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EN DIRECT. Larcher opposé à la nomination d’un Premier ministre du Nouveau Front populaire

Quatre jours après le second tour des élections législatives du 7 juillet, tandis que les tractations se poursuivent à gauche pour tenter de former un gouvernement, les réactions à la lettre d’Emmanuel Macron adressée aux Français dans les pages de la presse quotidienne régionale ce jeudi 11 juillet se font vives. Dans son texte, le président de la République exhorte à une large coalition des forces républicaines. Une stratégie rejetée en particulier par la gauche, qui appelle le le chef de l’Etat à respecter le résultat des urnes et à placer au poste de Premier ministre une figure issue du Nouveau Front populaire.

Les infos à retenir :

⇒ La gauche accuse Emmanuel Macron de “refuser de connaître le résultat des urnes”

⇒ Le Rassemblement national dénonce “un cirque indigne”

⇒ La droite rejette un Premier ministre NFP, mais aussi une “coalition nationale”

Olaf Scholz croit que la classe politique française peut trouver une “solution”

Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est dit jeudi “tout à fait confiant” quant à la capacité des dirigeants politiques français à trouver une “solution” sur un nouveau gouvernement après des élections législatives qui n’ont pas permis de dégager une majorité claire.

“Il incombe maintenant aux responsables politiques de trouver une solution et d’en tirer parti. Je suis persuadé qu’ils finiront par le faire”, a déclaré M. Scholz, avant le début d’une réunion dans le cadre du sommet de l’Otan à Washington. “La France sera sur la scène internationale un partenaire important, un partenaire solide pour nous tous et particulièrement pour l’Allemagne”, a encore indiqué M. Scholz.

Pas de 49.3 pour Boris Vallaud

En cas de nomination d’un Premier ministre de gauche à Matignon, celui-ci devra-t-il recourir à l’arme du 49.3 pour passer outre l’absence de majorité à l’Assemblée ? “Je ne le souhaite pas, pas plus que je ne crois souhaitable de gouverner par ordonnance”, a répondu Boris Vallaud, le président du groupe PS au Palais Bourbon, dans un entretien accordé à notre journaliste Olivier Pérou. “Nous ne pouvons pas reprocher une brutalisation du Parlement par Emmanuel Macron depuis sept ans et faire de même. N’imposons pas nos mesures, essayons de convaincre sur notre programme et de rassembler”, a-t-il plaidé.

La députée écologiste Sandrine Rousseau a également appelé “à dire : on n’utilisera pas le 49.3 et on accepte de perdre sur des textes”.

François Cornut-Gentille : “Le problème, c’est la médiocrité générale du personnel politique”

L’ancien député François Cornut-Gentille propose la création d’un “Conseil de la République”, une nouvelle assemblée élue chargée d’expertiser les dossiers de fond. Lire notre entretien dans L’Express.

Francois Cornut-Gentille le 19 juin 2017

Larcher opposé à la nomination d’un Premier ministre du Nouveau Front populaire

Ce jeudi matin sur BFMTV, le président LR du Sénat Gérard Larcher a répété son opposition à la nomination d’un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire : “Cela ne correspond pas à la volonté des Français.” Selon lui, l’union de la gauche est arrivée en tête du second tour uniquement pour faire barrage au RN. Il assure qu’il appellera à la “censure” en cas de gouvernement issu du Nouveau front populaire, dénonçant notamment le projet d’abrogation de la réforme des retraites voulue par la gauche.

Laurent Wauquiez quant à lui, président fraîchement élu du groupe LR rebaptisé “Droite républicaine”, a rejeté une “coalition gouvernementale”, mais évoqué la possibilité d’un “pacte législatif”. Le patron du MoDem, François Bayrou, a lui martelé auprès de l’AFP qu’on “ne peut pas faire un gouvernement d’union nationale avec un seul camp”, plaidant pour la désignation d’un Premier ministre capable de “rassembler”, sans s’exclure lui-même de ce scénario.

