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Présidentielle américaine : Donald Trump, le miraculé, par Eric Chol


Avant la tentative d’assassinat de Donald Trump, lors d’un meeting le 13 juillet à Butler, en Pennsylvanie, le dernier président a s’être fait tirer dessus était Ronald Reagan, un ancien acteur de série B, ancien gouverneur de Californie. L’attentat, qui a eu lieu à Washington le 30 mars 1981, avait fait trois blessés, dont Ronald Reagan lui-même. Touché en pleine poitrine, le président, âgé de 70 ans, a vite récupéré : il quitte l’hôpital au bout de quinze jours pour la Maison-Blanche. Dans la foulée, sa cote de popularité, qui avait beaucoup baissé au cours des deux premiers mois de son mandat, rebondit très fortement. Au point que le journaliste Ullmann écrit dans L’Express, quelques jours plus après le drame : “Quelle force ou quelle chance insolente soutient donc Ronald Reagan ?”

Donald Trump n’est pas président, mais il l’a été, et surtout, il aspire à le redevenir le 5 novembre prochain. Le rival de Biden est aujourd’hui un miraculé. Il s’en est fallu de quelques millimètres pour que le tueur, Thomas Matthew Crooks, un jeune Américain âgé de 20 ans, ne touche mortellement l’ancien magnat de l’immobilier new-yorkais. Si Donald Trump n’a jamais été un acteur professionnel, il a montré, une fois encore à Butler, dans les secondes qui ont suivi la tragédie, à quel point il était une bête de scène. Moins d’une minute après avoir été touché, l’ancien président se relève, le visage ensanglanté, entouré des agents du secret service, lunettes noires, costumes noirs et chemises blanches, et, sous la bannière étoilée des Etats-Unis, il lève le poing : son visage ne reflète pas la peur, mais la détermination : “Fight”, dit-il à ses supporters, qui répondent en scandant “USA, USA” alors qu’il est rapidement évacué dans une voiture blindée.

Rescapé des tribunaux, Donald Trump était déjà en tête dans les sondages avant la tragédie de Pennsylvanie, devançant Joe Biden de près de trois points. Il est désormais un miraculé des tribunes, et nul doute qu’il va reprendre le combat politique, avec sa hargne légendaire, mais en bénéficiant d’un élan de solidarité nationale dépassant le cercle de ses partisans. Cette même compassion qu’avait connue à l’époque Ronald Reagan après l’attentat, et qui avait fait dire au président de la Chambre des représentants des Etats-Unis, le démocrate Tip O’Neill : “Le président est devenu un héros. Nous ne pouvons pas nous disputer avec un homme aussi populaire qu’il est.”

Le chemin vers une nouvelle présidence était déjà parsemé d’embûches pour Joe Biden, avant même l’attentat de Butler. Rattrapé par son grand âge (81 ans), ses gaffes, ses pertes de mémoire, le président des Etats-Unis ne voulait pas en démordre. Il s’était enfermé ces derniers jours, lui et son camp, dans le déni, refusant d’entendre les voix de plus en plus nombreuses autour de lui réclamer son retrait de candidature. Alors que la convention républicaine, qui s’ouvre ce lundi pour quatre jours dans le Wisconsin, devrait offrir un triomphe à Donald Trump, Joe Biden, lui, se trouve désormais acculé. Se maintenir, c’est offrir sur un plateau les clés de la Maison-Blanche au nouveau héros du camp républicain. Se retirer, c’est donner une chance, aussi minime soit-elle, aux démocrates de remporter un nouveau mandat présidentiel.




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