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Législatives : Tondelier veut rencontrer les macronistes pour parler “désistement républicain”


A quatre jours du premier tour des élections législatives anticipées, les instituts de sondage prédisent une participation exceptionnellement élevée : entre 60 et 64 %, contre 47,8 % en 2022. Dans ce contexte, la possibilité d’avoir des triangulaires au second tour dans de nombreuses circonscriptions s’accentue, faisant peser sur les partis politiques une responsabilité supplémentaire quant à de possibles désistements et appels au vote.

Mercredi 26 juin, la cheffe d’EELV Marine Tondelier a ainsi affirmé qu’en cas de triangulaire, les candidats écologistes arrivés en dernier se retireraient pour appeler au “vote républicain” contre l’extrême droite et demande les partis de la majorité à faire de même avec la gauche.

Les infos à retenir

⇒ Les Verts retireront leurs candidats arrivés en dernier en cas de triangulaire au second tour

⇒ Une plus forte participation attendue lors de ces législatives qu’en 2022

⇒ François Ruffin tacle Jean-Luc Mélenchon.

Une “mobilisation exceptionnelle” attendue dans les urnes

Vacances décalées, explosion du nombre de procurations : les électeurs devraient se mobiliser beaucoup plus pour les législatives des 30 juin et 7 juillet qu’en 2022 ou aux européennes, mais il est difficile de prédire à qui ce regain profitera. “On s’attend à une surmobilisation” pour ce scrutin, indique à l’AFP Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université de Paris II.

Les sondages anticipent un regain de participation par rapport aux dernières législatives : entre 60 et 64 %, contre 47,8 % en 2022. Une inflexion notable, alors que le désintérêt pour le premier tour de ces élections est constant depuis 1993, après un pic en 1978 (82,8 %). Autre indicateur, le nombre de procurations a bondi par rapport aux dernières législatives. Près de 1,38 million avait été établi au 23 juin, à sept jours du premier tour, selon le ministère de l’Intérieur. C’est six fois plus qu’à la même échéance en 2022.

Toutefois, les sondeurs, confrontés à la profonde complexité de cette campagne, reconnaissent qu’il est difficile d’imaginer à quoi ressemblera l’hémicycle de l’Assemblée nationale après le 7 juillet. Cette fois, les élections législatives ne seront pas que “la chambre d’enregistrement de la présidentielle” qu’elles suivaient de quelques semaines depuis 2002, estime pour l’AFP Christelle Craplet, directrice de BVA Opinion. “La question, c’est + Qui va se mobiliser et où ? + “, selon elle, car les instituts de sondages ne réalisent pas d’enquêtes par territoires.

EELV se retirera là où ils arriveront en troisième position

Avec cette participation électorale importante attendue, qui devrait entraîner “beaucoup de triangulaires” lors du second tour, le “désistement républicain pourrait faire basculer des dizaines de circonscriptions à l’extrême droite ou pas”, a analysé mercredi 26 juin la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier.

Dans ces conditions, la Secrétaire nationale d’EELV affirme qu’il n’y aura pour son parti “pas de tergiversation”. “En cas de deuxième tour avec trois candidats, si nous sommes en troisième position et risquons de faire élire quelqu’un d’extrême droite, alors nous nous retirerons […] Nous appellerons à voter pour les candidats républicains contre l’extrême droite”, a indiqué Marine Tondelier sur le plateau de BFM TV.

En prenant cette décision, EELV espère que les partis de la majorité en fassent de même, et à dénoncer le “ni gauche, ni extrême droite”, affiché notamment par Emmanuel Macron : “J’écrirais aux différents chefs de la majorité présidentielle (Horizons, Renaissance, MoDEM, UDI) : je veux qu’ils m’expliquent les yeux dans les yeux pourquoi ils ne font pas la différence entre l’extrême droite et la gauche […] Je pense qu’ils ont perdu leur boussole”, a affirmé la cheffe des Verts.

