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Israël – Liban : l’impressionnant arsenal militaire du Hezbollah


C’est l’un des acteurs non étatiques les plus puissants du Moyen-Orient, mais aussi la seule formation libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990. Le Hezbollah, une organisation reconnue comme terroriste par de nombreux pays, est redevenu ces derniers jours une cible à abattre pour Ies forces israéliennes, après que des tirs de roquettes sur le plateau du Golan ont fait 12 morts le 27 juillet. L’équipement utilisé – des roquettes iraniennes de type Falaq – est loin de représenter la totalité du vaste arsenal dont dispose le Hezbollah : d’après des estimations, la milice posséderait entre 130 000 et 150 000 roquettes et missiles, soit plus de quatre fois plus que ce que son allié le Hamas aurait stocké avant la guerre à Gaza. Une grande partie de ce qui est connu publiquement provient des déclarations du groupe et de son chef, Hassan Nasrallah, qui affirme que ses combattants n’ont utilisé qu’”une partie” de leurs armes dans l’escalade des attaques contre le nord d’Israël, depuis le 7 octobre. L’Express fait le point.

Une vaste quantité de missiles et de roquettes

Le Hezbollah a utilisé différents missiles et roquettes à courte portée, ciblant d’abord des chars et d’autres équipements techniques près de la frontière, avant de passer à des attaques contre des casernes et des bases militaires. Le 11 novembre, Nasrallah a révélé que le Hezbollah utilisait notamment le modèle Burkan, une munition pouvant facilement être assemblée et causer une destruction massive jusqu’à 150 mètres du point d’impact. C’est l’arme qui a été privilégiée durant la guerre civile syrienne, où le Hezbollah a déployé quelques-uns de ses 100 000 combattants – des chiffres susceptibles d’être gonflés -, pour soutenir le président Bachar el-Assad.

Nasrallah a également révélé en novembre que le groupe utilisait des roquettes Katioucha. Fabriquées à l’origine par l’Union soviétique et copiées par l’Iran, elles peuvent parcourir de 20 à 40 kilomètres et sont tirées en série. Bien qu’elles ne soient pas guidées, Fabien Hinz, analyste de la défense à l’Institut international d’études stratégiques, affirme que le Hezbollah “peut en tirer beaucoup parce qu’elles sont bon marché et que, jusqu’à une certaine portée, elles fonctionnent”, rapporte le Washington Post.

Autre modèle, plus dangereux : les missiles balistiques guidés de plus grande taille, comme le Fateh 10, dont la portée, allant jusqu’à 300 kilomètres, pourrait mettre Tel-Aviv et même Jérusalem dans la ligne de mire. En 2022, Nasrallah a également évoqué des munitions à guidage de précision, mais le groupe ne les a jamais testées ni présentées en public.

Une flotte de drones variée

Depuis plusieurs mois, le Hezbollah a recours intensivement aux drones pour attaquer des positions militaires israéliennes, généralement proches de la frontière. Selon les déclarations officielles, le groupe a commencé à utiliser des engins volants chargés d’explosifs le 2 novembre, lors d’une attaque contre un poste de l’armée israélienne sur le plateau du Golan, faisant deux blessés. À la mi-mai, après l’invasion de Rafah par les forces israéliennes, dans le sud de Gaza, la milice a lancé une version plus avancée qui peut tirer deux roquettes et exploser à l’impact.

Bien que l’Iran soit le principal fournisseur d’armes du Hezbollah, le groupe est devenu plus autonome ces dernières années. “Aujourd’hui, au Liban, et depuis longtemps, nous avons commencé à fabriquer des drones”, a déclaré Nasrallah en 2022, une affirmation qu’il a réitérée en juin. Le Hezbollah a également utilisé des drones commerciaux pour la reconnaissance et pour tester les failles dans les défenses aériennes d’Israël, comme fin juin à Haïfa, où un engin a survolé la ville sans être détecté pendant des heures, enregistrant des images de sites stratégiques. Le Hezbollah n’a pas confirmé le modèle.

Des défenses antiaériennes solides

Outre ses capacités offensives, le Hezbollah bénéficie aussi d’un solide bouclier antiaérien. A plusieurs reprises, il a utilisé des munitions sol-air, notamment le missile antiaérien iranien 358, pour abattre des drones israéliens. Le groupe affirme également avoir utilisé des munitions plus sophistiquées – probablement le missile iranien Sayyad-2C –, un engin guidé par radar qui peut atteindre des cibles à près de 90 000 pieds, forçant les avions de chasse israéliens à battre en retraite.




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