Créateurs de contenus, acteurs, sportifs… Nombreux sont ceux qui ont appelé à voter contre l’extrême droite. Mais aucun n’a la force de frappe d’un Kylian Mbappé. Une semaine après l’annonce de la dissolution, l’attaquant vedette des Bleus, qui entame l’Euro de foot ce lundi soir, est sorti du silence ce dimanche lors d’une conférence de presse. “J’espère qu’on sera encore fiers de porter ce maillot le 7 juillet” a-t-il lancé à Düsseldorf, se revendiquant “contre les extrêmes, contre les idées qui divisent”.

Nul besoin de les citer, Kylian Mbappé sait que les noms du Rassemblement national et de La France insoumise seront lus entre les lignes. De quoi ravir la Macronie qui surfe depuis hier soir sur l’appel de la star de l’équipe de France à choisir le camp de “la raison” face à celui de la “radicalité”. Ainsi la ministre de la Culture Rachida Dati a-t-elle félicité au micro de Radio Sud ce lundi matin des “propos apaisants et équilibrés”. Le Premier ministre, Gabriel Attal a quant à lui trouvé que Kylian Mbappé avait parlé de “manière exemplaire”.

Kylian Mbappé, une figure populaire. Une figure consensuelle. Mais également, une “voix qui porte plus que la mienne”, a même reconnu Eric Dupond-Moretti sur le plateau de BFM TV dimanche soir. Et le garde des Sceaux de se réjouir d’une initiative ayant vocation à “mobiliser la jeunesse” à l’heure “où l’on se plaint constamment que les jeunes n’aillent plus voter”.

La mise en garde du jour : le PS a fait “le choix de la lâcheté, du pire et du risque”, selon Valls

La dissolution n’a pas seulement déclenché la recomposition du paysage politique. Elle a également sonné le retour des éléphants socialistes : François Hollande, en Corrèze. Jérôme Cahuzac dans le Lot-et-Garonne. Et Manuel Valls dans L’Express. À une différence près. Contrairement aux deux premiers, l’ancien chef du gouvernement fait partie des plus farouches détracteurs du Nouveau Front populaire (NFP). Une alliance des partis de gauche construite en 72 heures sur les limbes de la Nupes, et qui serait, selon la formule de Manuel Valls, “contre-nature”

Dans nos colonnes, l’ancien ministre de l’Intérieur étrille son ancienne famille politique, l’accusant de s’être “compromis” une seconde fois en prêtant le flanc à La France insoumise : “Le PS, honteux, s’est compromis, en se fondant dans le communautarisme de LFI pour gagner le vote des nouveaux damnés de la terre des quartiers séparatistes”. Et ainsi, de favoriser l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite.

La déclaration du jour : “Les deux extrêmes me font peur”

Comme à Kylian Mbappé, les “deux extrêmes” fichent les chocottes à Edouard Philippe. Le RN et LFI “me font peur”, a confié le maire du Havre sur le plateau de BFM TV. Et ce sont tout à la fois les exubérances et les carences des projets politiques des deux camps qui l’inquiètent.

Ainsi Edouard Philippe juge-t-il “hallucinant” qu’il n’y ait “pas un mot sur la défense […] pas un mot sur la dissuasion nucléaire, ni sur le volume des armées ni sur les alliances” dans le programme de LFI et ses alliés. En face, le Rassemblement national “nous dit qu’il faut sortir du commandement intégré de l’Otan”, s’étrangle l’ancien chef de la majorité présidentielle.

Problème, dans une soixantaine de circonscriptions, la majorité présidentielle a fait le choix de ne pas investir de candidat. Mais alors, vers qui se tourner ? Réponse du patron d’Horizons : pour le plus “républicain” et le plus “démocrate”. Le presque candidat à l’élection de présidentielle de 2027 aurait-il oublié qu’une marge d’appréciation non négligeable existait pour ces deux termes ?

L’alerte du jour : l’inquiétude des grandes entreprises

Depuis une semaine, chacun y va de sa voix pour dramatiser l’enjeu de ces élections législatives anticipées dont l’issue sera connue au soir du 7 juillet prochain. Ce lundi, c’est l’Association française des entreprises privées (Afep) qui a pris la plume dans un communiqué transmis à l’AFP pour alerter sur le caractère “décisif” de ce scrutin.

Sans citer aucune formation politique, l’organisation qui compte parmi ses membres plusieurs fleurons français à l’instar d’Air France-KLM, Airbus, Engie, L’Oréal, Shell, LVMH ou encore Michelin, s’élève contre toutes “tentations d’isolement international et de fuite en avant budgétaire”. Et de résumer : l’arrivée d’un des deux extrêmes “compromettrait le maintien de l’emploi et de notre modèle social auquel nous sommes tous attachés”.

Les dissidences du jour :

Jérôme Guedj trahi par son ancienne suppléante

En dissolvant, Emmanuel Macron aura acté plus d’une séparation. Après le divorce du couple exécutif de Reconquête, l’éviction illégale d’Eric Ciotti des Républicains, la mise à l’écart de cinq pontes de LFI, voilà que le PS Jérôme Guedj est défié dans sa circonscription de l’Essonne par Hella Kribi-Romdhane, qui n’est autre que… son ancienne suppléante.

Ainsi, en apprenant ce matin la nouvelle, le cadre socialiste s’est fendu d’un message sur X (ex-Twitter) : “Tristesse ! Une candidature dissidente face à moi, portée par ma suppléante (25 ans de militantisme ensemble). Seul motif : le refus de comprendre mon combat pour des valeurs”. Quelques jours plus tôt, Jérôme Guedj avait annoncé qu’il ne comptait pas courir sous la bannière du Nouveau front populaire, justifiant ce choix par son refus d’être associé aux Insoumis.

Depuis l’annonce de la candidature d’Hella Kribi-Romdhane, adhérente à Génération. s, plusieurs voix socialistes se sont élevées pour dénoncer le coup de poignard asséné à l’ancien élu. Au premier rang desquelles, le patron du parti à la rose, Olivier Faure, qui a fait savoir au micro de France Info ce lundi matin, que Jérôme Guedj était “le seul qui puisse avoir notre soutien”.

L’inquiétude face à l’investiture du fiché S Raphaël Arnault

Dans le Vaucluse également, la coalition du NFP vacille. Face à Raphaël Arnault, investi par La France insoumise, les sections locales de gauche présentent un candidat dissident à Avignon. Un militant, ex-inspecteur du travail et bénévole humanitaire. Mais surtout, un profil plus consensuel que le Lyonnais, fiché “S” dans le registre policier recensant les individus potentiellement dangereux pour la sécurité nationale…

Le podcast du jour :

Emmanuel Macron doit déjà réfléchir aux scénarios qui l’attendent après le 7 juillet. Mais quelle que soit l’issue du scrutin, il a en réalité peu de marge de manœuvre. Quelles sont ses options ? Décryptage dans l’épisode du jour de La Loupe.




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