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“La fête est terminée” : la presse étrangère pleure la fin des JO de Paris 2024


Si l’ouverture des Jeux de Paris sur la Seine a fait couler beaucoup d’encre, la presse étrangère s’est montrée moins prolixe sur la cérémonie de clôture de ce dimanche 11 août. Pour une raison, peut-être : contrairement à la parade du 26 juillet, aucun moment n’a véritablement été prétexte à la controverse. Un spectacle pour ainsi dire, “sobre et ordinaire”, résume l’hebdomadaire italien L’Espresso. À Londres, TheTimes admet avoir préféré la cérémonie sous la pluie de Lady Gaga, d’Aya Nakamura, et de Céline Dion, à celle sous le ciel dégagé du groupe Air, d’Angèle et d’Yseult.

En Belgique, Le Soir se montre plus abrasif,égrainant les critiques des internautes : “Très décevante”, “d’un ennui abyssal”, “mortel” même pour les commentateurs parmi les plus sévères. Plus diligents, leurs confrères de La Belgique Libre saluent “un final magique”, pas peu fiers d’avoir à l’affiche une “surprise belge” : la chanteuse Angèle qui a posé sa voix sur le titre phare de Kavinsky – Nightcall, accompagnée par le groupe pop rock français caractéristique de tout ce que représente la “French Touch”, Phoenix.

Aux jours heureux, les lendemains difficiles

Car oui, la “parenthèse dorée”, selon la formule désormais consacrée, s’est refermée par une cérémonie de clôture“remplie d’effets visuels et de musiques diverses”, titre le quotidien espagnol El Mundo, encore groggy par Zaho de Sagazan roulant les “r” sur du Edith Piaf au jardin des Tuileries, et ouvrant la voie à Léon Marchand, rebaptisé “Petit prince” par Emmanuel Macron. En Suisse, Le Temps ne manque pas de louanges, revenant dans ses colonnes sur “l’été où la France a donné au monde une leçon d’olympisme”.

La Marseillaise entonnée “en choeur par les 70 000 spectateurs” du stade de France a également su émouvoir la rédaction du Corriere della Sera. Une version de l’orchestre de Victor le Masne, “plus douce, plus émotive”, et “bien loin de l’hymne martial et agressif de 1792”, note leurs confrères espagnols d’El País. Un moment suspendu, comme le piano d’Alain Roche qui a fait résonner dans le stade de France “L’Hymne d’Apollon”, faisant poindre un “soupçon de nostalgie” décelé par nos confrères du Wall Street Journalqui avertissent : “À partir de lundi matin – gueule de bois ou non – la fête est terminée”.

Autrement dit, l’heure du “retour à la réalité” a sonné. Celle du temps politique français – “chaotique” rappelle le quotidien américain – arrêté à la faveur d’une trêve olympique appelée de ses voeux par le locataire de l’Elysée. Mais aussi, la réalité des conflits : aux portes de l’Europe, au Proche-Orient, comme le note le Corriere della Sera qui se félicite toutefois de quelques records battus à l’occasion de ces JO : “record des billets vendus, des médailles pour l’Italie, pour la France et également pour l’Europe”. Mais le “bilan final sur tous ces points prendra des mois, voire des années”, prévient le New York Times.

Une cérémonie tournée vers 2028

Une cérémonie de “clôture”, certes. Mais qui constitue également “le début de quelque chose”, positive The Guardian. Car ces trois heures de spectacle avaient des airs de cérémonie de passation, tournée vers l’avenir. Proche : celui des paralympiques qui promettent de faire vibrer de nouveau la ville lumière pour une dizaine de jours à compter du 28 août prochain. Plus lointain également, celui de la 34e olympiade qui enflammera la ville de Los Angeles en 2028, et qui, toute la soirée, a comme embaumé le Stade de France. Par l’interprétation du célèbre “My Way” de Franck Sinatra par la chanteuse Yseult. Mais aussi, par la descente en rappel de Tom Cruise.

Un moment “pas aussi spectaculaire que certaines des cascades qu’il a réalisées au cours de sa carrière” raille The Times. Mais qu’importe, nuance le quotidien britannique. “Cruise est parti à moto avec le drapeau olympique, au son des Red Hot Chili Peppers, avant de traverser l’Atlantique et de sauter en parachute sur Los Angeles” dans une vidéo pré-enregistrée, diffusée sous le regard attentif de Karen Bass, la maire de la “Big Orange” venue de Californie pour l’occasion. En somme, de ces deux semaines d’effervescence, une question reste en suspend, soulevée par le Los Angeles Times lui-même : “Comment les JO de Los Angeles en 2028 pourront-ils faire mieux ?”




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