Le député LR Aurélien Pradié quitte le parti, “mort” selon lui

Le député sortant Aurélien Pradié annonce mercredi 26 juin qu’il quitte Les Républicains, un parti qu’il décrit comme “mort” qui “n’est plus capable de parler aux Français”, assurant se présenter aux législatives sous l’étiquette de son micro-parti “Du courage”. Dans un entretien à La Dépêche, le député du Lot, qui a constamment critiqué la ligne de son parti depuis que ce dernier est présidé par Eric Ciotti, affirme que “30 candidats dont 10 sortants” se présentent également sous les couleurs de son parti.

Celui qui a parfois pris des positions iconoclastes au sein des Républicains – sur le vote de la motion de censure contre le gouvernement sur la récente réforme des retraites notamment – affirme n’avoir “plus l’intention de demander l’autorisation aux uns et aux autres pour construire quelque chose”.

Mélenchon “repousse les électeurs” estime Ruffin

Le député sortant François Ruffin, un des candidats au poste de Premier ministre en cas de victoire de la gauche aux législatives, a estimé mardi 25 juin que le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon était un “obstacle à la victoire du Front Populaire”. “Ce n’est pas un appui ici Jean-Luc Mélenchon, c’est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs”, a indiqué François Ruffin sur TF1 depuis sa circonscription, où il tente de se faire réélire malgré les très bons scores du Rassemblement national aux dernières élections européennes.

“Ça serait bien que les dirigeants de La France insoumise soient ici”, a-t-il ajouté, en rappelant la candidature de Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont, face à Marine Le Pen, lors des législatives de 2012. La rupture entre les deux dirigeants politiques est consommée depuis la “purge” des “frondeurs” de La France insoumise. Au sein du Nouveau Front populaire, les socialistes, les communistes et les Ecologistes souhaitent une mise en retrait du fondateur de La France insoumise, jugé trop clivant par beaucoup, même à gauche.

Attal, Bardella et Bompard croisent le fer sur TF1

Gabriel Attal (Renaissance), Jordan Bardella (Rassemblement national) et Manuel Bompard (Nouveau Front Populaire) se sont écharpés sur la double nationalité, la défense du pouvoir d’achat ou encore les retraites mardi 25 juin au soir sur TF1, alors que l’extrême droite caracole en tête des sondages à cinq jours du premier tour d’élections législatives présentées comme historiques.

“On peut agir pour le pouvoir d’achat”, a lancé d’emblée le président du Rassemblement national, qui a fait de ce sujet son cheval de bataille avec notamment une promesse de baisse immédiate de la TVA à 5,5 % sur les carburants, l’électricité et le gaz. “Combien ça coûte et comment vous le financez ?”, a riposté le Premier ministre, se posant en défenseur du sérieux budgétaire.

Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a renvoyé ses deux adversaires dans les cordes, accusant ironiquement Jordan Bardella, “le futur Premier ministre du pouvoir d’achat”, d’avoir “petit à petit abandonné l’ensemble des mesures pour y répondre”. Les trois hommes se sont aussi affrontés sur le sujet des retraites, Jordan Bardella et Manuel Bompard souhaitant revenir sur la réforme portant à 64 ans l’âge légal de départ.

Le président du Sénat craint “une crise de régime structurelle”

Le président du Sénat Gérard Larcher a redouté “une crise de régime structurelle” après les législatives, tentant de défendre “une autre voie” pour Les Républicains entre “les extrêmes” et la macronie, lors d’une réunion publique à Paris mardi 25 juin pour soutenir le candidat Les Républicains Patrick Dray à Paris.

Gérard Larcher a constaté “une crise politique majeure” et assuré “craindre une crise de régime structurelle dans les mois à venir”, née de la dissolution décidée par le président de la République. “Un choix brutal”, “précipité et improvisé” selon le président du Sénat, qui l’a appris “par téléphone”, “en une minute trente”, à moins d’une heure de l’annonce du chef de l’Etat depuis l’Elysée, a-t-il glissé.





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