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Semaine de quatre jours, IA… Pourquoi ça ne prend pas dans les TPE françaises


Les patrons de très petites entreprises (TPE, moins de 20 salariés, selon les critères du ministère de l’Economie) sont 72 % à se dire “défavorables” à la semaine de quatre jours. Voilà ce que fait ressortir la deuxième partie du 76e Baromètre des TPE, réalisé par l’Ifop et commandé par Fiducial – une société spécialisée dans l’accompagnement administratif et financier des TPE et PME. Cette étude estime que les dirigeants de TPE “plébiscitent peu les nouvelles organisations du travail”.

Premier exemple : la semaine de quatre jours. Le baromètre explique que l’un des principaux motifs d’opposition à cette organisation du temps de travail réside dans la crainte d’une “moins bonne coordination avec l’externe”. 41 % des chefs d’entreprise interrogés partagent cette opinion. L’inquiétude naît aussi dans la perspective de ne pas pouvoir couvrir l’intégralité des heures de service (37 %). Dans l’hôtellerie, ce sont 54 % des patrons qui partagent cette crainte. Ce secteur reste particulièrement marqué par la difficulté du recrutement. En avril dernier, Thierry Marx – président de l’Union des métiers des industries de l’hôtellerie – rappelait dans la matinale de Franceinfo que 200 000 postes restaient à pourvoir.

La semaine de quatre jours, “c’est un vrai choix économique et de culture d’entreprise”, décryptait en mai pour L’Express Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH. S’ils ne sont que 13 % des patrons de TPE interrogés à avoir mis en place la semaine de quatre jours, le baromètre de l’Ifop identifie deux caractéristiques pour expliquer cette politique d’entreprise. 40 % des dirigeants favorables à la semaine de quatre jours sont des dirigeants s’identifiant idéologiquement à gauche. 53 % des dirigeants enclins à ce mode de travail ont moins de 35 ans.

Il est intéressant de mettre en lumière le critère de l’âge pour expliquer la sympathie plus importante à l’égard d’une semaine de travail plus courte. Adrien Ledoux, CEO de la plateforme de recrutement JobTeaser, avançait une première hypothèse dans les colonnes de L’Express. Il affirmait : “Si la GénZ [NDLR : la génération Z, née après 1997] est très attachée au travail, elle l’est bien moins à l’entreprise.” Sa position pourrait être corrélée avec un élément de l’enquête. Selon 60 % des patrons se positionnant en faveur de la semaine de quatre jours, le premier bénéfice qu’ils pointent pour les salariés est “un meilleur équilibre des temps de vie”.

Le télétravail, pas adapté à la nature des TPE ?

D’autant que le télétravail a déjà contribué à désacraliser l’image du bureau. Pourtant, seuls 26 % des patrons de TPE interrogés ont autorisé le télétravail, et parmi ces derniers, plus de la moitié des entreprises concernées appartiennent au secteur des services aux entreprises. Le baromètre fait le constat implacable de l’impossibilité de pratiquer le télétravail dans les “secteurs de l’industrie, du BTP, de l’hôtellerie et de la santé et de l’action sociale”.

Le rapport met également en évidence que les entreprises qui pratiquent le télétravail sont à 47 % situées en Île-de-France. L’autre caractéristique qui rend le télétravail plus commun, c’est la taille de l’entreprise. 34 % des TPE comprenant entre 10 et 19 salariés ont instauré le travail à la maison. En janvier 2022, l’Association pour l’emploi des cadres pointait que 72 % des entreprises de tailles intermédiaires – de 250 à 4 999 salariés – et 44 % des PME – moins de 250 salariés – étaient favorables au télétravail.

A l’instar du télétravail, le recours à l’intelligence artificielle ne se distingue pas comme une pratique répandue, ni même envisagée au sein des TPE. Ils ne sont que 28 % de dirigeants à considérer que l’intelligence artificielle pourrait avoir un impact sur leur travail. Là encore, les patrons du BTP (11 %), de l’hôtellerie (16 %) et de la santé et action sociale (16 %) sont parmi les moins nombreux à considérer l’IA comme “impactant pour leurs activités”.

S’ils sont tout de même 41 % de dirigeants dont les entreprises recourent ou devront recourir à l’intelligence artificielle, seuls 10 % en sont au stade de l’application ou de la mise en place quand 13 % sont au stade de la réflexion et 18 % en sont au point zéro.




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