Yaël Braun-Pivet retrouve le perchoir. La présidente sortante de l’Assemblée nationale a été réélue jeudi soir au terme d’une journée “historique” et pleine de suspense. Au troisième tour, Yaël Braun-Pivet a devancé, avec 220 voix, le candidat du Nouveau Front populaire, André Chassaigne (PCF), 207 voix. Sébastien Chenu (RN) a, lui, quasiment fait le plein des suffrages de son camp avec 141 voix. Face à une “Assemblée plus divisée que jamais”, elle a souligné à la tribune la nécessité pour les députés de “rechercher des compromis”, d’être “capables de dialoguer, de (s’) écouter et d’avancer”. “Cette élection m’oblige peut-être plus que jamais, plus que celle de 2022”, a-t-elle dit.
Après cette première élection très disputée au perchoir, les députés s’attaquent ce vendredi à la répartition des autres postes clés, avec des visions divergentes qui laissent augurer de vives tensions autour des places laissées au RN.
Les infos à retenir
⇒ Yaël Braun-Pivet réélue présidente de l’Assemblée nationale
⇒ La gauche s’indigne de “magouilles”
⇒ Sébastien Chenu (RN) dénonce une “victoire des combines”
La gauche s’indigne de “magouilles”
Le vote des Français aux élections législatives “a été volé” lors de la réélection à la présidence de l’Assemblée nationale de Yaël Braun-Pivet par une “alliance contre nature” entre le camp présidentiel et la droite, a estimé, jeudi, André Chassaigne, candidat malheureux au Perchoir au nom du Nouveau Front populaire (NFP). Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a, lui, dénoncé sur le réseau X un “nouveau coup de force d’une clique prête à tout pour garder tous les pouvoirs”. Il a de plus estimé qu’une “ligne rouge” avait été “franchie avec le vote illicite de ministres” élus députés, qui ont participé au scrutin de l’Assemblée.
Aux côtés d’André Chassaigne, la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a dénoncé “un signal terrible pour la démocratie”. “Les magouilles aujourd’hui ont non seulement volé le résultat des urnes du 7 juillet, mais ont primé sur le résultat des urnes qui donnaient le Nouveau Front populaire comme première force politique”, a-t-elle ajouté. Yaël Braun-Pivet “aurait dû avoir la décence de ne pas se présenter” et “les soutiens du président […] de reconnaître la défaite” et “pourtant ils s’accrochent par des petits deals de couloirs”, a abondé Cyrielle Chatelain, cheffe de file des députés écologistes.
Macron affirme que Braun-Pivet veillera “à l’expression de la diversité des sensibilités”
Emmanuel Macron a félicité Yaël Braun-Pivet pour sa réélection à la présidence de l’Assemblée nationale, saluant sa “responsabilité républicaine”. “Tous ceux qui vous connaissent savent que vous veillerez au respect de la pluralité des opinions et à l’expression de la diversité des sensibilités”, a déclaré sur X le chef de l’Etat.
Il avait dit vouloir attendre la structuration de la nouvelle Assemblée avant de se prononcer sur la formation d’un nouveau gouvernement, et qui voit donc une membre de son camp accéder au perchoir malgré sa défaite aux élections législatives anticipées.
Félicitations pour votre élection, chère @YaelBraunPivet. Présidente de notre Assemblée nationale, tous ceux qui vous connaissent savent que vous veillerez au respect de la pluralité des opinions et à l’expression de la diversité des sensibilités. En responsabilité républicaine.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 18, 2024
Chenu (RN) dénonce une “victoire des combines”
Sébastien Chenu, candidat du Rassemblement national pour l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale, a dénoncé jeudi sur X une “victoire des combines” pour Yaël Braun-Pivet, présidente sortante Renaissance, réélue avec notamment les voix des députés LR après un accord. C’est une “victoire à la Pyrrhus”, “contre nature, entre les macronistes et Les Républicains”, a dénoncé l’ancien vice-président de l’Assemblée sur LCI. “Les Républicains qui se sont fait élire il y a 15 jours en disant qu’ils étaient l’opposition à Emmanuel Macron viennent de voter pour Yaël Braun-Pivet”, a-t-il également critiqué, jugeant que cette élection “contournait la volonté des électeurs”.
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