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Assurance-maladie : cet autre déficit qui nous guette


Après les retraites et la dette publique, le déficit de l’Assurance-maladie va lui aussi se creuser en 2024. Il devrait atteindre les 11,4 milliards d’euros, d’après le bilan annuel de l’institution, consulté par L’Express avant sa remise au gouvernement.

Une mauvaise nouvelle : depuis 2020, date à laquelle le déficit est subitement passé de 1,5 à 30 milliards d’euros à cause du Covid-19, les dépenses n’avaient cessé de se résorber. L’Assurance-maladie s’attendait à ce qu’il en soit ainsi, mais l’augmentation des taux d’intérêt auxquels la France emprunte a eu raison de la dynamique.

Certes, la hausse est circonscrite. Elle plafonne à 300 millions. Mais elle fige le résultat de la Caisse nationale d’assurance-maladie à huit fois son déficit d’avant la crise sanitaire. Un gouffre destiné à s’agrandir : entraînées par le vieillissement de la population, les dépenses de soins sont amenées à exploser dans les prochaines années.

En 2023, les pathologies chroniques, essentiellement liées à l’âge, représentaient déjà 59 % des dépenses, soit plus de 112 milliards d’euros. 24 millions de Français, un tiers des assurés, sont concernés.

L’Assurance-maladie prévoit d’économiser 1,56 milliard en 2025. Cela ne suffira pas, prévient-elle. Comme avec les retraites, c’est en réalité tout le système qui est menacé. Le dossier, peu porté dans les débats politiques, mérite une attention toute particulière : une nouvelle réforme mal ficelée, qui consisterait simplement à retirer des droits aux assurés, ne ferait qu’ajouter de la colère à la colère.




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