Pour Sophie Binet, “c’est Louis XVI qui s’enferme à Versailles”

“Il faut qu’Emmanuel Macron sorte du déni. Il a perdu. […] Maintenant il faut qu’il respecte le résultat des urnes”, a martelé sur LCI la numéro 1 de la CGT Sophie Binet, “très inquiète” après la publication de la lettre du président aux Français. “On a l’impression d’avoir Louis XVI qui s’enferme à Versailles. Il faut écouter le pays et arrêter d’être aussi déconnecté. […] Il risque de le plonger dans le chaos”, s’alarme encore la syndicaliste, qui estime que l’on se trouve “au bord d’une crise de régime”. Le président continue de “jeter des bidons d’essence à chaque fois qu’il y a des incendies”, alors même qu’il n’est “même plus crédible dans son propre camp”, accuse-t-elle. Elle l’appelle au contraire à “entendre le résultat des urnes”, en demandant à la gauche de désigner un Premier ministre et en laissant les parlementaires trouver des “majorités de projets”. “Qu’il laisse ce nouveau gouvernement faire son travail”, insiste-t-elle.

La gauche accuse réception de la lettre de Macron

Les réactions ont été virulentes, mercredi soir et ce jeudi matin, en réaction à la lettre du président de la République publiée dans la presse locale après trois jours de silence. Un nouveau Premier ministre ? “Cela suppose de laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir ces compromis avec sérénité et respect de chacun”, a-t-il prévenu dans ce texte, plaidant pour une majorité “solide” et “plurielle” avec l’ensemble des forces républicaines. Il entend conforter une position de surplomb, assurant au passage que “personne ne l’a emporté” à l’issue du scrutin. Scandale dans les rangs de la gauche qui demande le départ de Gabriel Attal et veut aller seule à Matignon.

En réaction, Olivier Faure, le patron du PS, accuse le chef de l’Etat de ne pas “respecter le vote des Français” après l’arrivée en tête des législatives du Nouveau Front populaire. Sur le même réseau, la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier s’indigne tout autant. “Ça fait 7 ans qu’on nous sert le ’en même temps ’à toutes les sauces. Mais on ne peut pas perdre et gagner en même temps […] Son déni abîme le pays et la démocratie”. Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a déploré au micro de TF1 que le chef de l’Etat ne “respecte pas le suffrage”. “Je pense que les Français ont déjà répondu à sa lettre, ils ont même fait un accusé de réception, ils ont voté”, a-t-il continué. “Il faut qu’il arrête de repousser le moment où on va devoir changer de politique.”

Pour LFI, c’est le retour du “veto royal”

Emmanuel Macron “refuse de reconnaître le résultat des urnes” et doit donc “s’incliner” et “appeler” le Nouveau Front populaire, a dénoncé quant à lui Jean-Luc Mélenchon sur X. “C’est le retour du droit de veto royal sur le suffrage universel […] C’est le retour des intrigues de la IVe République”, a-t-il ajouté. Mathilde Panot, députée Nouveau Front populaire du Val-de-Marne et réélue présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, dénonce sur Franceinfo un “coup de force démocratique et présidentiel” qui “nie les résultats des urnes”.

Clémence Guetté a quant à elle jugé qu’Emmanuel Macron n’est “pas à la hauteur de l’Histoire”. “Plus seul que jamais, Emmanuel Macron brutalise. Il avait jeté la France dans les bras de l’extrême droite, nous l’avons évité. Maintenant, le Nouveau Front populaire doit gouverner”, a-t-elle écrit sur X.

Marine Le Pen dénonce “un cirque indigne”

“Si je comprends bien, dans sa lettre, Emmanuel Macron propose de faire barrage à LFI qu’il a contribué à faire élire il y a trois jours et grâce à qui les députés Renaissance ont été élus, il y a également trois jours… Ce cirque devient indigne”, a écrit Marine Le Pen sur X.

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella a quant à lui accusé le président d'”organiser la paralysie du pays”, “en positionnant l’extrême gauche aux portes du pouvoir, après d’indignes arrangements”. “Son message est désormais : débrouillez-vous. Irresponsable !”, s’est-il indigné.





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