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“Il faut gouverner autrement, légiférer autrement” : nos lecteurs réagissent à l’actualité


Gouverner autrement

Gilles Blanc, Saint-Jeoire-Prieuré (Savoie)

A la lecture de votre titre de Une, “La faute” […], j’en viens à me demander si les Lumières n’ont pas perdu la raison. La faute à qui, sinon l’indécrottable misère de notre vie politique depuis quarante ans, faite de renoncement, de compromis, de pleutrerie, de mensonge et… d’absence de courage. La faute à toutes ces promesses électorales faites pour conquérir et garder le pouvoir.

Nul n’est besoin d’être devin pour comprendre qu’il faut, après le 7 juillet, gouverner autrement, légiférer autrement, faire sauter les verrous qui gangrènent aussi bien les relations sociales, la vie politique, économique, éducative, familiale, artistique, médiatique, juridique […]. Il nous faut apprendre ce que d’autres démocraties ont appris depuis longtemps : aucun parti n’ayant la vérité ni la solution à lui tout seul, seule une coalition avec une colonne vertébrale faite de valeurs indestructibles – liberté, égalité, fraternité -, peut soulever les nuages qui s’amoncellent. (La faute. Notre récit et les analyses“, L’Express du 4 juillet.)

Retrouvons la joie

Bruno Lonchampt, Dole (Jura)

Et maintenant ? Tout reste à faire ! On nous annonçait une dissolution pour une clarification, rien n’est encore résolu. On garde des majorités relatives avec des coalitions fragiles. Est-ce encore possible de construire des projets partagés, de vivre ensemble, de pacifier la politique, de faire entrer la tendresse et le respect à l’assemblée ? En tant qu’électeurs, ces élections nous obligent et nous attendons en retour que les politiques travaillent ensemble. Pouvons-nous retenir la leçon de l’urgence d’une société pacifiée et bienveillante ? Soyons républicains, laïcs, attachés au service public […]. Tout reste à faire, retrouvons la joie et le plaisir de dire oui et de construire ensemble. (“Après le second tour, l’heure de la reconstruction a sonné“, L’Express du 11 juillet.)

Macron diagnostiqué

Romain Bacqué, Paris (Ile-de-France)

Je suis un peu surpris à la lecture de l’interview de la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval sur Emmanuel Macron. Comment un professionnel de la santé mentale peut-il poser un diagnostic sur les troubles qui pèseraient sur une personne sans l’avoir consultée directement ? On sait déjà que les expertises psychiatriques ordonnées par la justice ne sont malheureusement pas infaillibles, alors que les experts ont le champ libre pour interroger “l’expertisé”. En l’occurrence, on nous brosse le portrait d’un président tourmenté, ce qui est plausible, mais sans l’étayer par quoi que ce soit de tangible. (“Macron et la dissolution”. L’Express du 11 juillet.)

De la théorie à la pratique

Claude Gisselbrecht, Metz (Moselle)

A l’issue du second tour des élections législatives du 7 juillet, pas de “vague brune”, mais une Assemblée nationale qui a repris des couleurs, allant du bleu au rose, et du rouge au vert ! Que vont-ils faire, ces députés des trois blocs dominants, sans majorité absolue ? “Front républicain”, “alliance de gauche”, “coalition présidentielle”, sont des termes qu’on a souvent entendus au cours de la campagne express, mais, dès aujourd’hui, il faudra passer de la théorie à la pratique, et l’on sait, hélas, que ce ne sera pas chose aisée ! Il sera nécessaire de trouver des terrains d’entente pour qu’une politique pragmatique puisse être menée à tous les étages. En France, des mots comme coopération, entente, pacte, union, ont trop souvent été occultés car ne faisant pas partie intégrante de notre culture politique… A présent, dans l’intérêt supérieur de la nation, il est urgent qu’ils reprennent du service et soient suivis d’effets ! (“La France d’après“. L’Express du 11 juillet.)

Discrimination positive

Louis Robin, Marseille (Bouches-du-Rhône)

Dans la course à la Maison-Blanche, les enjeux sociétaux occupent une place prépondérante. Et parmi eux figure la discrimination dite “positive”, défendue par le parti de Joe Biden et qui a beaucoup contribué à fracturer la société américaine. Car le motif invoqué (aider les minorités) est doublement fallacieux. D’abord parce qu’il ne s’agit pas DES minorités mais de certaines d’entre elles, très militantes. Ensuite parce qu’elle exclut des universités ou de certains emplois des personnes compétentes dont le seul tort est d’appartenir à la supposée “majorité”. La “discrimination positive” est donc positivement… discriminatoire. Elle n’est, en outre, que la partie émergée d’un racisme inversé en voie d’institutionnalisation. Mais le Parti républicain n’est pas non plus un modèle à suivre. Quel que soit le résultat des élections outre-Atlantique, l’avenir sociétal des Etats-Unis sera sombre. (“Le clan Biden serre les rangs” L’Express du 11 juillet.)

Comme un besoin de respirer et de changer de rythme. Après une séquence politique étouffante où la France s’est souvent déchirée, L’Express ouvre en grand les fenêtres de l’été. Pour prendre le temps de la lecture, se laisser surprendre et toujours informer, la rédaction se mobilise afin de vous proposer cinq grandes séries qui vous accompagnent jusqu’à la fin du mois d’août : les “déjeuners et dîners” qui ont changé la vie politique de notre pays ; les “lieux iconiques” où sont nées les marques qui constituent aujourd’hui les fleurons de notre économie ; les “repentis” des fake news scientifiques ; un zoom du côté des Etats-Unis en pleine période électorale avec l’histoire des présidents américains et leurs rock stars. Sans oublier une pièce de théâtre de Robert Littell sur le monde après le 7 octobre.




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