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Après le retrait de Biden, quel colistier pour Kamala Harris ? Les noms qui circulent

“Je tiens à apporter tout mon soutien et mon appui à Kamala pour qu’elle soit la candidate de notre parti cette année”, a tweeté Joe Biden à la suite de sa mise en retrait de la campagne présidentielle, annoncée ce dimanche 21 juillet. L’actuelle vice-présidente devra attendre la convention du Parti démocrate, du 19 au 21 août, pour se voir investie officiellement du statut de candidate.

Ne serait-ce que pour des soucis de logistique financière, la candidature de l’ancienne juriste s’impose. A ce stade d’avancement de la campagne, les dons mobilisés pour le ticket – le tandem président et vice-président – qu’elle formait avec Joe Biden lui seraient plus facilement reversés. En raison de la crédibilité de la candidature de Kamala Harris, des noms sont déjà pressentis pour occuper la fonction de colistier, et ainsi former le nouveau ticket démocrate.

Dans les colonnes de L’Express, Charles Kupchan, professeur à l’université de Georgetown et ancien conseiller de Barack Obama, dessine les contours du choix qu’aura à faire Kamala Harris en désignant son vice-président. “Est-ce que je choisis quelqu’un qui possède les qualités de Gretchen Whitmer ou est-ce que je joue la carte de la sécurité en choisissant un homme blanc d’un swing-state ?“, problématise-t-il.

Gretchen Whitmer. Le nom de la gouverneure démocrate du Michigan a la cote dans la presse américaine pour accompagner Kamala Harris. Pour autant, en choisissant des profils davantage masculins, occupant des postes clefs dans des territoires historiquement acquis à la cause républicaine, la candidate démocrate miserait sur un profil répondant à l’exigence évoquée par Charles Kupchan.

Gretchen Whitmer et le premier tandem 100 % féminin ?

La gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer, à Detroit, le 19 mai 2024

“Gretchen Whitmer est une candidate extraordinairement séduisante et elle serait un excellent complément à Kamala Harris, elle est très forte, elle a été une démocrate centriste dans un Etat divisé”, explique Charles Kupchan à propos de la gouverneure du Michigan. Suite au retrait de Joe Biden, la politicienne de 52 ans a d’abord annoncé ne pas se présenter à la présidentielle, avant d’exprimer son soutien à la candidature de Kamala Harris.

Elue en 2019, elle a fait face à la crise sanitaire en prenant “des mesures de confinement radicales” l’exposant à la fois aux critiques de ses électeurs et des républicains. Le début de la crise avait été géré à l’échelle fédérale par l’administration Trump. Pour autant, elle a été “facilement” réélue à son poste en 2022, selon Bloomberg.

Autre moment marquant de son mandat : une tentative d’enlèvement déjouée impliquant l’arrestation d’au moins une douzaine d’hommes. Sa gestion du Covid et sa réélection, conjuguées à cette sordide affaire, l’ancrent davantage en tant que “repoussoir de Donald Trump”, d’après NBC News. Le 21 juillet, elle tweetait : “Mon travail dans cette élection restera le même : faire tout ce que je peux pour élire des démocrates et arrêter Donald Trump.” Son inscription sur la liste de Kamala Harris ferait de ce ticket 100 % féminin une première dans l’histoire des élections américaines.

Andy Beshear, le “contrepoids géographique”

Andy Beshear, gouverneur du Kentucky, est l'un des candidats pressentis pour occuper la vice-présidence en cas d'investiture de Kamala Harris.
Andy Beshear, gouverneur du Kentucky, est l’un des candidats pressentis pour occuper la vice-présidence en cas d’investiture de Kamala Harris.

Agé de 46 ans, le gouverneur du Kentucky – territoire remporté par Trump en 2020 avec 26 points d’avance – incarne la jeunesse à l’heure où le président Biden tire sa révérence en raison des doutes sur son état physique et cognitif. Pour faire entendre sa voix, le démocrate peut s’appuyer sur un bilan intéressant. En poste depuis 2019, réélu en 2023, Andy Beshear est “salué pour sa gestion du Covid et des catastrophes naturelles telles que les tornades ou les inondations”, selon Bloomberg. Sur le plan économique, il revendique l’implantation de deux usines de batteries pour voitures électriques.

Politico le présente comme un membre de la “noblesse politique du Kentucky”, puisque son père Steve Beshear a occupé le même poste que lui, de 2007 à 2015. Son ancrage territorial en fait, selon le média économique, un “contrepoids géographique” intéressant dans un tandem avec la Californienne Kamala Harris.

Mark Kelly, vétéran de la guerre du Golfe

Le candidat démocrate au Sénat Mark Kelly à Tucson, dans l'Arizona, le 3 novembre 2020
Le candidat démocrate au Sénat Mark Kelly à Tucson, dans l’Arizona, le 3 novembre 2020

“Astronaute retraité et vétéran de la guerre du Golfe, [Mark Kelly] apporterait à un candidat démocrate à l’élection présidentielle d’importantes garanties en matière de sécurité nationale”, analyse Bloomberg. L’actuel sénateur de l’Arizona a assuré sur X son soutien à la vice-présidente dans sa quête d’investiture.

Il occupe une position centrale dans son camp, rassurant la partie la plus à gauche des démocrates en raison de son engagement contre les armes à feu. Sa femme, Gabby Giffords, avait été victime d’une tentative d’assassinat en 2011 alors qu’elle occupait le poste de représentante des Etats-Unis, dans le 8e district de l’Arizona.

Par ailleurs, Bloomberg l’estime en mesure de “neutraliser les attaques républicaines sur la gestion de l’immigration par l’administration Biden”. L’homme de 60 ans est considéré comme un “modéré” sur la question, lui qui est élu dans un état frontalier. D’autant que la responsabilité de gérer les questions d’immigration, sous l’administration Biden, avait été confiée à une certaine… Kamala Harris.

Roy Cooper, l’ambitieux

Le gouverneur élu de Caroline du Nord, Roy Cooper, le 9 novembre 2016 à Raleigh.
Le gouverneur élu de Caroline du Nord, Roy Cooper, le 9 novembre 2016 à Raleigh.

“Si j’étais journaliste, c’est quelqu’un sur qui je garderais un œil”, conseillait le mois dernier Jim Clyburn, représentant dans le 6e district de Caroline du Sud, dans les colonnes de Politico. A 67 ans, après deux mandats consécutifs de gouverneur de Caroline du Nord, ce qui l’empêche de se représenter, les ambitions de Roy Cooper se dirigent vers Washington.

Son Etat, remporté d’une courte tête par Trump en 2020 (+ 2 points), est d’un enjeu majeur pour l’élection présidentielle à venir. En tant que swing-state – état pivot, capable de basculer d’un camp à l’autre – convoité par les démocrates, sa popularité pourrait jouer en sa faveur.

Sur le plan politique, Roy Cooper s’est illustré sur les questions relatives à l’avortement. Face à une surreprésentation des Républicains à l’Assemblée générale – l’organe législatif – il a déposé une multitude de vétos contre des amendements pro-vie. Dans une interview accordée en mars dernier à NBC News, il assurait : “J’en ai encore sous la pédale. Je verrai quelles options s’offrent à moi quand je quitterai mon poste de gouverneur.”





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