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Législatives, le récap’ : la menace de Marine Le Pen, la “doctrine” rejetée par Attal


21h02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays.

Ce jeudi 27 juin, la majorité et le Rassemblement national se sont livrés à une passe d’armes autour du “domaine réservé” du président de la République sur les questions internationales et militaires. Gabriel Attal refuse d’établir une “doctrine” avant le premier tour pour les triangulaires et les consignes de vote. Le nombre de procurations a dépassé les deux millions, soit davantage que pour l’élection présidentielle de 2022.

La passe d’armes du jour : la Macronie et le RN s’écharpent autour du “domaine réservé” du Président

“Chef des armées, pour le président, c’est un titre honorifique puisque c’est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse”. Les mots sont ceux de Marine Le Pen, dans un entretien au journal Le Télégramme. “Jordan n’a pas l’intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes”, poursuit-elle encore.

Cette déclaration a fait bondir dans le camp présidentiel. François Bayrou a estimé que Marine Le Pen remettait “en cause profondément la Constitution” avec cette affirmation “extrêmement grave”. “La Constitution n’est pas honorifique”, a de son côté cinglé l’actuel ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Citant le général de Gaulle, celui-ci a rappelé que “le président est, en effet, garant […] de l’indépendance et de l’intégrité du pays, ainsi que des traités qui l’engagent”.

L’article 15 de la Constitution affirme en effet que “le Président de la République est le chef des armées. Il préside les conseils et les comités supérieurs de la défense nationale”. Mais quelques lignes plus bas, à l’article 20, la loi fondamentale assure également que le Premier ministre “est responsable de la défense nationale” et “nomme aux emplois civils et militaires”. Le président dispose bien de très importants pouvoirs sur les questions de défense et de politique étrangère, au nom de ce qui est parfois appelé son “domaine réservé”. Mais ce sont surtout la pratique et les expériences passées de cohabitations qui ont entériné sa priorité sur la gestion de ces sujets face au gouvernement, plus que la loi. Un usage sur lequel le Rassemblement national pourrait bien revenir, en cas de cohabitation avec Emmanuel Macron.

Marine Le Pen a cependant tenu à clarifier sa position sur le réseau social X (ex-Twitter). “Sans remettre en cause le domaine réservé du président de la République, en matière d’envoi de troupes à l’étranger, le Premier ministre a, par le contrôle budgétaire, le moyen de s’y opposer. Jordan Bardella était donc fondé à rappeler qu’il est opposé à l’envoi de militaires français en Ukraine”. Le ton est en tout cas donné : une potentielle cohabitation entre Emmanuel Macron et le Rassemblement national n’aura rien d’une entente courtoise, quels que soient les sujets.

La stratégie du jour : le camp présidentiel veut attendre le premier tour pour trancher

“Il n’y a pas eu encore de premier tour donc, par définition, il n’y a pas de doctrine”. Gabriel Attal l’a de nouveau répété : il faudra attendre ce dimanche soir pour que le camp présidentiel donne ses consignes de vote pour les circonscriptions où il sera éliminé au premier tour, et son comportement en cas de triangulaires contre le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national. Et ce, malgré les pressions de la gauche, d’Olivier Faure à Marine Tondelier, qui poussent la majorité à clarifier sa position contre le RN.

La question des triangulaires s’avère notamment particulièrement tendue. Alors qu’il n’y en avait eu que huit en 2022, elles devraient se démultiplier cette année, voire dépasser la centaine. Toujours distancé par le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire, le camp présidentiel pourrait alors être amené à se qualifier en troisième position dans de nombreuses circonscriptions. Une place inconfortable, qui amènera forcément à un choix : se retirer en appelant à voter pour l’un des candidats qualifiés, ou bien de maintenir sa candidature.

La tendance actuelle semble s’articuler autour d’un “ni RN, ni LFI”, comme cela a été formulé au cours d’une visioconférence entre Emmanuel Macron et les cadres de la majorité, selon l’AFP. De quoi sous-entendre que la majorité serait prête à se retirer ou à appeler à voter en faveur de candidats écologistes, socialistes ou communistes contre le RN… même si un participant a assuré à l’AFP que le président n’avait pas “tranché”. Une position dénoncée par Raphaël Glucksmann ce jeudi, qui a appelé le camp macroniste à “sortir du ni-ni”, qu’il estime être “en réalité un consentement à la prise du pouvoir par le RN”. L’Express raconte les doutes, les pressions et le flou de ce “ni-ni” qui embarrasse la Macronie.

Le chiffre du jour : plus de 2 millions de procurations

La barre des 2 millions de procurations pour ces élections législatives a été franchie, a annoncé ce jeudi le ministère de l’Intérieur. Ce nombre s’élevait très précisément au 26 juin à 2 124 918 procurations établies.

Un nombre qui dépasse très largement celui des élections législatives de 2022, où un peu plus d’un million de personnes avaient établi une procuration. Mais ce niveau dépasse également l’élection présidentielle de 2022, où un peu plus de 1 960 000 procurations avaient été enregistrées pour le second tour.

L’événement du jour : dernier grand débat avant le premier tour

Gabriel Attal et Jordan Bardella se retrouvent de nouveau ce soir sur le plateau de France 2 (à 21h), pour le deuxième grand débat de ces élections législatives. Face à eux, c’est cette fois-ci le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, qui a été choisi pour représenter le Nouveau Front populaire, après Manuel Bompard (LFI) mardi dernier sur TF1.

Lors de cette dernière confrontation avant le premier tour ce dimanche, les questions internationales pourraient bien être au cœur des discussions, alors que cette thématique avait été écartée du premier débat mardi, faute de temps.





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